Thème 1 : Petite présentation

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Thème 1 : FANTASY / FANTASTIQUE : Un personnage immortel au milieu des mortels. Vampire, loups garous, highlanders, fanatique de Jashin comme hidan...

Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé lire. Enfin à partir du moment où j'ai appris. Je suis né au XIIe siècle dans une famille pauvre. Le septième fils d'un septième fils. Mes frères n'avaient pas la même mère alors les religieux ne se rendirent pas compte du problème. Enfin, c'est plus compliqué que cela. Mère m'appela tout de même Marcou, persuadée que ma marque de naissance est un lys. Si elle avait su, elle m'aurait étranglé avec le cordon ombilical.

J'étais son petit trésor. Si beau et si fort. Bien plus fort que mes camarades. Avec un teint qu'elle qualifiée de porcelaine. Si avec les autres, j'étais plutôt silencieux et réservé, avec elle, je n'arrêtais pas de babiller et de jacasser. J'étais sa petite pie. Son pipelet d'amour. Elle était Maman chérie. J'ai grandi grâce à son lait et aussi quelques morsures du sein maternel qui faisait couler quelques gouttes du précieux liquide vital. Quand elle tenta de me sevrer à l'âge de trois ans, j'avais déjà commencé à chasser les souris et les rats la nuit en cachette. Mère était une bonne laitière qui gagnait sa vie en revendant l'excédent de production que je ne daignais pas avaler. Sans qu'elle ne le sache, je me délectais d'un autre nectar. Le sang des rongeurs qui pullulaient dans notre quartier pauvre.

J'ai toujours été discret sur ma véritable nature. Si je suis capable de vivre en plein jour, je préfère l'obscurité des nuits sans lune. Très longtemps, mon inculture me fit ignorer ce que j'étais vraiment. Je chassais la nuit les rongeurs, puis les chats et les chiens sans que mon entourage ne détecte quoi que ce soit. Je croyais à l'époque que cette partie bestiale me venait de mon géniteur, ce salop qui engrossa mère en payant le droit de la violer dans le bordel où elle était née.

Mère était la descendance d'une fille de joie, devenue péripatéticienne elle-même après son dépucelage forcé puis arrivant à se sortir de cette condition en vendant son lait, puis en devenant nourrice pour d'autres mères. Elle ignorait que j'avais des frères et le nom de son premier client. Les autres enfants que son premier métier lui fit concevoir ainsi que bon nombre de ceux qu'elle gardait, moururent en bas âge. Elle pensait de froid quand elle les retrouvait blanc au matin. À partir de mes cinq ans, j'étais le seul responsable. Je ne partageais pas Mère et leur sang juvénile était si délicieux.

Je ne compris ma vraie nature qu'à l'âge de dix ans, quand je croisais un individu de mon espèce ou plutôt un autre monstre. Un autre septième fils de septième fils. Augustin. Lui avait cent soixante-dix-neuf ans et un physique plaisant de gamin de vingt ans. Il payait pour la nuit les demoiselles et dévorait leurs clients pour se venger d'être lui aussi, issue d'une fille de joie. Quand il voulut toucher Mère, je débarquais dans la chambre en fracassant le mur pour la protéger. Il l'épargna par égard pour moi qui lui ressemblait et il nous prit tous les deux sous son aile.

Mère n'était pas trop d'accord. Elle essaya plusieurs fois de s'enfuir, effrayée par cet homme dangereux, bien que jamais il ne lui fit de mal. Elle cessa de me câliner quand elle comprit ce que j'étais. Pourtant, elle n'arrêta jamais de me dire combien elle m'aimait. Elle finit par rester avec nous quand elle le vit m'apprendre à lire, à écrire, à compter. Il me donna l'instruction que je n'avais jamais reçue. Mère eut de quoi manger, de bons vêtements et un bain quotidien. Il lui donna un prénom. Adélaïde. Il la soigna quand elle tombait malade. Au début, elle se fit passer pour son épouse, puis pour sa mère et en fin de vie, sa grand-mère. Il prit soin d'elle comme il aurait voulu le faire avec sa propre mère. Quand elle disparut, je pris le nom de Marcou Pie Pipelet en souvenir.

Augustin fit de moi son fils, puis son frère quand mon âge physique se rapprocha du sien. Comme lui, je stoppais ma croissance dans la vingtaine. Il m'apprit tout ce qu'il y avait à savoir sur ma condition. Mes dons comme la force et la vitesse. Ma faiblesse si je manquais de sang. L'inutilité du soleil qui au pire fait rougir notre peau livide. L'odeur effroyable de l'ail qui donne une haleine terrible. L'art de jouer de ma beauté presque irréelle pour envoûter les jeunes donzelles et damoiseaux. C'est lui aussi qui m'appris que je ne pouvais être tué que par mes frères et sœurs humains ou par décapitation. Pour la famille, les blessures qu'ils m'affligent ne guérissent pas. Pour les autres, c'est uniquement par un sabre ou une épée tranchante qui sépare ma tête de mon corps. Pour les humains sortis du ventre de Mère, je m'en étais déjà occupé. Ceux issus du salopard, je pouvais les trouver grâce à mon flair ou juste attendre qu'ils meurent de vieillesse.

