72. Sans aucun répit

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Elle avait surgi comme une ombre du mur, tenant par la main l’elfe au regard mort. Cette Néropodès ne ressemblait à aucune des démonifées que Nellis avait rencontrées. Une tâche dans le paysage.

« Oui Néropodès ? demanda Nazukahi-Morbani, visiblement agacée par cette visite impromptue.

La servante s’inclina. « Sérénissime. Quo et ses offrandes ont été livrées à l’Arachodéon selon vos ordres. » Nellis tiqua. Enfin un peu de croustillant à se mettre sous la dent !

« Excellent, félicita sans conviction la fausse reine. Ah que sommes-Nous demandé ces temps-ci ! Vois-tu, dit-elle en se tournant vers Nellis, voilà deux lunes de cela, un malotru s’est aventuré en Notre domaine, se glissant jusque dans Nos appartements à la faveur du jour. La chose est à présent du crachat de soie. Ce que tes amis seront bientôt. Le temps qu’ils macèrent. »

Nellis s’étrangla pour demeurer de marbre. Le brasier en elle fumait au point de la faire suffoquer. Ses doigts la démangeaient de crever les yeux de l’engeance.

Le crève-yeux, d’ailleurs, abandonna l’épaule de la vampire déguisée pour venir occuper celle de Néropodès qui ne broncha pas.

« Bien Néropodès, laisse nous ça là », déclara l’impostrice en désignant l’elfe amorphe.

La démonifée obéit et lâcha la main de l’offrande qui resta plantée au même endroit, aveugle et sourde à ce qui se passait autour d’elle. Aussi maigrelette qu’un rameau, la créature misérable arborait autour du cou un odieux collier d’hématomes, fruit des baisers et morsures de la prétendue Ombre-des-ombres.

Cependant la demoiselle de nuit ne faisait aucunement mine de se retirer. Le volatile sur son épaule s’amusait à lui titiller la pointe de l’oreille sans qu’elle n’esquisse la moindre grimace.

« Autre chose ma fille ? s’enquit Nazukahi sous peau de Morbani alors qu’elle s’enroulait dans une toge en soie transparente qui ne cachait rien de ses attributs.

─ À vrai dire, Majesté, je souhaiterais m’entretenir avec Vous au sujet des offrandes, affirma la courtisane d’une voix atone.

─ Eh bien ?

─ L’incident du Selenarium a mis au jour une faille dans la cérémonie du trompe-la-mort. Loin de moi l’idée de blâmer Votre servante Aramië, mais la situation fait planer le doute sur tout le cheptel.

La royale tromperie ricana. « Pauvre fille, es-tu effrayée par quelques offrandes ?

─ Il s’agit surtout de prévenir d’éventuelles… perturbations qui ne manqueraient pas de gâcher le banquet. Les rumeurs circulent déjà. Vos filles et Vos invités s’inquiètent », insista Néropodès, s’évertuant à ignorer les frasques du crève-yeux, occupé désormais à lui tirer les cheveux et frustré, semblait-il, par son absence de réaction.

Nazukahi-Morbani s’adressa à Nellis : « Ce que Nous te disions : des peureux et des scélérats », avant de revenir à sa fille et servante : « Rassemble les offrandes au sous-sol et fais les surveiller. Inutile de faire tout un plat de ces évènements. Trompe-la-mort ou non, aucune offrande ne saurait quitter Morbani par ses seuls moyens. Toutes passeront par le couteau avant que la lune de sang ne s’endorme. Cesse donc de geindre et va t’occuper de la suite des festivités. Que tout soit fait selon Nos souhaits. » La menace grondait dans sa voix. « Va donc et laisse-Nous. Que personne ne Nous dérange. »

L’obscure démonifée s’inclina très bas, désarçonnant le crève-yeux qui s’ébroua en croassant. Alors que Nellis observait attentivement la courtisane, celle-ci lui renvoya son regard. Ces yeux, je les connais. Mais elle avait beau se triturer les méninges, rien à faire, ses souvenirs restaient muets. Rien de plus à tirer du visage charbonneux, aussi placide qu’un miroir sans teint. Alors qu’elle se retirait, ses ailes blanches créèrent l’illusion d’un linceul posé sur ses clavicules.

