Le démon enfoui en moi s'éveille. Il rugit : un son puissant et strident qui fait trembler mes entrailles. Puis il s'élance à l'assaut de mon être et plante ses griffes crochues dans chaque parcelle de mon âme, l'entaillant en travers, déchirant l'innocence. Le mal me gagne. Des songes pervertis montent en moi. Le démon est en moi. Il répand en mon cœur tant de désirs malsains, tant de haine et de rancœur, me transforme en une créature envieuse et arriviste. Il fait de ma personne son incarnation : l'incarnation du mal. Et voilà ! J'ai envie de transgresser les frontières, de briser les lois, de piller les tombes, de renverser l'ordre et de semer, telle une tornade, la destruction sur mon passage ! C'est sur les ruines d'un monde défaillant que j'érigerai mon empire : un régime gouverné par un flot d'émotions si violentes que nul n'y échappera. Mon cœur sera le siège, l'usine du pouvoir de ce monde à venir... Et toi, bien sûr, tu en seras la reine. Une reine qui, comme le reste, n'a de cesse de me briser.

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Seule la souffrance était grandiose; elle seule avait de l'attrait, jusqu'à ce que je croise ton sourire : un éclat foudroyant qui perça mon cœur comme une lance pointue. Ton bonheur, éclatant et contagieux, donne leur rythme aux battements de mon cœur. Ton sourire m'illumine. Il me donne envie d'être joyeuse à mon tour. Tes yeux pétillants réjouissent ma vue, tel un feu d'artifice, si secret qu'il me donne l'impression d'être une privilégiée; non pas que tu me regardes mais parce que je te vois. Je vois à quel point tu es belle : et cette beauté chez toi inonde corps et esprit. Tu es l'incarnation d'un rêve, d'un idéal et, tant que tu ne m'ignores plus, peu m'importe ce que tu éprouves à mon égard : cela me rend heureuse. Mon amour pour toi, quoi qu'inconditionnel, est d'une sincérité indéniable. Et le désir d'être digne de toi a purifié mon âme. Tous les vices qui me hantaient semblent s'être envolés, depuis que tu as fait irruption dans mon monde...