La première chose qu'ils notèrent fut la sueur qui colla aussitôt à leur front. Imprégnant leurs vêtements et coulant dans leur dos.

La deuxième chose fut des arbres tellement immenses qu'ils semblaient se fondre avec le bleu du ciel. Les troncs étaient si lisses et les branches si hautes que songer à les escalader était peine perdu.

• Sacrebleu, mais c'est quoi cette chaleur ? s'égosilla le capitaine. On se croirant revenu dans ce maudit désert !

Tintin retint un soupir aux paroles de son ami, habitué depuis longtemps à l'entendre pester. Tant qu'il ne le prenait pas pour une bouteille d'alcool, tout allait bien. Leur priorité, c'était de retrouver le professeur Tournesol et Milou.

L'observation des environs ne leur apprit pas grand chose. A perte de vue, les mêmes grands arbres et cette même terre brûlé par les rayons du soleil. Mais ce ne fut pas ce qui traversa l'esprit du jeune homme lorsqu'il se retourna, pris d'une frayeur soudaine.

Dans leur dos, l'arche avait disparu. Comme si elle n'avait jamais existé et qu'ils avaient toujours fait partie de cet endroit.

• François de Hadoque n'avait pas menti. Quoi qui leur soient arrivés, ses hommes n'ont jamais pu rentrer, faute de passage vers le temple, marmonna le jeune homme, plonger dans ses réflexions.
• Mille sabords, ne vous aviser plus de douter de lui Tintin, râla Haddock en s'essuyant le front de la sueur qui y dégoulinait. Si nous avancions au lieu de rester planté là comme deux sagouins ? Je me déssèche moi ici !

Se détournant de leur point de chute, ils se dirigèrent droit devant eux, tentant de conserver un peu de fraicheur en cheminant dans les ombres des arbres. Durant ce qui leur parut durer des heures, ils ne virent pas âme qui vive aux alentours. Aucune trace du professeur Tournesol et de Milou non plus.

Un cri résonna soudainement dans le lointain. Tintin et le capitaine échangèrent un regard. Jamais ils n'avaient entendus quelque chose de sembable. Et pourtant Dieu savait que le cri du yéti n'avait rien d'humain.

Ils n'eurent pas le temps de s'interroger davantage que la terre se mit à trembler. Les feuilles se balançaient lourdement tandis que les rochers tressautaient sous les vibrations du sol. Etait-ce un tremblement de terre ?

Un nuage de poussière au loin prit peu à peu de l'ampleur. A mesure qu'il se rapprochait, les tremblements augmentaient. Ne prenant pas le temps de réfléchir, les deux amis s'aggripèrent à unn énorme rocher, priant en leur fort intérieur pour qu'ils ne leur arrivent rien.

Un nouveau cri rententit, plus proche que le précédent. Quelque chose émergea d'une nuage de poussière. Quelque chose de gigantesque !

• Mille millions de mille sabords ! laissa échapper le capitaine sous le choc qui le traversa.

TIntin lui même resta sans voix. Sous leurs yeux ébahis arrivait en courant un immense tricératops et son petit. Tous deux ne s'arrêtèrent pas en les apercevants, bien trop concentrer sur leur course. La peau de la mère semblait striées de blessures.

• Ca par exemple, c'était sensationnel...

Mais ce n'était pas finit comme semblait le penser Tintin. En effet, le sol n'avait pas cesser de trembler. Cela s'était même accentuer.

• Tonnerre de Brest !

A la suite des deux herbivores venait de surgir un gigantesque tyrannosaure. La gueule grande ouverte sur des rangées de dents tranchantes, il poursuivant ses proies à grandes foulées. A chaque fois qu'une de ses énormes pattes pourvues de griffes entrait en contact avec le sol, celui-ci tremblait comme s'il allait céder sous le poids de la bête.

Fort heureusement, cette dernière ne les remarqua pas, bien trop centrer sur l'odeur alléchante de ses deux sucullentes proies. Même lorsqu'il eut disparu à l'horizon, Tintin et le capitaine Haddock ne bougèrent pas de leur rocher.

Ce ne fut qu'une foit que le sol eut cesser de trembler qu'ils le lâchèrent, se laissant tomber. Ils venaient de voir des dinosaures. Des DINOSAURES !

Le capitaine, sous le choc, se mit à déblatérer une floppée de jurons dans l'espoir de calmer un début de crise d'angoisse. Tintin, quant-à lui, réfléchissait.

L'arche par laquelle ils étaient arrivés avait disparu. Et ce monde semblait habité par ces gigantesques créatures bien plus dangeureuses que les humains. Ce n'était pas étonnant que les hommes du chevalier de Hadoque ne soient jamais rentrées. S'ils étaient tombés sur une de ces bête...

• Debout capitaine, l'apostropha Tintin en lui secouant le bras. Nous ne pouvons pas rester ici, il faut que nous retrouvons le professeur Tournesol et Milou !
• Vous fatiguez pas Tintin, y sont sûrement déjà morts... Bouffés par une de ces choses ! marmonna-t-il en repoussant le bras. C'que je voudrais une bouteille de whisky...
• Ce sont nos amis, nous ne pouvons pas les abandonner ! protesta son ami. Pensez qu'en les cherchant, nous auront une chance de trouver un moyen pour sortir d'ici.
• Vous rêvez gamin...

Le jeune homme soupira en s'essuyant le front. Comment lui faire reprendre espoir ? Il se creusa la tête quelques instants avant d'esquisser un sourire.

• Il me semble nous n'avons pas emmener de whisky. Si vous voulez en bire à nouveau, il va falloir sortir d'ici. Ou alors vous n'en aurez plus jamais.
• Plus de whisky ?

Le capitaine eut un brusque sursaut et se releva d'un coup.

• Espèce de petit olibrius ! Plus de whisky, non mais quelle idée ? s'époumona-t-il. Il n'est pas encore né le jour où le capitaine Haddock ne boira plus de whisky !

Tintin leva les yeux au ciel en reprenant son paquetage abandonner lors de leur fuite vers le rocher.

• Allez venez Tintin, allons retrouver ce cher Tournesol et ce bon vieux Milou !