« Une brave fille, bien qu’un peu lente, affirma Nazukahi-Morbani à peine sa servante disparue derrière l’une des colonnes de quartz. Elle est venue peu après nous. Une errante, comme moi. Elle sait se montrer discrète contrairement à ces volées de rapaces qui piaillent à tout va. Bien sûr, elle ne connait pas notre secret. Notre confiance ne va pas jusque-là. Mais elle sait se montrer utile. Et serviable. Contrairement à certaines. »

À cet instant, les nerfs de Nellis implosèrent et, balayant le sous-entendu, la sorcière prit sa congénère à parti : « Toutes ces tromperies, ces manigances, tout ça pour en arriver là. Tu as tué ces gens, tout ça pour m’envoyer un message. Tu as pris le bois en otage en y menant les panthères d’érèbe. Tu as arraché la peau d’une créature aussi vieille que le monde. Tout ça n’est qu’un jeu pour toi. Pour un foutu masque en bois. Cette chose juste bonne à te filer des cauchemars et des maux de tête. Eh bien le voilà. Prends-le et profites-en. »

L’épouse de Jilam dressa haut le menton afin que la lumière des braseros éclaire parfaitement ses traits. La matriarche factice préféra empoigner son propre visage, comme pour le remodeler, puis poussa un soupir. À croire que ce soupir contenait le poids du monde. « Que dirais-tu d’aller te dégourdir les jambes ? »

Nellis tressauta. La voix de Morbani venait d’emprunter le timbre de Nazukahi ; de la Nazukahi qu’elle avait connue autrefois. Une voix de mère, ou plutôt de grande sœur, propice aux confidences. Cette bonhommie soudaine sourdait davantage le danger que ses moqueries sournoises ou même ses accès de colère.

La reine du mensonge saisit la main frêle de son mignon tandis que son crève-yeux totem reprenait possession de son perchoir favori, puis se dirigea devant l’entrée de la fameuse Galerie des monstres-miroirs, s’arrêtant pour attendre Nellis qui tergiversait. Enfin elle avait débusqué sa proie, ou plutôt sa proie l’avait débusquée. Ne restait qu’à trouver un moyen de fausser compagnie à la harpie. Or, rien de mieux pour distraire Nazukahi que de la faire parler. Depuis toujours, la carne adorait s’entendre.

Nellis rejoignit la vampire-démonifée qui l’invita à prendre les devants. La sensation de pénétrer le cœur d’un glacier la happa aussitôt. Le long tunnel bleuté, assez large pour qu’un troll puisse l’emprunter, lui filait la chair de basilic. Un vrombissement sourd pesait sur le silence. La roche cristallisée émettait une faible lumière, inutile aux yeux du bois, qui découpait les silhouettes des serakils et révélait les détails de leur anatomie. Les fossiles vivants, petits ou grands, par grappes entières, la couvaient de leurs vestiges de pensées.

Au bout d’un moment, Nazukahi brisa le silence. « Il est vrai que nous t’avons joué un très vilain jeu. Et crois-moi, si tout s’était passé comme prévu, nous ne serions pas là à discuter comme au bon vieux temps. C’est là mon erreur. Ma gourmandise m’a rendu trop hâtive. J’aurais dû patienter sagement ici que vous me rejoigniez au lieu d’aller vagabonder dans les Gorges. Mais nous n’en pouvions plus d’attendre. Et Morbani commençait méchamment à se lasser de nous. Plus le temps passait, plus elle devenait difficile à contenter. Aussi avons-nous pris les devants. Mal nous en a pris. Tout est la faute de cette bête. Sans elle, nous ne serions pas là à discuter toi et moi dans ce trou moisi de soufre. Cette odeur avec laquelle la démone nous a marqués. Impossible de s’en défaire. Elle reste là, quoi que je fasse, comme une tâche. J’ai envie de vomir rien qu’à la sentir, peuh !

« Tu sais, nous nous serions bien passés de prendre sa place, à Morbani, continua la sorcière-vampire-démonifée, visiblement trop heureuse de pouvoir parler à cœur ouvert, si tant était qu’elle en eut encore un et qu’il ne fût pas flétri. Il est amusant de jouer les reines ; au début du moins. Toute cette attention tournée vers vous. Les petites mains prêtes à répondre au moindre de vos désirs. C’est grisant. Et puis, rapidement, l’ennui vous prend. Tous ces yeux qui vous guettent. Ça me démange de les écorcher vifs. Et cette maudite lumière. Cette lune de sang nous donne de l'urticaire. Cet endroit m'est devenu pénible. Vivement que je le quitte. Mais avant, nous allons profiter de la fête. Nous autres sorcières avons rarement l'occasion de nous mêler à la plèbe. Tâchons d’apprécier le moment, toi et moi. »

Nellis lui jeta un œil sceptique par-dessus son épaule. Nazukahi-Morbani, le crève-yeux en porte-étendard, traînait par la patte l’elfe qui trottinait contre son flanc tel un petit enfant bien sage. Les ailes de démonifée réverbéraient la luminescence calcaire et la découpait en éclats d’arc-en-ciel qui aspergeaient les parois translucides de la galerie.

« Qu’est-ce qui te fait penser que je ne profite pas ? » Son sarcasme amusa sa némésis. Le crève-yeux croassa en écho. La sorcière se mordit les lèvres.

