LE CASTOR

Certains jours sur la Loire, au firmament naissant,

Comme un esquif se meut dans les reflets de l’onde ;

Oblong, roux, presque noir, la tête à demi ronde,

Le castor tient son os : tremble et bouleau cassant.

Il travaille l’argile, ôte les bois, puissant ;

Il est l’architecte de ce paisible monde

Où, dans le silence, le martin-pêcheur sonde,

L’eau coule, un poisson saute, et le grizzli le sent.

Tout le temps il durcit son barrage et sa hutte ;

L’obstiné bucheron pour sa famille lutte,

Tandis qu’à l’intérieur son avenir s’endort.

Humble, notre ouvrier trouve sa femme belle.

Fidèle au mariage, il s’éteint avec elle.

Quelle leçon : au nôtre il préfère son sort.