Chapitre 01 - Bain de Sang
Θ Déconseillé aux -12 ans (violence explicite, sang) Θ
C'était un matin de printemps, les gouttes fraîches de rosée roulaient le long des feuilles et des branches de la forêt. Des arbres aux troncs épais, semblables à des géants de pierre, étaient dispersés dans la forêt tels les gardiens d'une cité perdue. Quelques rayons de soleil se faufilaient à travers leur chevelure pour venir caresser leur peau et se déposer délicatement sur le sol, mais ils étaient trop peu nombreux pour prendre le dessus sur l'obscurité pesante qui régnait sur les lieux. Un atroce silence envahissait l'espace. L'absence de bruits était telle que, si vous y étiez présent, vous auriez pu entendre les battements de votre cœur, l'air passer dans vos poumons, et écouter chaque mouvement de vos articulations. Pire encore, vous auriez été capable d'entendre votre sang couler dans vos veines les plus profondes.
Au milieu de cette forêt se trouvait une zone où aucun arbre n'avait jamais osé poser ses racines, où l'herbe avait laissé place à de la terre humide et noire. Mais ce matin-là, ce n'était pas la rosée matinale qui l'avait humidifiée ; ce n'était pas non plus la pluie des jours précédents, et encore moins un excès d'eau des lacs voisins. Non... Ce matin-là, l'humidité avait une odeur désagréable, à en donner la nausée. Elle vous piquait les yeux, entrait par votre bouche et vos narines, s'introduisait dans vos entrailles en les dévorant petit à petit. Ainsi, le son du sang dans vos vaisseaux sanguins était mêlé à cette puanteur malsaine. C'était ce même liquide qui était répandu sur le sol et avait imbibé la terre, c'était leur sang qu'ils avaient non seulement entendu circuler dans leurs veines mais aussi s'en échapper.
Une bonne dizaine de corps occupaient les lieux, sans vie, certains sans visage, d'autres sans membres. Des parties humaines étaient éparpillées sur le sol, des organes avaient été délogés de leurs hôtes, des yeux crevés laissant place à des petits puits, des langues arrachées. Toutes les boucheries existantes réunies ne pouvaient rivaliser devant le carnage présent ici, toutes les prières de l'univers ne suffiraient pas à guider les victimes sur le chemin de l'au-delà, car même là-bas, l'horreur les suivrait. La chose, quelle qu'elle soit, bête ou humaine, n'avait eu pitié d'aucun d'eux, hommes comme vieillards, femmes comme enfants, tous avaient payé le prix de cette folie meurtrière, mais leurs âmes ne hanteraient point les lieux, car le calme n'accueillerait pas leurs cris, leurs pleurs, ni leurs derniers gémissements. Pourtant, dans ce calme plat, dans ce silence plus silencieux que le silence lui-même, soudain, le bruit d'une respiration étouffée.
Histoire écrite par A.L MATHERS ♥ IG @a.l_mathers
Illustrée par Noémie DUMONT ♥ IG @la_noun
Corrigée par Mélany BIGOT
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