Depuis le début ses choix se limitaient à deux : sacrifier le bois ou se sacrifier. La survie et les regrets ou la mort et les regrets. Corne de démon, tu parles d’un choix ! Et pendant ce temps, son ennemie monopolisait toutes les cartes. Le bois, les Gorges, Morbani : des plateaux de jeu pour elle. Le monde entier constituait son fichu théâtre. Elle tirait les ficelles, tout le reste lui servait de marionnettes.

Notre elfe croisa le regard vide d’un démon-serakil. Une sombre folie luisait dans les orbites béantes. Elle pensa à Quo, son corps désarticulé, étalé dans son sang. D’un revers de paupières, elle chassa la culpabilité.

« Je t’admire, tu sais. Honnêtement, dit-elle à Nazukahi. Non seulement tu as trompé les démonifées, les créatures même de la tromperie, mais tu es parvenue à jouer ton rôle tout ce temps, et sous le nez de tes pires ennemis. J’ignore quoi, de ta folie ou de ton audace, est le plus à louer.

─ Oh flatte-nous donc ! s’exclama la vampire sous peau de démonifée. Nous savons que les faux-semblants n’ont jamais été ton fort. Ma tendre Nellis, tu es aussi nue que la steppe, prévisible comme la lune, aussi vulnérable qu’un arbre sans écorce. Et dire que tu comptais nous surprendre. Comme si les étoiles pouvaient aveugler la lune. C’est moi qui ne sais quoi admirer, de ta bêtise ou de ta naïveté.

─ N’est-ce pas de ces choses que le monde est fait ? De bêtise, de naïveté, d’audace et surtout, surtout de folie. De ce monde, nous ne sommes que le reflet. Celui que tout le monde évite. Toi et moi, nous sommes l’abîme dont tu parlais. Et cet abîme pourrait bien tout engloutir. Je me dis parfois qu’il vaudrait mieux retourner au néant, que ce serait mieux pour tout le monde.

─ Ah, Nellis, Nellis. Toujours à t’apitoyer sur ton sort. Je vois que porter le masque de Ma’Kar’hima ne t’a pas fait voir grand-chose.

─ Au contraire, des choses j’en ai vues, et aucune ne valait la peine de s’y attarder. Il n’est pas bon de voir ces choses. Il suffit de te regarder pour s’en convaincre.

─ La sagesse n’est qu’un mythe. On ne peut savoir et être saint d’esprit. La connaissance vous brûle comme les feux du soleil. Elle est davantage un poison qu’un remède, un élixir qui devient une drogue. Crois-tu que nous n’avons pas conscience du danger ? Bien sûr que les secrets de l’univers ne sont pas sans risque ni rétribution. Mais le prix, crois-moi, est à la hauteur de l’enjeu. La folie n’est autre que le reflet de la peur des envieux. Le pouvoir, le vrai pouvoir j’entends, ne provient ni du faux paradis des esprits, ni davantage de la vénération hypocrite des moindres, il est avant tout affaire de connaissance et de savoir. Savoir c’est prédire, car l’avenir est le secret le mieux gardé du Maître Univers. Et sa clef n’est autre que le passé. Les oracles entrevoient l’inattendu par le biais de la mémoire, observent la naissance dans les entrailles du trépas. Connaître la source, c’est comprendre le sens du courant, sa façon d’évoluer. Le masque n’est pas la réponse mais un outil pour trouver les réponses.

« Ne médis pas tant sur son compte simplement parce que tu n’as pas su l’écouter. Tes erreurs ne sont pas le tort des autres. L’œuvre de Ma’Kar’hima te fait entrevoir tous les passés, y compris les plus lointains, ceux oubliés de tous, effacés des mémoires comme des grimoires, et à travers eux elle te révèle tous les avenirs possibles et inimaginables. Sans pour autant que tu aies le pouvoir de choisir ceux qui t’intéressent. Conçois une bibliothèque ou l’esprit d’un chaman contenant tous les savoirs, tous ceux qui ont jamais existé comme ceux qui n’existent pas encore. Y avoir accès ne signifie pas les maîtriser. Impossible de tout mettre en exergue. L’oubli te ronge avant que l’éternité ne s’achève. Tu détiens la fin de l’histoire, tu te tiens devant sa porte, mais tu ignores quelle sorte de clef l’ouvre. Et des clefs, il y en a cent fois plus que d’étoiles dans tout l’univers. »

La trompeuse matriarche acheva son monologue au moment où la galerie aux monstres bifurquait pour passer entre les énormes mâchoires ouvertes… d’un dragon ! Son long cou s’étirait de façon interminable et le bout de la queue était à peine visible. La créature n’avait pas d’ailes mais un long corps sinueux et seules les pattes la différenciaient d’un serpent géant. Certaines légendes voulaient que les dragons dorment sous les montagnes, qu’ils en fussent les piliers. Celui-ci aurait pu garnir une grosse colline mais guère mieux. Cela voulait-il dire que la taille des dragons était largement surestimée ? Ou bien que ce spécimen n’était qu’un bébé ?

