Chapitre 5
Le samedi 4 septembre 2021.
J'ai regardé l'heure sur mon portable. Il était 19h01.
On a mangés devant un film. Je ne sais plus le nom, mais c'est un film d'action. Je viens de finir ma ratatouille. Je pose mon assiette sur la petite table devant le canapé du salon. Et, je me concentre sur le film.
Après une heure et quarante-cinq minutes de film, je baille.
— Tu as bien aimé le film ? Moi, j'ai adoré !
Ma mère adore les films d'action. Elle avait l'air d'avoir beaucoup aimé celui-là, car elle n'arrêtait pas d'en parler. Je baille à nouveau.
— Maman...
Une vraie bavarde. Je regarde ma mère. Je compte jusqu'à trois.
— Maman !
J'ai parlé un peu plus fort. Elle s'est arrêtée dans son monologue. Elle me regarde avec un air surpris.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
Je compte aller dormir, voilà ce qu'il y a. Avec ce qui est arrivé à Juliana, je ne suis pas tranquille. Je stresse chaque nuit. Le matin, je suis content de voir que je suis dans mon lit. Mais là, c'était différent. Mon stress était plus intense. Juliana s'est faite enlevée. Je n'arrive toujours pas à y croire.
— Je suis fatigué, maman.
C'est une part de vérité, mais aussi un mensonge. Ma mère a vérifié la porte d'entrée, elle était fermée. Toutes les fenêtres l'étaient aussi.
— Dors bien, Milian.
Je suis monté à l'étage. Je suis allé dans ma chambre. J'ai fermé la porte derrière moi. Je respire très vite. Je commence à angoisser. Et si...Non. Je ne sais pas. Et si...ça m'arrivait aussi ? Qu'est-ce que je ferais dans cette situation ? Je ferais mieux de ne pas penser à ça. Mais c'est plus fort que moi, je ne me sens plus en sécurité. C'est arrivé à Juliana, ça peut arriver à n'importe qui. La mère de Juliana prend des médicaments pour dormir...Eh bien, en ce moment même, j'en aurais bien besoin, moi aussi.
Je me suis mis en pyjama, bleu rayé. Et, je suis allé dans mon lit. J'ai monté la couette juste en dessous de mon visage. Je ne suis pas fatigué. J'ai très peur. Je soupire. Je ne vais pas réussir à dormir...Je garde mon portable à côté de moi, au cas où. Je ne suis pas près de fermer les yeux.
J'ai fini par m'endormir. Le sommeil a eu raison de moi. Dans mes rêves, je vois Juliana. On est tous les deux. On se promène dans la ville de Bellone, et on rit.
— L'enfant est ici.
Je me concentre sur mon rêve. Je souris. Je lui parle, je lui dis à quel point elle me manque. Et, elle sourit aussi. Elle dit que je suis idiot. Je ne vois pas vraiment pourquoi.
— Il est endormi.
Je répète son prénom. Je la vois courir vers un arbre. Elle a toujours aimé grimper aux arbres, mais celui-là, elle ne pouvait pas l'escalader. J'en rigole.
— Il est détendu. Maintenez-le. Il ne faut pas qu'il se réveille.
Elle a une moue boudeuse. Elle râle, elle dit que tous les arbres devraient pouvoir être escaladé. Je lui réponds que ce n'est pas grave, et qu'on a qu'à demander à nos parents d'aller dans un parc d'accro-branche. Elle sautille sur place.
— Qu'est-ce-que vous faites ? Qui êtes vous ? Qu'est-ce que vous comptez faire ? Rendez-le-moi ! C'est mon fils !
Je crois entendre la voix de ma mère. Mais, le rêve que je fais est si beau...Mon stress s'est évanoui. Je répète encore son prénom.
— Laissez-nous l'emmener ! Ou alors, vous oublierez ce jeune garçon ! Le choix vous revient !
Je ne comprends pas. Je crois entendre quelqu'un pleurer. Dans mon rêve, Juliana est entrain de sourire. Ce n'est pas elle qui pleure. Je cherche des personnes dans mon rêve, mais il n'y a plus rien. J'ai l'impression de ne rien voir. Tout est devenu flou.
— Milian...
J'ai cru entendre deux voix en même temps. Celle de ma mère, mais aussi celle de Juliana. Est-ce que c'était dans mon rêve ? Je n'en ai pas la moindre idée. Mais, tout ce que je sais, c'est que je ne me suis jamais senti aussi bien. J'ai l'impression de planer. Si c'est ça, que les médicaments de la mère de Juliana font comme effet, je comprends très bien pourquoi elle n'a pas entendu ce qui est arrivé à Juliana.
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