Chapitre 50 - Des Larmes et du Sang

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Note : ce chapitre contient une illustration réalisée par Noémie DUMONT que nous ne pouvons malheureusement pas publier sur Scribay. Vos pouvez la retrouver sur mon compte Wattpad, Instagram ou Facebook ! Bonne lecture :)

Sauron resta sans dire un mot sur le sol. Maedhros n’osait pas s’approcher de lui pour le moment, le laissant seul avec ses pensées. Quelqu’un courait vers eux à travers le bois. C’était Anario qui s’inquiétait pour son ami et était venu le chercher. Lorsque Maedhros l’aperçut, il avança de quelques mètres pour le cacher derrière son dos.

— Le prince Anario arrive par ici. Tu devrais reprendre ton apparence normale.

Épuisé, Sauron ne répondit pas dans l’immédiat ; tant de choses se bousculaient dans sa tête et il ne se préoccupait guère de ce détail. Après tout, Anario était déjà au courant de tout. Lorsque Sauron avait accepté le fait d’être le roi des démons. Il croyait avoir fait le tour de la question, de son escapade au village de Maedhros à son rêve dans le château, mais en fait, il y avait tellement de choses qui l’attendaient. Anario arriva alors à la lisière de la forêt. Maedhros courut vers lui pour l’empêcher d’approcher. Une petite larme coula le long de la joue de Sauron, recouverte de sang, il se tourna vers eux et les regarda au loin.

— Ne t’inquiète pas. Il était le premier au courant.

Maedhros laissa alors le prince passer. Il recula tandis que lui s’approchait de Sauron. Il le vit complètement éteint sur le sol, près du corps de la femme. Le sien était recouvert de bleus, de coupures et de sang. Il ne posa pas de questions sur ce qu’il s’était passé et se mit lui aussi à genoux, juste en face de lui. Sauron releva les yeux vers lui, un sentiment agréable l’envahit. Il resta muet et laissa sa tête tomber contre le torse de son ami. Peu à peu, l’aura qui l’entourait disparut et il reprit son apparence humaine. Il ne dit pas un mot, ne fit pas un bruit et serra simplement Anario légèrement dans ses bras. J’ai encore tué quelqu’un, pensa-t-il. Anario mit la main sur son épaule en la serrant.

— Nous devrions retourner au campement. Tu as l’air épuisé.

Il l’aida à se relever et à marcher à travers les arbres avec Maedhros à leurs côtés. Ils traversèrent la forêt rapidement et revinrent sur le champ de bataille. Les hommes du roi Calion et du seigneur Lomion qui étaient encore debout ramassaient les dépouilles de leurs défunts compagnons au milieu des cadavres de sauvages et de wendigos. Peu avaient survécu mais ils avaient gagné. Lorsque la nuit tomba, tous avaient été ramenés au campement, tirés par les chevaux. Quelques soldats construisaient un long bûcher sur lequel ils brûleraient ce soir, mais cela prenait du temps, il y avait bien trop de morts et tout le monde mettait la main à la pâte. C’est là que Sauron retrouva les membres de la Guilde, et par conséquent Vorondil, Rana, Narmacil et Cirth, qu’il fut heureux de revoir.

Plus tard dans la nuit, un homme religieux s’avança et formula une longue prière avant que les flammes ne consument les corps. Chacun retourna dans sa tente pour se reposer de cette dure journée. Seul Sauron, qui n’arrivait pas à dormir, resta à l’extérieur. Il rejoignit Sila, non loin de là, et s’assit à ses côtés pour regarder les milliers d’étoiles qui éclairaient le ciel.

Quelque chose te préoccupe ?

Estrid a dit qu’elle ne faisait que gagner du temps, et nous n’avons eu aucun signe de la Guilde Nocturne au complet ou de la Nuit Sanglante. J’aurais pensé que nous trouverions tout ça ici, ou du moins des réponses, et cela m’inquiète.

Alors, c’est que bien des choses nous attendent encore, et si c’est ainsi, tu ferais mieux de te reposer tant que tu le peux.

Tu as sans doute raison…

Cirth les regarda au loin. Il s’approcha doucement en se méfiant du dragon. Après tout, il les avait attaqués la première fois qu’ils s’étaient aventurés dans la grotte de Sanire.

— Ne t’inquiète pas Cirth. Il ne te fera aucun mal, remarqua Sauron qui l’observait.

— Tu en es bien sûr ? Comment as-tu fait pour l’apprivoiser ?

— Oui, fais-moi confiance. Et pour tout te dire, je ne l’ai pas apprivoisé. C’est plutôt lui qui l’a fait.

Son ami avança pas à pas, timidement. Il s’arrêta net devant eux, regarda les yeux globuleux de la bête et inspira profondément avant de s’asseoir près de Sauron.

— Je suis heureux que tu sois revenu. Je me suis inquiété pour toi.

— Je suis désolé Cirth. J’avais besoin de me retrouver seul un moment. Tu sais, depuis que j’ai quitté mon village natal, pas mal de choses se sont passées, bien plus que je ne l’aurais imaginé.

— Tu as raison, que je suis bête. J’aurais dû comprendre tout ça et être à tes côtés ! s’exclama Cirth d’un ton coupable.

Sauron passa sa main dans les cheveux de son ami en la secouant. Quel idiot, pensa-t-il. Moi aussi j’aurais dû penser à toi avant de m’enfuir. Ils s’allongèrent alors dans l’herbe fraîche en contemplant le ciel côte à côte tandis qu’à seulement quelques mètres de là, Anario se retournait dans son lit.

Quelque chose le préoccupait également. Comme Sauron, il avait le pressentiment que cette bataille n’était pas la clôture de tous ces mystères les entourant. Il fixa le haut de sa tente en imaginant toutes sortes de réponses, puis, agacé, il décida de se lever pour aller faire un tour. Ainsi, il chaussa ses bottes et noua son épée à la ceinture en laissant son armure dans la tente. Au moment où il souleva le tissu, il aperçut Isil au loin. Isil ? Que fait-elle encore là après nous avoir abandonnés sur le champ de bataille ? Quelle traîtresse ! Alors qu’elle avait promis de les aider, elle les avait abandonnés en plein combat, et cela n’avait pas du tout plu au fils aîné du roi. Il s’empressa de marcher vers elle pour s’expliquer, mais alors qu’il se trouvait à seulement quelques pas, celle-ci partit au loin et il la suivit.

Sauron l’aperçut courir vers le bois. Il se redressa et vit qu’il s’agissait bien de son ami Anario qui partait au beau milieu de la nuit. Que fait-il donc ? se demanda-t-il. Il fait nuit noire en plus ! Cirth, qui se demandait pourquoi son compagnon s’était relevé, en fit de même et vit lui aussi le prince au loin.

— Ce ne serait pas Anario ? demanda-t-il.

— Si, tu as raison, mais que fait-il au milieu de la nuit ?

— Je n’en ai aucune idée mais il ne faudrait peut-être pas le laisser seul.

— Je vais aller le rejoindre. Tu n’as qu’à rester ici.

— Je viendrai te chercher si tu prends trop de temps !

— Ne t’inquiète pas. Il a dû partir se dégourdir les jambes, répondit-il en se levant.

Histoire écrite par A.L MATHERS ♥ IG @a.l_mathers

Illustrée par Noémie DUMONT ♥ IG @la_noun

Corrigée par Mélany BIGOT


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