Les ruines du temple
Lorsque tout le monde fut réuni autour de la ville en ruine, une ébauche de camp commença à se mettre en place. Le capitaine était encore sous le choc de la découverte, répétant à qui voulait l'entendre que non, le chevalier François de Hadoque n'était pas fou. Quant-à Tournesol, il s'était installer dans un coin, un étrange appareil qu'il baladait sur l'une des pierres à la main.
Ce fut donc Tintin qui entreprit de commencer à explorer les lieux pendant que tout le monde s'affairait. Accompagner de Milou, il se mit à longer les restes des rues dans l'espoir d'y trouver un indice qui les guiderait jusqu'à cette mystérieuse arche.
L'endroit était envahit par la végétation, rendant les recherches difficiles. Il fallait écarter, les feuilles, les lianes, les branches. Parfois Milou passait devant lui pour lui indiquer la voie, le guidant à l'aide d'aboiements.
Ils finirent par déboucher sur ce qui devait autrefois être une gigantesque place capable d'acceuillir la quasi totalité des habitants. Au bout de cette dernière se trouvait un monticule de terre recouvert de roches et d'arbres aux troncs plus épais que ceux des alentours.
- Je pense que nous avons découvert le temple Milou. Maintenant, il ne reste plus qu'à trouver l'entrée reboucher par les hommes du chevalier de Hadoque.
Tous deux s'avancérent vers cette structure construite par la nature. La terre recouvrait la moindre partie qui aurait pu être visible, rendant la recherche quasi impossible. Mais si l'on passait ses mains dessus et qu'on grattait, l'on pouvait sentir une résistance bien plus grande que celle d'une butte de terre, aussi haute et épaiisse soit-elle.
TIntin s'agenouilla pour faire le tour de la structure tandis que Milou partait à la découverte des alentours. La truffe en l'air, le petit chine se mit à renifler tout ce qui lui passait à porter. Longeant le monticule, il en fit une première fois le tour. Puis une deuxième et une troisème avant de s'arrêter, essoufler.
Une pierre sur son front le poussa à relever la tête. Sur une branche de l'arbre d'en face, le petit singe était revenu et le narguait. Le grognement d'avertissement qui sortit de la gorge de Milou fut sans effet sur son tourmenteur, qui poussa le vice jusqu'à oser s'approcher de lui.
Lui faisant tout d'abord des grimaces, le macaque gagna en assurance devant son manque de réaction, venant lui tirer les oreilles. Ce fut cette fois la goutte de trop pour le chien qui se jetta sur lui.
Mais, plus leste, le petit singe l'évita et s'enfuit en courant. Droit en direction des ruines. Tous deux s'engagèrent dans une course endiablée qui aurait pu durer longtemps si le macaque n'avait pas décider de subitement escalader le monticule. Couper dans son élan par cette créature, que décidément il détestait, Milou se cogna contre le peu de roche dépassant du sol.
Sonné mais peu désireux d'abandonner la poursuite, l'animal se mit à sauter dans tous les sens pour tenter d'attraper le petit, déjà pourtant bien loin. Il bondit tant et si bien qu'il se cogna plusieurs fois à la roche. Qui chuta en arrière et s'effondra dans un bruit sourd, attirant l'attention de Tintin.
Le jeune homme se précipita au côté de Milou. En voyant cette pierre manquante, il fut transporter de joie et entreprit de dégager un passage permettant de laisser passer un humain.
Une fois sa besogne terminée, Tintin retourna chercher ses compagnons. Le capitaine ne se tenait plus d'impatience, et avant même que son ami n'ait pu le retenir, il s'était déjà engouffrer à l'intérieur.
- Capitaine, attendez-nous !
Agacée par l'impulsivité de son compagnon, le blond se dépêcha de le suivre avec le professeur Tournesol. Milou leur emboita le pas en sautant à travers le trou, s'écrasant quelques mètres plus bas.