Comme lui, je voulus venger Mère et utilisai mes sens pour trouver mon géniteur. C'était un bourgeois gras et laid qui se vidait une fois par semaine auprès des filles de joie avec une préférence pour les pucelles de moins de quinze ans. Je le séquestrai et lui coupa un morceau de bidoche, chaque soir, durant près de neuf mois. Il mourut de septicémie et de pourriture sans jamais comprendre qui j'étais. Vu qu'il ne voyageait pas beaucoup, j'eut vite fait de trouver mes six frères et neuf sœurs. Je tuais les mâles et achetais les filles que je plaçai dans un couvent pour qu'elles soient en sécurité. Je veillai sur elles jusqu'à leur mort sans jamais me montrer à elles.

Dès que je sus lire, je me jetais sur les livres, avide de mots. À l'époque, beaucoup de textes religieux ou de récits de croisades, des poèmes. Pour m'inspirer de choses plus actuelles, je dirais que j'exorcisais mes démons avec les mots. D'après Guy Corneau, lorsque nous mettons des mots sur les maux, les dits maux deviennent des mots dits et cessent d’être maudits. Plus je lisais, plus je me comprenais et plus j'osais m'exprimer devant les autres. Ma diarrhée verbale devenait érudite au fil des ans.

Pour enrichir mes connaissances, et aussi puisqu'on ne pouvait rester trop longtemps au même endroit sans que cela ne devienne suspect avec notre éternelle jeunesse, Augustin me fit voyager à travers le monde pendant trois cents ans. Nous suivions les guerres de très près, pour nous délecter des cadavres. Les épidémies de peste et de variole dissimulaient nos crimes. Nous avions tout deux, une préférence d'assassinat d'hommes libidineux, mais un palais qui appréciait les Jouvencelles comme un grand cru. Nous tuions rarement les demoiselles, les utilisant comme nourriture quelque temps puis leur offrant suffisamment d'argent pour se faire une belle dot ou payer un couvent correct.

Par la voie terrestre puis maritime, je fis plusieurs fois le tour de la planète. Augustin finit par acheter de vastes étendues de terre dans l'actuelle Roumanie et accueilli nos semblables. Un refuge contre les humains qui nous pourchassaient. J'aimais beaucoup trop tuer. La chasse devient ma nouvelle passion bien que je ne lâcha jamais la lecture. Mon mentor se plaignait de notre faible nombre et surtout de n'avoir que des fils. Pendant près de cent ans, il chercha comment augmenter notre nombre. Des jeunes filles eurent le gîte et un toit en échange de grossesses multiples, mais toujours avec des garçons plaisants et doux. Il faisait croire qu'il faisait commerce de lait maternel. En réalité, il tuait les garçons sauf le septième et plaçait les filles dans des couvents ou à l'adoption pour des couples sans descendance.

Je découvris par hasard le moyen de transformer une fille en immortelle en même temps qu'Augustin découvrait que la sixième fille d'une sixième fille avit les mêmes dons que nous. Prendre soin des jeunes filles leur permit de procréer en masse et la survie des bébés filles. Ces mêmes bébés qui devinrent à leur tour mère. Si certaines ne faisaient que des mâles, d'autres ne donnaient naissance qu'à des filles. Le processus était complexe et fastidieux. Ma méthode fut plus rapide.

Un jour, alors que j'hébergeais une fille pour me nourrir, celle-ci me fit l'étrange demande de goûter mon sang. Son innocence et son rire enfantin me firent accepter. Je passais la pire nuit de ma vie, à veiller sur elle alors qu'elle hurlait de douleur. Je voulus abréger ses souffrances et la vidai presque intégralement de son sang. Au moment d'avaler la dernière gorgée, elle me repoussa violemment dans un spasme. Ce que je vis alors ravit mes yeux. Sa peau était d'une pâleur éblouissante. Alors qu'elle avalait de grandes bouffées d'air, son corps cicatrisait des traces de fouets datant de son enfance. Son corps maigre prit de belles courbes. Elle était affamée et je lui offrais un chevreuil pour la rassasier.

Dès le lendemain, je l'emmenai chez Augustin qui me confirma qu'elle était devenue une créature de la nuit, aussi belle que mortelle. Philipine emménagea chez lui et devient sa compagne. Nous testâmes alors lui et moi notre nouvelle théorie. Choisissant des jeunes filles ou femmes déjà très belles parmi les filles de joie ou les esclaves, nous les vidions de leur sang, une gorgée avant la fin puis Augustin leur donnait quelques gouttes de son propre sang. Après une nuit d'agonie, elles se réveillaient en pleine forme et affamées. Toutes se vengeaient de leurs familles ou bourreaux.

