Alors que le vieil homme s’était absenté pour les relances incessantes de sa prostate, une silhouette issue d’un autre univers approcha.

L’inspecteur Bougret, affecté à l’affaire par un commissaire trop heureux de se défaire de cet incapable, se présenta à l’entrée de l’Atelier, intimidé par ces avides d’écriture.

« Grmmml ! », toussa-t-il dans l’indifférence générale.

Il se mit donc à observer cette engeance, ses mœurs, ses habitudes, au moyen de sa fidèle loupe dont personne ne lui avait enseigné le maniement. Grâce à son esprit aiguisé qui lui avait permis de conserver le même grade depuis ses débuts, il comprit qu’ils s’interrogeaient tous sur l’identité du facétieux à l’origine de ce cadavre.

Il apprit aussi qu'un certain Arnaud montait la garde, avec vigilance, bienveillance et compétence !

Ce n’était pas son premier cadavre, mais celui-ci, par sa virtualité, le plongeait dans de profondes réflexions qu’il avait l’habitude d’éclaircir à force de blanc-limés.

Accoudé au comptoir devant un défilé de verres attendant leur règlement, un soupçon de vérité, sinon d’évidence (au sens de preuve, les séries américaines lui servant de formation continue) germa dans son esprit : et si tout cela n’était qu’une farce, une ribambelle de divagations dépourvue de sens, un amusement, un forum de libertés débridée. Ces deux derniers mots lui glacèrent le sang.

Il décida de tourner la page par un verre de calva et se trouva fort dépourvu à l’entrée d’un nouveau chapitre.