Chapitre 41 : Tentatives

6 minutes de lecture

– Oh, bonjour !

Loënia sourit à Arthur.

Elle était rentrée vers deux heures du matin, après avoir dîné dans un restaurant avec tout son groupe d’amis. Elle n’avait dormi que six heures, cette nuit-là, mais elle s’était réveillée tôt. Encore en pyjama, elle s’amusait de rencontrer Arthur à la sortie de la chambre d’Adrien.

– Je crois que je vais prendre mon petit-déjeuner. Est-ce que vous voulez que je vous prépare quelque chose ?

Arthur posa sa main sur le chambranle de la porte, l'air encore ensommeillé. Il portait une chemise et un pantalon en lin.

– Ça ira, merci. J’ai déjà déjeuné.

Loënia sourit et s’en alla.

– Qu’est-ce qui te fait sourire ainsi ? Lui demanda Thaïs en la voyant entrer dans la cuisine.

Loënia s’assit sur une des chaises du bar en marbre. Elle posa sa tête sur ses mains. Elle fixa Thaïs.

– Ah, je vois ! Arthur.

Thaïs dégagea ses cheveux derrière son dos et s’appuya sur le réfrigérateur.

– C’est un chic type. Quelque peu excentrique et rêveur, mais il a l’air de faire du bien à Adrien.

– Tu n’as pas l’air convaincu, fit Loënia en se relevant de la chaise.

Elle ouvrit les placards et se servit un verre de jus d’orange et des céréales. Elle plia une jambe et se rassit sur sa chaise.

– C’est rien. Je crois que je suis un peu… jaloux. Je considère Adrien comme mon oncle et je n’aimerais pas qu’il passe tout son temps avec quelqu’un que je ne connais pas. Je sais, c’est égoïste de ma part.

Loënia réfléchit.

– C’est humain. Ne sois pas trop dur avec toi-même. Adrien t’aime beaucoup. Je pense qu’il ne te remplacera jamais. Tu pourrais peut-être lui en parler ?

Loënia fourra une grosse cuillerée de céréales dans sa bouche.

– Non, ce serait puéril.

Loënia mâcha silencieusement ses céréales.

– Et avant que tu ne me le demandes : non, je n’étais pas jaloux de toi quand tu as débarqué dans la vie d’Adrien.

Loënia avala.

– Ah oui ? Eh bien, par moment, je l’étais de toi. Enfin, pas jalouse mais plutôt envieuse. Tu as beaucoup de points communs avec lui. Vous étiez toutes les deux des fées, vous êtes maintenant des vampires et il te considère un peu comme son neveu ou son fils. Au début, je ne connaissais rien de lui alors qu’il est mon arrière-arrière-grand-père et toi.. Eh bien, vous vous connaissiez bien.

– Tu me surprends, s'esclaffa Thaïs.

– Normal, je suis une pochette surprise.

Ils se sourirent.

– Tu penses que j’ai le droit de te considérer comme ma sœur ou Adrien va se mettre à flipper ?

Ce fut au tour de Loënia de s’esclaffer.

– Je crois que tu le peux. Quoi que nous fassions, il s’inquiétera ! Au fait, Rash te remercie encore pour l’aide que tu as apportée ce week-end.

Thaïs haussa les épaules.

– Ça ne m’a pas fatigué et j’aime bien aider, je suis aussi gagnant que lui. J’ai bien vu les ravages de l’explosion… On aurait dit que le feu était parti de plusieurs endroits.

– Oui, c’est ce qu’on dit les pompiers. Je crois que nous ne saurons jamais qui a fait ça. J’ai envie d’effacer la piste des fées et des sorciers car je n’ai repéré aucune trace de sortilèges ou d’enchantements, mais je me trompe peut-être.

Loënia prit son verre de jus d’orange. Elle avait envie de jeter le verre et de l’entendre se briser. Elle expira l’air de ses poumons et se résolut à le reposer à côté de son bol en céramique.

– J’espère vraiment que ce que nous faisons donnera ses fruits rapidement. Nous sommes jeunes, mais peu. Le découragement pourrait rapidement venir nous dévorer.

Thaïs prit son téléphone portable et répondit à un message avant de le ranger dans la poche de son pantalon.

– As-tu prévu de faire quelque chose aujourd’hui ?

Loënia secoua la tête.

– Parfait, tu m’aideras à gérer les plus jeunes vampires, alors.

Thaïs avait dit cela en souriant pour encourager Loënia.

– Tu veux les entraîner à se battre ? Pourquoi ? C’est vous, les prédateurs, non ?

