4.2
Liram plongea dans ses impassibles iris, posa sa main gauche sur son sein. Pas plus volumineux qu'une demi-orange, il disparut sous ses phalanges. Il se pencha pour effleurer ses lèvres des siennes. La piqure de sa plaie le fit grimacer. Noam resta de marbre puis il se souvint de ses paroles. Il l'embrassa, tendant sa langue qui heurta le barrage de ses dents avant qu'elle daigne lui laisser le passage. Son improbable union d'audace et de réserve l'excita et il devint plus entreprenant. Le flot d'eau martelait son dos, mais épargnait son amante. Il arpenta son cou, sa poitrine, descendant vers son pubis recouvert d'une toison tondue à ras. Il sentit le corps de sa partenaire se cambrer et leva les yeux pour la voir tendre les bras. Elle s'accrocha à la barre de douche, le guettant de ses iris fiévreux. À genoux, il souleva sa jambe pour accéder à son jardin des plaisirs. Son souffle échoua sur son intimité, sa bouche épousa son intimité. La jeune femme l'encouragea par des gémissements. Bien loin d'être enhardi, Liram se mit à douter : devait-il l'amener à l'orgasme ainsi ? Devait-il se contenter de l’enflammer ? Tout tournoyait dans sa tête au point qu'il négligea d'être à l'écoute de sa partenaire. Il remarqua son pied se caler dans le creux de son épaule et fut repoussé en arrière. Noam n'avait pas lâché la barre et le toisait froidement.
— Savez-vous ce que vous voulez, au moins ?
Il opina, penaud et se replaça à genoux. Il effleura ses cuisses du bout des doigts.
— Ne perdez pas de temps, prenez-le.
Il vint déposer ses lèvres, les entrouvrit pour faire serpenter sa langue sur son aine puis remonta doucement. Lorsqu'il saisit sa croupe, elle tira sur ses bras pour se surélever. Elle haleta et elle ne pouvait plus dissimuler son plaisir. Il plongea dans son regard, puisa dans la lubricité qu'il y perçut. Il entreprit un baiser fébrile, malgré la souffrance, tandis qu'il la guida vers son membre. Noam resta hors de portée, savourant le baiser et le goût du sang qui perlait de sa blessure. Elle joua de sa frustration jusqu'à le pousser à la forcer. Il hésita, toutefois le désir d'accentuer leur proximité fut plus fort. Vivement, il l'empala sur lui et dut reconnaître la véracité de ses propos ; elle n'avait pas le corps d'une femme adepte de la fornication. Le sursaut de fierté engendrée par cette certitude entraîna le jeune amant dans une fougue guerrière. Tout le corps de la jeune femme se tendit. Elle remonta ses talons sur les reins de son complice. Le jeune homme crispa ses phalanges sur sa peau et la conduisit à l'orgasme sans perdre de son ardeur. Il céda à la jouissance qu'après s'être abreuvé de ses râles. Noam croisa ses mains sur la nuque de Liram.
— Allongez-vous sur le banc, exigea-t-elle d'une voix rauque.
Il s’exécuta, recula en la maintenant contre lui. La coupure d'eau automatique se déclencha dès lors qu'ils quittèrent le périmètre de la douche. Il s'allongea et elle posa ses pieds à plat sur le sol. Son bassin ondula alors qu'elle s'étirait. Il en profita pour redessiner ses courbes et prendre d'assaut sa petite poitrine qui bougeait au gré de ses ondoiements. Elle se pencha sur lui, pinçant sa lippe entre ses incisives, il tressauta à la brûlure ; elle le libéra.
— Encore, supplia-t-il.
Noam sourit et elle accentua ses oscillations. Elle le mordit plus franchement, sans se soustraire à son regard. Il enserra son fessier, conscient qu'il devait l'avoir griffé. À la meurtrissure, elle se raidit puis se cambra. Elle prit appui sur son torse. Ses gémissements s'amplifiaient comme la cadence de ses assauts.
— Encore !
Cette fois-ci, elle croqua sa plaie. La douleur provoqua une révulsion oculaire, elle parcourut sa mâchoire et descendit le long de sa colonne. Son sang emplit sa gorge. Il serra ses fesses, plus fort. Ses ongles pénétrèrent sa chair et il répondit par une succession de va-et-vient plus brutaux. Dans sa tête, seul un mot se répétait : encore. Il la sentit se redresser et ouvrit ses yeux sur le visage de Noam tordu par le plaisir, un filet de sang et de salive coulant sur son menton. Elle étreignit ses hanches de ses cuisses et devint plus sauvage. Il ne put résister plus longtemps et s'abandonna à la jouissance. Il remonta ses mains sur sa croupe en l'accompagnant dans ses mouvements jusqu'à ce qu'elle s'abandonne à la volupté des spasmes de la chair. Liram la ramena contre lui, l'enlaçant avec une infinie tendresse jusqu'à ce qu'ils se calment. Noam se déroba à l'éteinte puis se releva pour se diriger sous la douche. Il put voir les marques écarlates qui ornaient le fessier de la jeune femme et il arbora un petit sourire fier. Il voulut la rejoindre, mais elle retournait déjà s'habiller, son mutisme le tracassa. Il enfila ses sous-vêtements puis lança :
— Comment puis-je vous contacter ?
— La U4 n'est plus. Donnez-moi votre numéro, je vous appellerais quand je saurais où j'en suis, affirma-t-elle en ajustant son bustier.
Liram énonça les chiffres et fut perplexe de voir qu'elle ne notait rien. Il rassembla ses affaires, fit un pas vers elle, mais recula sans oser la toucher. Elle lui sourit aimablement et alla vider son casier. Ils se séparèrent face à la porte. Le jeune homme rejoignit Acher.
— Tu te l'es tapé ?
Liram le regarda avec une suffisance feinte.
— J'en reviens pas ! Je ne sais pas si je dois te féliciter ou te hurler dessus. Comme si tu n'étais pas assez dans la merde. On rentre, vaut mieux plus traîner dans le coin, dit-il en lui montrant les deux miliciens.
Liram resta silencieux. Il jeta un dernier coup d’œil vers le fond de la salle, mais il ne vit que l'entraîneur devant le vestiaire.
— Noam, tu ne vas plus pouvoir t'entraîner ici, annonça le responsable de la salle. Ils sont revenus.
— Je sais bien. Heureuse de t'avoir rencontré. Prends bien soin de tes gars.
Noam désactiva la serrure biométrique et tendit sa main vers le boxeur qui la saisit fermement. Elle crut percevoir un sifflement, l'homme s'effondra puis elle ressentit une piqûre dans son cou et perdit connaissance.
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