Une fois à l'intérieur, tous trois purent découvrir une immense salle au plafond tellement haut qu'il s'en trouvait presque invisible. Et au fond, une arche gigantesque recouverte de gravures qu'éclairait déjà la lampe torche du capitaine. Ils venaient de trouver, sans aucune contestation possible, le temple décrit par le chevalier François de Hadoque.
Rejoignant les abords de l'arche, ils se mirent à l'inspecter : passant leurs mains sur les symboles, éclairant diverses aspérités, même le professeur Tournesol avait sorti ses instruments.
- C'est bien la même, marmonna Haddock sous le coup d'une violente émotion, c'est bien la même. On a réussi, on l'a trouver.
Pris d'une impulsion soudaine, il se saisit d'une pierre tombée là durant leur chute et se coupa la paume de la main.
- Capitaine ! Mais qu'est ce que vous faites ? s'écria Tintin en tentant de se saisir de cette arme improvisée.
La main de Tournesol se posa sur son bras, interrompant son mouvement.
- Laissez-le mon ami, il veut à tout prix savoir si cette artefact fonctionne. Et je dois dire que cela me serait utile pour mes recherches, mes détecteurs ne trouvent rien, bien qu'ils soient à la pointe de la technologie.
- Nous étions venu pour la trouver, protesta le jeune homme. Pas pour l'activer alors qu'il est dit qu'elle peut être dangeureuse.
Durant leur discussion, le capitaine s'était approchée de l'arche et avait posée sa main ensenglantée dessus. A ce contact, les gravures se mirent à s'illuminer, forçant les trois hommes à reculer pour se protéger les yeux.
Lorsque la lumière diminua, ils découvrirent une sorte de voile translucide, tel que l'avait décrit l'ancêtre du capitaine Haddock.
- Mille millions de mille sabords ! jura ce dernier.
- Ca par exemple ! s'exclama Tintin.
- Quel objet fascinant ! fit remarquer Tournesol.
Il fut le premier à s'avancer de nouveau, ses appareils en mains. Les deux autres le suivirent, plus méfiants maintenant que l'attraction soudaine semblait passer.
- Wouah ! Wouah ! Wouah !
Les deux amis se retournèrent brusquement pour tomber sur un Milou fou de rage. Il poursuivait un petit singe qui semblait presser de lui échapper, courant aussi vite que le lui permettait ses petites pattes. Croyant a une issue, il se précipita vers l'arche.
Tournesol, tout absorbé qu'il était par ses instruments, n'entendit rien du tumulte dans son dos. Le macaque lui cogna la jambe, le faisant tomber en avant. Directement dans l'arche.
- Professeur !
- Tournesol !
Tintin et le capitaine n'eurent pas le temps de le rattraper avant qu'il ne disparaisse, happer par l'artefact. Les yeux écarquillés, les deux animaux avaient arrêtés leur course folle. Mais en voyant l'humain disparaître, le petit singe eu l'idée de l'imiter pour se sortir de ce mauvais pas et fonça vers l'arche.
Il passa au travers en quelques secondes, aussitôt suivi par Milou, bien décider à ne pas abandonner sa poursuite alors qu'il était si proche de mettre les dents sur sa proie.
- Milou, non !
Horrifiés, les deux hommes échangèrent un regard. Voilà que deux de leurs compagnons venaient de disparaître derrière ce voile mystérieux en moins de quelques minutes.
Contrairement à leur aventure au Tibet, cette fois TIntin et Haddock n'eurent pas besoin de se concerter. Ils remontèrent à la surface et se saisirent de plusieurs sacs de provisions ainsi que d'un matériel de survie. Ils firent promettre à l'équipage de quitter cette île et d'en détruire les plans s'ils ne revenaient pas au bout d'un mois.
Se dépêchant de redescendre dans le temple, ils en gagnèrent le fond avec une angoissante sourde au fond d'eux. Ils partaient sans savoir ce qui les attendaient au delà, et sans savoir s'ils pourraient en revenir.
Mais ce n'était rien de plus qu'une autre de leurs aventures, n'est-ce pas ?
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