Quand j'étais petite, il fallait souvent attendre. J'ai appris la patience.
Dans les salles d'attentes, toujours chez mes médecins, j'ai appris la patience.
Pour patienter il y avait des jeux, des inventions, mon imagination.
Quand la mort est passée j'ai attendu patiemment, voir si elle viendrait jusqu'à moi.

Mais même si je suis patiente, il y a des jours où j'ai vraiment une trop grande gueule, je devrais sérieusement penser à me la fermer parfois, et à l'ouvrir seulement quand ça en vaut la peine.

Je n'ai jamais sauté sur les bonnes occasions. Ma patience est parfois trop large.
J'en ai assez de tourner en rond, assez. Il me faut une porte, un chemin.
Pourquoi n'y a-t-il aucune opportunitée devant moi ?!
Je n'ai plus qu'à attendre, patiemment, et inventer un jeu le temps de patienter.
J'aurais aimé rester indéfiniment une enfant insousciante...

*

C'est la nuit, il fait noir, j'ai peur. Je suis seule à penser, les ombres rodent autour de moi.

C'est la nuit, je ferme les yeux, mais toujours je les rouvre subitement,
Croyant entendre un bruit, croyant que quelque chose bouge.
Le jour je suis seule, je me sens vulnérable.
La nuit en plus il fait noir et je suis une proie, réellement.

C'est la nuit, j'ai peur tout simplement oui, comme un gosse.
Je me retourne de tous côtés, j'ai chaud puis j'ai froid
Et toujours je sens cette atmosphère oppressante.
Comme si un spectre merveilleux se trouvait penché sur moi,
Murmurant une chanson, un requiem,
Passant ses longs doigts dans mes cheveux, frôlant ma joue.
D'horribles pensées m'assaillissent.

C'est la nuit, je suis hantée par mes fantômes, rongée par tous ces maux.
Je voudrais quelqu'un pour me protéger des monstres de la nuit...

08/2010