Bleu de pleine lune.

Jaune lampadaire.

Bleu de pleine lune.

Nuage, bleu gris sur ma main.

Noir sur les sièges arrières comme à l'extérieur de la voiture. La lune est belle, ronde et éclatante. Elle brille si fort que je voudrais demander à mon amie de rouler sans allumer ses phares.

Elle en rirait j'en suis sûre : « toujours la tête dans les nuages ».

J'aurais souris, un simple rictus de politesse, traduisant comme à la guerre le dépôt des armes au sol.

J'aime cette couleur autant que j'ai en dégoût les souvenirs qu'elle me rappelle.

Cette nuit-là, la même lune éclairait ma solitude, ma tristesse dans ce froid glacial et sec du mois de juin, au bord de la mer.

Jaune lampadaire, horrible couleur de ville. Sur ma peau, lumière synthétique.

Bleu gris, brillant sur moi comme de l'argent, couleur mélancolique d'un passé oublié.

Couleur du noir profond de la brousse.

Couleur reine sur toute terre ne baignant pas dans la lumière synthétique, jaune lampadaire.

Un silence religieux. Une beauté majestueuse. Une admiration respectueuse.

Sentiment de plénitude face à ce tableau divin.

Le froid, l'obscurité, la pleine lune, le vent et la douceur d'exister.

WIWANE Azaëlle, 11/10/2022