Le vœu
Je guette l'heure. Mes yeux se baladent sur l'horloge au rythme des jours qui défilent. J'attends que les minutes s'enchaînent pour pouvoir faire un vœu. Tous les jours je ferme les yeux. Je clos mes paupières et pense très fort à ce que je veux le plus au monde. Durant de nombreuses années, j'ai prôné l'égoïsme, parce que je me basais sur le fait que, si je ne me souciais pas de moi, personne d'autre ne pourrait le faire aussi bien. Peut-être que je n'avais pas tort. Mais peut-être que je n'ai simplement pas besoin qu'on se soucie de moi. Peut-être que me terrer dans l'ombre et tirer les ficelles dans la plus totale discrétion est une fonction qui me suffit. J'ai réalisé que je ne pouvais pas me rendre heureuse par moi-même. Et j'ai pris conscience de ce qui importait réellement à mes yeux.
Tous les jours, j'attends de faire mon vœu. Tous les jours, je souhaite exactement la même chose. Plusieurs fois par jour, je répète ce souhait, les paupières closes, avec la même conviction et la même sincérité. Je veux vraiment qu'il se réalise, même si ça doit me faire fondre en larmes, même si je dois payer le prix fort. Parce que ce que je souhaite, ça n'est absolument pas pour moi. Je te dédie chacun de mes vœux, à toi qui ignores que tu occupes toutes mes pensées. Parce que la simple idée que des pleurs puissent inonder ton visage me dévaste, car le moindre de tes sourires me contamine instantanément et qu'un simple mot sorti de ta bouche peut ramener le soleil sur mon monde, le moins que je puisse faire c'est t'offrir un vœu. Et peu importe si mon souhait semble niais, peu importe si mes sentiments sont ridicules, je me fiche bien de ce que tu peux ressentir, et ça ne ne m'empêchera pas de guetter le temps dans le seul et unique espoir de t'offrir un centième de ce que tu m'apportes.
Annotations