– Adrien le souhaite et je n’ai pas pour habitude de discuter les ordres. (Il avança vers la sortie). L’entraînement est à quatorze heures. Tu auras eu le temps de revêtir autre chose que ce charmant pyjama ?

La fée lui lança une brise d’air au visage avant qu’il ne disparaisse.

– Mon pyjama est très bien !

Tout le monde était lessivé après l’entraînement. Thaïs n’avait pas manqué à son devoir et avait poussé au bord de ses retranchements chaque jeune vampire. Les plus belliqueux avaient tout de suite répondu tandis que ceux qui étaient venus par obligation préféraient apprendre le maniement de l’épée avec Loënia. Était-ce une bonne chose de les laisser avec une professeur si peu expérimentée ? Loënia s’était posé la question plusieurs fois durant l’entraînement. Les apprentis ne semblèrent pas s’interroger quand les parties de combat débutèrent. Une dizaine de vampires dut, un par un, essayer de rejoindre l’autre bout du jardin, soit sept cents mètres, le plus rapidement possible. Cela aurait été simple si Thaïs n’abattait pas des armes sur eux et si Loënia ne les bloquait pas avec tous les types d’enchantements qu’elle connaissait.

Rincée, elle apprécia sa douche froide. Elle se laissa tomber sur son lit et sentit son ventre gargouiller. Elle rêvait de pâtes au beurre salé.

Elle rampa comme une vieille chenille pour se redresser. Elle allait encore se réveiller, le lendemain, avec des courbatures. Un sentiment de fierté l’envahit tout de même. Elle progressait en combat avec une épée et avec ses pouvoirs. Elle déposa ses yeux sur l’arme de fer.

Elle sauta hors du lit et la saisit. Elle se plaça en position et visualisa un ennemi devant elle. Ses bras et ses jambes la tiraient. Elle abattit son épée plusieurs fois et esquiva des coups imaginaires.

Des coups à sa porte la sortirent de sa rêverie.

– Oui ?

Elle plaçait son épée sur sa commode, à côté de son chaudron, quand Adrien entrait.

– Je suis venue pour te demander ce que tu souhaites pour ton anniversaire.

Il était parfois difficile de déceler les émotions d’Adrien et, à ce moment précis, c’était le cas. Loënia s’était un jour demandé s’il n’activait pas un mode pour les occasions sociales, qu’il coupait dès qu’il était seul ou peu entouré.

Loënia aurait vingt-deux ans dans deux semaines.

– Dans ce cas, puisque tu me le demandes… (Loënia noua ses doigts les uns aux autres). J’aimerais beaucoup, beaucoup, beaucoup que tu signes les accords de paix que les sorciers, les fées et les loups du Finistère ont précédemment acceptés, s’il-te-plaît.

Adrien observa la chambre. Loënia en fit de même. Tout était parfaitement rangé. Elle n’avait pas tellement personnalisé sa chambre. Elle voulait la laisser le plus possible en état. Seule une dizaine de livres prenait de la place sur la commode, à côté de son épée et du petit chaudron de bronze.

– Je le ferai dans quelques mois, mais n’en dit rien à personne.

Loënia sourit de toutes ses dents.

– Merci, merci énormément !

Adrien tordit ses lèvres dans un semblant de sourire.

– Parle-moi de ta journée d’hier. Qu’est-ce qui t’a valu de traîner aussi tard en ville, ce ne pouvait pas juste être le restaurant ?

Loënia se rassit sur son lit et croisa ses jambes.

– On s’est tous promenés en ville assez tard. La nuit était belle… Ne t’en fais pas, nous n’avons rien fait qui ne soit pas catholique, le taquina-t-elle.

Adrien sourit d’un air sardonique.

– Avec Rashnoé, je m’attends à tout.

– Comment se fait-il que tu l’aies à l'œil ainsi ?

– Il a la capacité de te briser le cœur, cela me suffit.

L’air parut plus froid dans la pièce. Elle n’imaginait ni Rashnoé partir loin d’elle ni lui briser le cœur. Il en était tout autant incapable qu’elle. Ils se fréquentaient depuis l’école maternelle. Ils avaient traversé toute leur scolarité ensemble, qu’ils soient dans la même classe ou non ; comme au lycée où Rashnoé était parti en classe littéraire et elle en économique. Aujourd’hui, ils étaient en couple. Les choses n’auraient pas pu mieux se dérouler.

Helllooooooooooooooooooooo,

Cela fait deux chapitres courts (6 minutes de lecture), mais au moins aucune scène n'est coupée T.T

Comment allez-vous ?

J'espère que vous n'êtes pas trop débordés par vos examens ou vos partiels.

Bisous,

Jane Anne

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