10/ Combat acharné contre une table
Le soldat observa ensuite la foule.
— Alors ? Mon ami, ou je continue ?
— Vous êtes un démon ! s'écria le vieillard. Les dieux n'accepteront plus jamais vos requêtes !
— Curieux. Je croyais qu'ils ne voulaient pas non plus avant que je tue ces imbéciles.
— Ils vous retrouveront ! le maudit l'ancien. Ils vous tortureront pour l'éternité pour ces actes !
L'homme musclé posa sa main sur l'épaule du vieil homme, le calmant.
— Il est encore temps de cesser de tuer et de te repentir.
— Et si je n'arrête pas ? Qu'allez-vous faire ?
En guise d'intimidation, le baraqué souleva la table en argile et en arracha deux pieds.
— Je ne vous laisserez pas poursuivre vos meurtres.
— Pour que j'arrête, vous savez quoi faire. Appelez vos dieux.
— Il ne comprend rien, dit un autre homme. Comme si on pouvait faire ça.
Le serviteur trapu poussa un soupir d'agacement.
— Cela suffit. C'était ton dernier crime.
Malgati trancha la tête du jeune homme à qui il ne restait plus qu'un bras.
— Ah bon ? dit-il.
L'homme massif poussa un cri de rage et se rappela brutalement son passé. Sa fille fut aussi décapitée il y a longtemps par un démon maudit. "Jamais plus je ne laisserais ces créatures prospérer" s'était-il juré. Son regard s'anima en de vives flammes orpiment. Il se rua sur le monstre de métal. Avec un des pieds de table, il frappa son visage. Son arme se brisa en touchant la cible.
— Que... impossible !
— Vous êtes bien trop faibles pour des serviteurs de dieux.
Malgati plongea sa lame vers l'homme, qui contra comme il put avec son dernier pied de table. Il fut détruit sous l'impact mais suffit à le protéger. Il effectua quelques pas en arrière. Ce fut au tour de Malgati de foncer sur lui. L'homme récupéra la table et la jeta sur le soldat. Elle se pulvérisa également, mais le déstabilisa. Il profita de cette ouverture pour écraser son poing sur le torse du guerrier de fer, puis enchaîna avec un uppercut sous le menton. Cette fois-là, Malgati ressentit les chocs. Il se défendit à l'aide d'un coup de genoux qui fit vomir ses entrailles à son adversaire. Il termina avec son épée, ouvrant le haut de son crâne comme un œuf.
— Comment un être si impur peut être si résistant ? s'étonna le serviteur antédiluvien.
— Je suis bien plus pur que vous tous. Quand vous réaliserez vos erreurs, vous comprendrez que j'avais raison. Comme toujours. Qui veut venir m'affronter maintenant ? Personne ? Très bien. Indiquez-moi où est Quinquati dans ce cas.
— Si on se jette tous sur lui en même temps, proposa une femme, on peut le vaincre !
— Il a battu Brömìr si simplement... désespéra un autre.
— Moi je vais t'y accompagner ! déclara soudainement le vieillard.
— Dis-moi juste par où je dois passer, exigea l’habile soldat.
— La route à suivre est sinueuse et impossible à retenir si facilement. Vous aurez besoin d’un accompagnateur.
— Très bien, accepta l’intelligent Malgati. Mais pas d’entourloupes !
— Oh non ! Vous savez, nous autres, ne pouvons ni trahir, ni mentir. Nous sommes ainsi faits.
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