Chapitre 2 -Petites (grosses) frayeurs à l'internat-
Le « bus scolaire » qui vint me chercher n’était plus qu’une carcasse qui, je me demandais comment, tenais encore debout. Il grinça quand j’entrais dedans, je ne trouvais qu’une place libre -à l’avant- à coté d’une autre fille qui devait avoir mon âge.
-Sa… salut, moi c’est Justine. Et… et toi ?
-Moi c’est Artémis. Pourquoi tu es là ? Moi, c’est parce que Je suis hyperactive.
-Euh… je te le dis parce que tu m’as l’air gentille, mais ne le répète pas car l’on se moque souvent de moi, dit-elle en tremblant, c’est parce que j’ai peur de tout et cela exaspère mon entourage.
Elle murmura ces derniers mots en me regardant dans les yeux. Je la réconfortais :
-Oh, je te trouve très courageuse : Tu m’as quand même adressée la parole. C’est de la témérité, ça !
Elle sourit timidement.
-Tu connais quelqu’un, ici ?
-Non, et toi ?
-Moi non plus.
-Tu veux bien que l’on devienne amies ?
-Oh que oui ! Quel est ton nom de famille ? Les mien est Kyrien.
-Moi, c’est Jackson, Artémis Jackson.
-Oh, comme le chanteur ! Il est possible que nous dormions dans la même chambre, il parait que nous sommes classés par ordre alphabétique…
Quand nous sommes arrivés, Justine connaissait ma vie aussi bien que moi, et c’était réciproque ! Nous arrivâmes dans une petite cour, les professeurs firent l’inventaire de nos affaires, pour s’assurer que tout était complet, je glissais sur mon lacet défait, percutai Justine et nous tombions l’une sur l’autre, nos valises ouvertes à nos cotés. Juju (elle m’avait permit de l’appeler ainsi) était sur moi. Un petit peu de peau s’était arraché de sa main, elle courut tout de suite prévenir le professeur tandis que je l’accompagnais afin de demander la direction des toilettes. C’était l’une de mes manies de me réfugier là-bas dès que je me faisais mal, mon coude me faisait atrocement souffrir. Je remontais ma manche et poussais une exclamation de dégout : j’avais une profonde entaille toute pleine de sang, on aurait dit que ma cervelle avait dégouliné de mon bras. Bref, je vous épargne les autres détails.
On me mit un énorme pansement. Juliette pleurait tandis que nous rerangions nos affaires. Tout le monde était remonté dans leur chambre, il ne restait plus que nous, je finis ma valise avant mon amie. Il faisait atrocement sombre, Juju claquait des dents, tout à coup, quelque chose bougea près de son pied, je hurlais :
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Elle m’imita :
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Puis elle s’arrêta d’un coup et me demanda pourquoi je criais. Je lui indiquai une direction derrière elle. Elle regarda et sourit :
-C’est juste mon chat, tu m’as fait une peur bleue. J’ai cru qu’il y avait un fantôme !
Elle se décomposa en prononçant ce dernier mot. Elle attrapa sa valise, son chat et courut à l’intérieur. Je la suivis rapidement, sa peur était contagieuse. Nous montions les escaliers et notre chambre était la première, donnant directement sur la porte sombre accessible à n’importe quel psychopathe. OK, moi aussi, j’étais une grande froussarde, mais, avouez, ceci n’est pas très rassurant… Juste à coté de nous, il y avait une chambre de garçons, on n’avait pas pu nous caser du coté filles car le dortoir était plein.
Je jetais mes affaires sur mon lit et prévoyais de trouver un moyen de me faire renvoyer de cet internat. Peut-être que mes cinq ans d’escrime me serviront enfin à quelque chose, à condition que je trouve un fleuret…
Nous fîmes connaissance avec nos voisins durant l’heure qui suivit. L’un s’appelait Jason Underwood, il paraissait plutôt et me regardait souvent intensément comme si nous partagions un secret. Il me semblait le connaitre, en particulier son nom de famille, nous étions surement dans la même école auparavant. L’autre s’appelait Éric, cela faisait des années qu’il était là. Malgré sont humour dépassé, des éclats de rire retentissaient souvent grâce à lui, tous venant de Justine. Il n’avait pas l’air de la laisser indifférente.
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