La Raison VS. Le Cœur
Le monde est aveugle. Et tu es aveugle. Pas comme le monde. Tu n'es pas comme le reste. Tu es belle quand tout semble affreux, tu illumines les chemins les plus sombres et tu adoucis un dur quotidien. Tu es aveugle à ta façon... Mais aveugle néanmoins. Suffisamment pour ne pas voir de quelle façon je te regarde, et surtout de quelle façon je te vois. Parce que je te vois, oui, comme je suis convaincue que personne d'autre ne t'as jamais vue.
Bonjour, je suis la petite voix dans ta tête, la petite voix qui te dit « Put**n ! Arrête de déconner ! Arrête ça avant de te prendre le mur en pleine face ! Tu vas te faire mal, très mal, si tu ne m'écoutes pas ! » Mais bien évidemment tu ne m'écoutes pas, espèce d'imbécile ! Tu préfères t'infliger des souffrances et t'accrocher à de faux espoirs... Tout ça pourquoi ? Parce que tu as choisi d'écouter ton cœur : cette petite masse molasse qui gigote dans ta poitrine ! Tu sais ce qui va lui arriver, à ton petit cœur ? Il est en train de fondre, oui, mais le pire est à venir. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il n'explose littéralement ! Et là, tendre enfant, tu n'auras plus que tes yeux pour pleurer. Vas-tu m'écouter, maintenant ? Non, bien sûr que non, parce que l'amour est le sentiment le plus irrationnel qui soit.
Le mot est lâché. Fichue conscience, fichue raison qui toujours me ramène à la réalité. Laisse-moi donc vivre mon idylle imaginaire, laisse-moi croire que je puis être aimée autant que j'aime moi-même, si cela peut suffire me rendre heureuse ! Crois-tu que la solitude et l'absence totale de désir soient en mesure de faire mon bonheur ? Non ! Et je préfère me heurter au même mur, encore et encore, souffrir, pleurer et saigner; je préfère être pleine de souffrance en écoutant mon cœur qu'être vide en reniant mes sentiments ! Je préfère mourir cent fois plutôt que de mener une vie sans amour ! Je préfère aimer dans le silence et la douleur plutôt que de ne pas connaître la personne qui provoque en moi ce flot de sensations contradictoires. Et c'est contradictoire parce que le plaisir que je ressens prend le dessus sur les maux qui l'accompagnent.
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