Philipine et Augustin donnèrent naissance à la première génération de créatures non-issue d'humains. Notre nombre explosa très vite. Pour ne pas être en surpopulation, nous instaurâmes, en tant que doyens, un conseil de sages qui décida des règles de vie et de reproduction. Interdisant aux autres de transformer des humains ou humaines sans la permission du conseil, les fils et filles adoptifs ou naturels d'Augustin créèrent les premières familles de créatures. Les septièmes fils de septièmes fils et les sixièmes filles de sixièmes filles étant de plus en plus rares, notre espèce n'augmenta que par reproduction naturelle et notre nombre se stabilisa rapidement.

Sortant peu à peu de nos terres de Transylvanie, nous nous sommes mélangés aux humains, chaque famille ayant son territoire pour chasser et se nourrir. Aujourd'hui, nous vivons parmi notre bétail, ayant accumulé les richesses avec le temps. Nos premiers couples sont devenus des clans, celui d'Augustin étant le plus puissant et contrôlant les autres. Sur le papier, je suis le fils aîné de mon mentor et aussi le seul qui n'a pas de descendance. Je supervise les familles sur le territoire de l'Italie où je me suis posé, appréciant la chaleur et la musicalité du langage. Et surtout les belles italiennes volcaniques. Je voyage peu physiquement, mais lire reste toujours aussi plaisant. Alors comme le dis si bien Jules Claretie, la meilleure manière de voyager, c'est encore de lire un bon livre. Et je ne m'en prive pas. Ma bibliothèque contient plus de six millions de romans et œuvres dans toutes les langues existantes ou ayant existées. Et je les ai tous lus.

Mon penchant pour l'hémoglobine ne s'est pas tari avec le temps. Mes compatriotes ont adopté le sang animal pour mieux s'intégrer et rester discret. Moi, je me nourris exclusivement d'humains. Selon les lieux et les époques, on me surnomme Jeffrey Dahmer, Armin Meiwes, Hannibal Lecter, ... Que des hommes et toujours en les faisant souffrir. J'aime voir la douleur et la terreur.

Parfois, je me change en justicier et aide les forces de police à ma façon en traînant dans les quartiers chauds pour éliminer des clients ou en squattant dans les tribunaux, hôpitaux ou commissariat à la recherche des déchets humains de préférence ceux qui s'en prennent aux enfants ou aux femmes. Mes dons me permettent de détecter le mensonge et surtout l'odeur du sang. Dès que j'ai preuve de la culpabilité d'un salop, je l'extermine à petit feu pour venger ses victimes et leur permettre de dormir en paix. Je ne suis pas pour autant un ange.

J'aime être riche. Les mines d'or et de pierres précieuses, les sociétés cotées en bourse... Ça ne me stimule pas assez. Alors, je vends des armes ou je me loue comme mercenaires. Je monte les pays les uns contre les autres en utilisant vieilles querelles ou religions. J'énerve les groupes mafieux et provoque des guérillas. Je cambriole des banques, des bijouteries ou des starlettes en manque de notoriété. J'adore visiter les demeures luxueuses des instagrammeurs et piquer les montres et autres objets de luxe que je leur revends ensuite soit disant à prix d'ami.

Augustin me gronde et tente de me discipliner. Malheureusement, ses instincts meurtriers sont moins aiguisés que les miens et bien que je sois plus jeune, il est moins puissant que moi. Il n'a pas peur de moi. Il sait que jamais je ne lui ferais de mal, ni à lui ni à Philippine. Ce sont les seuls à l'abri de mon appétit pour le sang. Je terrorise les autres pour m'amuser. Je couche avec leurs femmes en toute impunité. Je suis l'être le plus puissant du monde. Personne ne peut me battre et j'aime tuer. Alors, quand un compatriote déconne, je file lui régler son compte.

Je n'ai même plus besoin d'épée ou de sabre et je le démembre à mains nues, faisant jaillir son sang par les artères des membres et la carotide. Si possible devant les autres membres de son clan. Pour les filles, je suis plus doux. Je les baise d'abord puis je les mords jusqu'à la dernière goutte, la toute dernière goutte, celle du souffle de vie. Elles partent dans un ultime orgasme même les garces. Bon, parfois, je les filme en pleine partie de jambes en l'air pour le montrer à papa, frérot ou chéri.

J'aime le sang, le sexe et le fric. Et aussi inspirer la terreur et foutre le bordel. L'un de mes plaisirs de sale gosse est de détruire les couples. J'utilise mes phéromones et ma belle gueule pour coucher avec des femmes fidèles et amoureuses. Mais ça, je vous en parle au prochain chapitre.

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