« Tu as conscience que ta quête ne se terminera jamais, déclara Nellis alors qu’elles émergeaient de la gueule du serakil. Puisses-tu vivre pour l’éternité, l’univers n’en restera pas moins sans frontières, de même que ses secrets. Il y aura toujours un morceau qui te manquera. »

Une main sur son épaule la força à s’arrêter tandis qu’un souffle glacial ricanait à son oreille.

« Héhéhé, c’est là que tu te trompes, petite sorcière. Laisse-moi te livrer un des secrets les mieux gardés de notre cher univers. Son pieux mensonge pourrait-on dire. Sur ce mensonge sont basées toutes les légendes de la création. Et ce mensonge, c’est l’infini. L’infini, vois-tu, n’existe pas. Pas davantage que l’éternité. Tel est le secret qui nous fut chuchoté jadis par le masque. Quand tu prends le temps d’écouter les voix, il en est une qui finit par ressortir. Tu dois t’accrocher à cette voix, ne pas la lâcher, car cette voix, c’est celle qui murmure le vrai au travers des faux-semblants et de la tromperie naïve. Et cette voix nous dit que l’univers est un menteur, aussi trompeur que l’esprit et non plus infini ou immortel que lui. Ne comprends-tu pas ? Non, évidemment. Ton cerveau est aussi étriqué qu’une vieille plante en pot. Comment pourrais-tu concevoir la forêt ? Le ciel par-delà la canopée ? Les secrets de l’humus ? Le feu qui brûle sous terre ? J’ai vu tout cela. Je perçois l’ensemble. C’est à la fois beau et terrifiant, comme un arbre millénaire qui meurt. Comme une nuit sans lune où les étoiles se dévoilent dans leur pure nudité. C’est à travers ces images que l’œil aux aguets peut entrevoir un bout de vérité. Et cette vérité est simple, encore faut-il savoir la concevoir.

« Tu comprends, maintenant ? Ce que ça fait d’être prisonnière de sa propre conscience. L’infini, non content d’être un mensonge et par ce mensonge, est une prison. L’oracle dort dans une cellule pas plus grande que son propre corps. La seule façon de s’échapper, c’est de faire un choix. D’attraper une étoile et d’ignorer le reste. Tu ne maîtrises que ton seul destin. Ne t’attarde pas sur les autres. Tu ne peux les sauver. Ils se détruisent eux-mêmes, tôt ou tard, au bout du compte. Un conseil : sauve-toi plutôt que de mourir avec eux. Si l’infini ment alors il ne reste qu’une chose à faire : le transcender, rompre le carcan, déchirer le voile, s’extirper du crâne comme on fait d’une mauvaise pensée. N’aimerais-tu pas voir s’il y a quelque chose au-delà ? Un jour, j’aurais juré avoir vu un œil dans le soleil. »

Notre sorcière pesa du mieux que son pauvre cerveau compressé le pouvait le flot de salive craché à son oreille. Une sève qui ne nourrit ni racines ni bourgeons. Un torrent sans source. Une montagne sans attache. « Un œil dans le soleil, ben voyons ! Un conseil, et celui-là est gratuit : tu devrais ralentir sur les champignons. »

Nazukahi-Morbani n’eut aucune réaction et s’écarta de Nellis, puis toutes deux poursuivirent en silence leur visite du tombeau macabre d’un monde oublié. Plus elles s’enfonçaient dans les entrailles de quartz, plus les serakils qu’elles rencontraient évoquaient un passé ancien, étranger et inquiétant. Les mythes défilaient sous le regard tendu de Nellis. Géants, ogres et dragons, et des créatures dont la sorcière n’aurait su donner le nom, que même les légendes omettent, et ce, craignait-elle, pour une bonne raison. Ces créatures empruntaient des formes que même la nature n’aurait su concevoir. À croire qu’un dieu s’était amusé à modeler la vie selon les caprices de son cerveau malade. Le spectacle était d’autant plus dérangeant que Nellis captait les pensées, faibles mais néanmoins vivantes, des serakils prisonniers.

La logique de notre sorcière s’égarait de plus en plus. Le masque silencieux pesait aussi lourd que du plomb sur ses joues. Elle aurait aimé pouvoir l’enlever. Mais nul doute que Nazukahi serait ravie de l’y aider. Une nuit sous le patronage de la lune de sang devait forcément s’achever dans le sang. Aussi Nellis avait parfaitement conscience de marcher dans le couloir de la mort tandis que chacun de ses pas équivalait à un sursis.

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