48/ La rébellion parmi les rebelles

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 — Elle nous cachait que c'était juste pour retrouver le Porteur ! s'indigna Pikila. Et pas pour notre idéologie !

 — Du calme, l'exhorta Unio. Si elle veut libérer le Porteur, c'est pour notre idée ! C'est pour rendre le monde meilleur et juste ! Rends-toi compte, nous allons sauver le Porteur ! Nous allons sauver l'univers !

 — Je ne comprends pas pourquoi elle ne nous l'a pas dit directement. On n'est même pas sûrs que ce soit lui.

 — Fais-lui confiance.

 — De toute façon, on n'y arrivera jamais. À chaque fois ça se termine en catastrophe. On libère des prisonniers pour les envoyer au casse-pipe juste après ! C'est inutile. On n'arrivera jamais à percer les défenses qui entourent les geôles invisibles.

 — Allons, ne soit pas pessimiste ! l'encouragea la fille aux yeux roux. Nous pouvons le faire !

 — Je suis désolée, mais ce sera sans moi. Allez vous suicider si ça vous chante.

 — Non, Pikila ! l'apostropha Londock. On a besoin de toi et de ta précision légendaire.

 — Essaye pas de m'amadouer, tenue de boue. Les compliments n'ont aucun effet sur moi.

 — Ce n'était pas ce que j'essayais de faire ! Je dis juste que sans toi, là c'est sûr qu'on sera foutus.

 — Te fous pas de moi. Et tu te débrouilles pas si mal, en vrai. Tu progresses.

 — Euh... Pourquoi t'es gentille tout d'un coup ?

 — T'as pas l'habitude ? Ça m'étonne pas vraiment. Mais tu sais, on a tous l'instinct d'être plus amicaux avec ceux qui vont bientôt mourir. Allez, je me tire.

 Pikila brisa les rangs et s'éloigna d'eux.

 — Euh... Je suis d'accord avec elle, signifia timidement Lo-Fan, le traître fatigué qui avait aidé Unio. Je pars aussi.

 — Hé bah c'est ça ! gueula Mastiff. Cassez-vous ! On n'a pas besoin de gens comme vous !

 Odal regarda son ex-collègue s'en aller. Leur discussion de tout à l'heure lui revint en tête. Lo-Fan comptait fuir ou se rendre dès qu'il sentait que sa mort approcherait. Odal avait partagé son opinion. Tout comme lui, il comprenait que leurs chances de réussite étaient maigres. Toutefois, pour une raison qu'il ne parvenait pas à identifier, il se sentait forcé de suivre les pas de la déesse, peu importe les conséquences

 Le couard rejoignit l'archère, sans un mot.

 — Qu'est-ce que tu me veux ?

 — Oh, rien. Je suis juste de ton avis. Je veux pas mourir pour rien.

 — D'accord, mais t'es pas obligé de me coller. Il y a plein d'autres directions. Comme là par exemple. Où là. Ou encore là. Tu vois, y'en a plein.

 — Oh, oui, mais c'est que... Je n'ai pas d'amulette pour rentrer chez moi, donc je te suis, voilà.

 — Mince. Maintenant que tu le dis, je n'en ai pas non plus.

 — On va demander aux autres de nous en prêter une ?

 — Avec ce qu'on vient de faire, ils voudront pas. Et même, ça m'étonnerait qu'ils en aient, ce sont d'anciens prisonniers pour la plupart. Non, on en trouvera une par nous-mêmes plus tard.

 Le traître fut ravi de cette dernière phrase. Pikila acceptait qu'il reste avec elle.

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