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Noam se hâtait, Liram la poursuivit.

 — Attendez ! J'ai besoin d'explications !

 —Moi, j'ai besoin d'une douche, de préférence avant qu'ils reviennent m'arrêter, affirma-t-elle sans décélérer. J'ignorais pour votre frère. Je n'ai jamais rien demandé et oui, je me suis sauvée dès que mon père m'a annoncé la nouvelle. Voulez-vous savoir autre chose ?

 — Tout ! s'exclama Liram. Enfin non, mais vous êtes la fille du Maréchal, le meilleur parti qui existe.

Il grimaça dès la fin de sa phrase, lorsqu'il réalisa ce qu'il venait de dire. Noam lui lança un regard des plus hostiles en s'immobilisant devant une porte.

 — Avez-vous fini ? s'enquit-elle, sans employer un ton acerbe.

 — Non, pas vraiment, répondit-il, rassuré qu'elle ne lui en veuille pas.

Elle déverrouilla la serrure biométrique et s'engouffra dans le vestiaire. Liram, qui lui avait emboîté le pas, eut la déception de voir qu'il ressemblait en tout point à celui des hommes, hormis l'odeur.

 — Je vais aller chercher mes affaires pour me changer, déclara-t-il en se précipitant vers l'extérieur.

Noam soupira et patienta. Elle vit Acher qui lui fit une petite révérence accompagnée d'un "Mademoiselle Grisfald" d'un ton narquois. C'était bien le seul qui se divertissait de la situation. D'un regard, elle l'enjoignit à disparaître. Liram revint avec ses chaussures dans les mains et un sac de sport, elle verrouilla derrière eux. Il la suivit jusqu'à ce qu'elle stoppe devant un casier et il déposa ses affaires sur un banc où il s'assit.

 — Si je résume. Vous avez appris que vous étiez promise, vous avez fui, vous vous êtes fait passer pour une U4 et...

Il cessa de parler quand elle ôta sa brassière et son soutien-gorge. Il déglutit et détourna les yeux. Le froissement du tissu sur sa peau le poussa à la lorgner, il rougit en la voyant se débarrasser de son short.

 — Et ? dit-elle en finissant de se déshabiller.

 — Depuis combien de temps ? questionna-t-il en essayant d'éviter de poser un œil sur son corps nu.

 — Deux ans. Vous parviendrez bien mieux à vous laver sans vos vêtements, conseilla-t-elle.

Elle le couva d'un œil amusé puis déposa une grosse éponge noire dans le panier de la barre et ouvrit l'eau. Liram enleva sa tenue avec gaucherie puis se dirigea vers une autre douche. Il actionna le levier, mais rien ne se passa.

 — Il n'y en a qu'une qui fonctionne. Je n'ai pas pris la peine de toutes les réparer.

Il était nu, une étoffe imprégnée de savon à la main et tourmenté par un étrange mélange d'appétence et d'anxiété. Il s'approcha, prenant garde de ne pas l'effleurer et tenta, tant bien que mal, de se mouiller. Noam coupa l'eau pour se savonner. Sensible aux charmes du jeune homme, elle dissimula pourtant ses attraits et se complut dans une attitude passive.

 — C'est tout ce que vous vouliez savoir ?

Liram lui tourna le dos et il bafouilla avant de se reprendre :

 — Pourquoi une U4 ? Comment avez-vous pu falsifier votre identité ? N'avez-vous pas eu peur qu'on vous reconnaisse ?

 — Lorsqu'on a des crédits, tout s'achète. Avoir un autre code-barres, ce n'est pas compliqué. Créer toute une autre identité nécessite plus de préparation. Une U4 parce que personne ne fait attention à eux, sauf les mecs qui espèrent tirer un coup facile et j'ai toujours été dans un cercle fermé, peu de chance qu'on m'identifie.

 — Et le quartier sud ?

 — Parce que je ne pensais pas y voir d'officiers. Encore moins votre frère. Pouvez-vous me frotter le dos ? demanda-t-elle.

Elle lui présenta l'éponge, un petit pli amusé souleva la commissure de ses lèvres. Liram pivota vers elle et se saisit de l'objet pour la nettoyer. Il était dérouté, elle pouvait l'aguicher d'un geste, l'encourager d'une phrase pour le dégriser l'instant suivant d'un simple regard.

Ses gestes furent machinaux, tremblotant. Il avait eu plusieurs partenaires, mais il n'avait jamais connu l'intimité d'une douche à deux. La plupart des filles n'avaient été qu'un coup d'un soir, souvent dans des endroits peu propices aux préliminaires. Les instructions de la Ligue n'incitaient pas la sexualité sous toutes ses formes en dehors du mariage, ainsi ses relations plus sérieuses avaient toutes été dépourvues de pratique.

 — Vous n'êtes pas doué pour prendre des initiatives, déclara Noam en reprenant l'éponge.

Elle se plaça derrière lui et entreprit de le frictionner puis elle activa la commande de l'eau et plaqua sa dextre sur son bas-ventre pour l'amener contre elle. Liram n'osa plus bouger, sentant l'excitation faire son œuvre. Il se surprit à se demander de quel univers pouvait-elle venir, puis si toutes les U1 étaient identiques, mais surtout, qu'il admit qu'il appréciait cela. Il devina l'éponge parcourir son torse ainsi que l'eau chaude et le corps de la jeune femme se frotter contre lui. Noam laissa tomber le carré spongieux et flatta les pectoraux du jeune homme de sa main libre, l'autre se faufila vers son sexe, Liram se mordit la lèvre.

 — Avez-vous de l'expérience ? se hasarda-t-il.

 — Pas vraiment et vous n'avez aucune idée de ce qu'une femme veut entendre.

Il murmura un désolé. Ses mains s'ouvraient et se fermaient avec une nervosité grandissante. À cet instant, il ne savait plus quoi dire, ni quoi faire. Malgré son malaise, les caresses de Noam l'amenèrent pourtant à l'érection, ce qui le dérouta davantage. Sans lâcher son butin, elle lui fit face et le guida jusqu'au mur. Ses doigts virent se loger contre ses reins pour l'attirer à elle, ne le libérant qu'à ce moment. C'était sa timidité qui avait engendré une témérité largement teintée d'attraits, jamais elle ne se serait comportée ainsi avec un homme sûr de lui.

 — De l'initiative, dit-elle simplement en le fixant.

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