Cortèges d'Automne
Il est déjà si loin, ce doux mois de septembre :
Et octobre s'avance soulevant les Chambres ;
La foule s'étale en rangs épars, ce matin,
Et je crains qu'il ne me reste rien au jardin.
Depuis trop longtemps, les souffrances se sont tues !
Même à République, on anime les statues ?
Drapeaux et banderoles s'agitent ; je crois
Que les gens espèrent, piétinent de froid.
Le vent feuillette les tracts de couleurs folles ;
Qui voudraient rejoindre les oiseaux qui s'envolent,
Mais très vite, ils se brisent, tombent en chemin
Et finissent oubliés dans les grilles demain.
Le cortège s'ébranle, depuis la minute
Et mériterait tambourin, pipeau ou flûte,
Hommes et Femmes ne sont pas silencieux,
Désespèrent qu'une aide leur vienne des cieux
Car depuis longtemps la grogne dans le cœur flambe
Certains, encagoulés courent à toutes jambes,
Octobre s'enflamme pour se transfigurer
Ces gens ont peur, de laisser la misère entrer...
D'après le poème d'Anna de Noailles, "l'Automne"
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/anna_de_noailles/l_automne.html
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