Les alpinistes s’approchent du sommet. La fin est pour bientôt et ils le savent, mais la moindre erreur pourrait leur être fatale. Ils resserrent leurs masques à oxygène sur leur visage et remontent leurs cagoules. Le vent s’est levé depuis une heure, et un blizzard approche. La progression est complexe, ralentie par les rafales et la visibilité infime. Ils voient à peine à trois mètres devant eux. Mais ils n’ont pas voulu opérer un demi-tour si proches du but.

Puis soudain, comme s’ils venaient de passer une frontière invisible, ils sont au-dessus des nuages, le vent est calme et le ciel est dégagé. Ils sont à quelques pas du sommet. Alors ils lèvent les yeux vers celui-ci, quelques mètres plus haut à peine.

Là se tient un homme, de dos, vêtu uniquement d'un slip de bain.

Les alpinistes n’en croient pas leur yeux. L’un d’eux s’exclame, et l’homme l’entend.

Il se retourne et ouvre les bras. Sa chevelure d’or flotte dans les airs et son visage est fendu d’un grand sourire.

« Enfin ! Venez, je vous attendais. »