Chapitre 05 - Accueil Glacial

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Essoufflé, Sauron pensa que cette forêt était infinie, que le nombre d'arbres qu'elle abritait était tout simplement incalculable. Il remarqua alors que ces derniers devenaient de plus en plus rares et, alors qu'il sentait bientôt son corps l'abandonner, il leva les yeux et se dirigea vers la lumière. Il accéléra légèrement le pas et aperçut un village. Devant lui se trouvait un abreuvoir pour chevaux. Il s'empressa d'y aller, y plongea sa tête, la releva en essuyant son visage avec ses mains, puis les frotta pour faire disparaître le sang.

Le village était très petit, une seule allée centrale boueuse et deux lignes de maisons de chaque côté. Il avançait doucement et avec précaution dans la boue, salissant ses bottes de cuir. Les maisons étaient petites et surélevées sur de courts morceaux de bois épais. Elles étaient elles-mêmes construites tout en bois sombre, le même que celui des arbres de la forêt. Il n'y avait ni couleurs, ni fleurs, ni le moindre signe de quelque chose qui pourrait rassurer le cœur de Sauron battant de plus en plus vite. Les quelques habitants qu'il croisa le dévisagèrent, le fixèrent en marmonnant des mots incompréhensibles dans leurs barbes, comme des incantations. Une silhouette, cachée dans l'ombre, l'observait. Il se sentait de plus en plus mal à l'aise et se demanda même s'il n'était pas mieux dans la forêt.

Il se massa le crâne du bout des doigts en se demandant ce qu'il allait faire à présent. Il leva la tête et regarda sur l'une des terrasses des maisonnettes. Une vieille femme était assise sur une chaise à bascule. Elle avait les cheveux longs, gris et abîmés, était de petite taille avec la peau sur les os. On pouvait apercevoir le bleu et le violet de ses veines à travers son maigre épiderme. Elle avait de petits yeux bleus et la peau ridée en dessous. Peut-être pourrais-je lui demander un renseignement, peut-être me permettra-t-elle de quitter cet horrible endroit, essaya-t-il de se convaincre. Au moment où il se dit ces mots, la vieille dame se leva et s'approcha doucement avec un regard noir et malsain, murmurant des mots inconnus. Sauron recula d'un pas, des gouttes de sueur roulaient sur son front. Que me veut-elle ? Aurait-elle entendu mes pensées ? Impossible ! Quelque chose éblouit son visage, un reflet de lumière venant du poignard qu'elle avait sorti de son manteau.

— Tu es sorti de la forêt interdite, tu es forcément un monstre, lui dit-elle.

— J-Je ne suis pas un monstre ! Je suis bel et bien vivant, je suis un homme ! J'ai marché longtemps pour m'en sortir... répondit-il, apeuré.

Sauron se sentait désespéré, et bien qu'il tînt à la vie, il vit à travers ce poignard, pendant un bref instant, une libération, un moyen de mettre fin à son désespoir. Il inspira profondément et avança d'un pas. Elle ne recula pas face à lui. Quand tout d'un coup, une pierre se jeta sur la main de la vielle dame, lui faisant lâcher son arme, et, sortie de nulle part, une main agrippa l'épaule de Sauron.

Histoire écrite par A.L MATHERS ♥ IG @a.l_mathers

Illustrée par Noémie DUMONT ♥ IG @la_noun

Corrigée par Mélany BIGOT


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