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Sibérie, 11 août 2019
Laboratoire, premier sous-sol
Bureau de Vladimir, pièce secrète
Prostrée et sanglotante, Aukje, qui ne se défendait pas des coups pleuvant sur elle, ne réalisa pas immédiatement que les poings et pieds de Vladimir avaient cessé de la marteler. Le corps fort de Vladimir surplomba le sien, frêle, et elle sentit sa langue rugueuse la lécher de sa joue droite à son oreille droite, puis son haleine quand il lui murmura :
— Tu me dois réparation, j’ai perdu la pièce maîtresse de mon armée. Tu vas m’en offrir une nouvelle.
Le souffle court, Aukje avait peur, ignorant totalement ce qui l’attendait. La pièce maîtresse était Célèm, mais comment pourrait-elle lui offrir une autre Célèm ? Allait-il de force lui implanter une puce dans le cerveau ? Finirait-elle nue dans une nouvelle lune jusqu’à ce qu’elle soit la parfaite pièce maîtresse pour son armée ?
Il se redressa, les poings serrés, et poursuivit :
— Avec sa pute de mère, mes chances de remettre la main sur la pute bleue sont minimes. Ça fait des années que cette conne et son putain de CSSI contrarient mes plans d’avenir !
Un nouveau coup de pied rageur atteignit Aukje au mollet.
— Prépare-la-moi pour le protocole d’insémination naturelle d’urgence, ajouta-t-il à l’adresse de son bras droit et unique ami véritable, Romain, qui acquiesça avec un sourire ravi.
Alors que les deux hommes la fixaient tel un morceau de viande, elle écarquilla les yeux d’effroi : insémination naturelle d’urgence ? Était-ce bien ce qu’elle croyait comprendre ? L’un d’eux, où même les deux… Non, elle devait forcément comprendre de travers !
Le sourire de Romain s’élargit davantage : il savait pertinemment que lorsque enfin cette garce d’Aukje porterait l’enfant de son patron en elle, avec ses collègues, il pourrait enfin la baiser brutalement comme elle le méritait, pour avoir été insensible à ses avances lorsqu’elle avait rejoint l’équipe et lui avoir préféré cet idiot de Vsevolod pour lui ôter sa virginité. Cette pétasse croyait naïvement que ce moment était intime et rien qu’à eux, mais elle était la seule femme du laboratoire en dehors de l’intouchable Célèm, alors bien évidemment tout le monde avait été rapidement au courant. Surtout que, à la création du bâtiment, paranoïaque, et à juste titre, Vladimir avait fait installer des caméras de pointe dans toutes les pièces, sans aucun angle mort nulle part, et, régulièrement, par ennui, il lui arrivait de se branler en espionnant Aukje, invitant ses plus proches hommes à participer au spectacle. Tous profitaient pleinement, faisant des commentaires graveleux et riant grassement en racontant ce qu’ils fantasmaient de faire à la belle Aukje, seuls ou à plusieurs. Vladimir avait généreusement offert à chacun une copie de bien belle qualité de la première fois d’Aukje, avec le son, et Romain la visionnait souvent, se branlant tout en rageant de ne pas avoir été le choix de cette garce.
Lui ôter sa blouse fut un réel plaisir pour lui, et il prit tout son temps, la torturant psychologiquement en lui racontant la façon dont il la ferait hurler avec sa queue une fois que Vladimir en aura fini avec elle et décidera de la faire tourner à ses hommes, mais aussi comment il se branlait en pensant à elle chaque soir avant de s’endormir. Ensuite, alors qu’elle était trop faible pour se débattre, il s’allongea sur elle, sa bouche près de son oreille pour lui révéler tous ses fantasmes, et commença à la caresser. Ricanant de son humiliation qui faisait rosir ses joues, de ses pleurs et supplications, comme s’il dispensait un excellent conseil à une grande amie, il précisa :
— Vova déteste les pleureuses. Accepte ta punition dignement. Et si tu veux le mettre de bonne humeur pour pas aggraver ta situation, tu devrais jouir sur sa queue. Plus tu lui montreras que tu aimes ce qu’il te fait, mieux ce sera pour toi. D’autres femmes sont mortes pour un simple repas mal assaisonné, toi tu as perdu Célèm ! Mais ne t’en fais pas, après, tu seras durement récompensée, je te laisse le plaisir de la surprise !
Aukje fixait sur Romain ses grands yeux effrayés alors qu’il s’emballait. Elle n’avait plus le moindre espoir de s’être fourvoyée sur ce qu’ils allaient lui faire. Elle le regardait sans le voir, sa vue obstruée par les larmes. Son corps toujours secoué de sanglots, elle tenta, en gémissant, de le repousser, même en sachant qu’il était vain de lutter. Une gifle brutale la rappela à l’ordre : elle se laissa faire, partant loin dans son esprit pour être partout ailleurs qu’avec ces deux monstres.
Puis, sur un ordre silencieux de Vladimir, qui les avait observés jusque là avec une sadique curiosité, Romain se redressa pour se déshabiller. Elle fut au comble de l’horreur lorsqu’il appuya sur un bouton et qu’une entrée dissimulée dans le mur en face d’elle s’ouvrit pour révéler tous les hommes de la sécurité de Vladimir. En tenue d’Adam, les yeux rivés sur le corps nu d’Aukje, ils étaient impatients de disposer d’elle comme bon leur semblerait. Jusqu’au bout, elle avait gardé tout au fond d’elle, bien que chancelant, l’espoir que l’attirance que Romain ressentait pour elle aurait pu jouer en sa faveur… mais c’était tout le contraire.
Ils restèrent immobiles. Elle déglutit en comprenant qu’ils n’agiraient pas tant qu’ils n’en recevraient pas l’ordre de Vladimir. Elle se dit avec un nouveau sursaut de combativité qu’elle avait encore une maigre chance de limiter les dégâts.
— Vova, je t’en conjure, ne…
Vladimir la gifla avec brutalité et gronda :
— Seuls les gens dignes de confiance m’appellent Vova. Et ne t’avise pas de m’interdire quoi que ce soit ou de me donner des ordres.
Aukje, les larmes dévalant ses joues, opina, abattue : Vladimir et ses hommes la tenaient entre leurs griffes et ne se lasseraient pas d’elle de sitôt.
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