Semaine 2.4 - Dreamland's Murder
Célia est toujours au rez-de-chaussée avec sa casserole et sa spatule. Elle a de plus en plus mal à la gorge et le méchant ne s'est toujours pas montré, elle en conclut simplement que la raison est évidente : il n'est pas là. La jeune femme baisse les bras, lâche ses instruments qui claquent sur le carrelage. Elle baille longuement et s'interrompt brusquement en croisant son regard dans un miroir. Elle grimace. Beurk.
Filant vers une salle de bain, Célia plonge la main dans l'une de ses nombreuses trousses de maquillage. Elle en tire un eye-liner mauve avec satisfaction. Hors de question de chasser un tueur avec un look bâclé.
Célia, grande gueule
La brune secoue les doigts devant sa tête.
- Vous croyez qu'un visage aussi parfait se fait sans effort ? Emdéèr quoi. Pour être beau faut l'être.
Elle roule les yeux, la bouche railleusement ouverte.
- Les autres ils comprennent pas ça.
Calen descend l'escalier.
- Célia ?
Il lâche un hurlement de terreur en voyant sa face se dresser soudainement devant lui.
- Eh mais faut prévenir !
- Si t'avais vu ta tête, ricane la participante.
- T'as trouvé le méchant ?
- Non ? Toi ?
Il secoue la tête.
- Il est où l'autre con ?
- Devant je crois. A moins qu'il s'est perdu.
Les deux candidats se moquent en coeur. Eux ont toujours été proches. Déjà au début, on les voyait perpétuellement ensemble, ce qui avait fait jaser et lancé une période de hashtag Calia, Célien et même Cécé. De plus, les spectateurs s'étaient rapidement rendu compte qu'il ne parlait vraiment qu'en sa présence, préférant le mutisme total avec les autres.
Calen, gars bizarre
- Avez-vous quelque chose à dire à ce propos ? interroge la femme.
Silence.
- Et sur Célia ? insiste-elle.
Silence.
Maxime descend de l'étage en tentant d'être le plus silencieux possible. Ses épais chaussons font de puissants coussinets et limitent le bruit à la perfection mais, quand il trébuche, les yeux des licornes s'illuminent brusquement. Surpris, il dévale l'escalier et arrive sur les fesses dans l'entrée, à quelques pas de Célia et de Calen. Un nouveau cri secoue les deux participants avant qu'il ne reconnaisse l'intrus.
- Max ?
Maxime lève la tête. Il a les yeux larmoyants.
- J'ai mal au cul, vous m'aidez à me relever ?
Célia éclate de rire.
- Jamais de la vie je te touche, surtout pour t'aider.
Elle prend Calen par le bras et l'attire vers la porte. Ce dernier arbore une mine satisfaite. La vue de son ennemi juré complètement humilié lui fait chaud au cœur - et qui peut le lui reprocher ?
Les compères quittent la maison et arrivent au parking.
Framby, crétin mignon
- J'ai entendu du bruit. Je me suis dit que c'était le méchant, qu'il venait pour moi et du coup je me suis caché. J'étais super bien caché, carrément à plat ventre sur le sol.
Il ouvre de grands yeux offusqués.
- J'ai carrément eu un caillou sous la main, vous imaginez ? C'était hyper pas confort.
Pris d'une soudaine pulsion, Calen ouvre la bouche et s'écrie :
- Pourquoi on s'enfuirait pas ? Genre la tout de suite maintenant ? On a les voitures après tout. Genre on en prends trois ou quatre et puis sera cool non ?
- Tellement ! s'extasie Célia. Mais tu sais conduire trois voitures en même temps ensemble toi ? s'informe-t-elle.
- Euh, non. Tu as raison, juste une, ça sera bien déjà.
- Tu sais conduire ?
Elle est étonnée qu'il soit si doué. Puis vite replongée dans la réalité.
- Ah, non, c'est vrai.
Il hausse les épaules.
- Bwa, ça doit pas être compliqué, tout le monde conduit.
Célia le suit, rassurée. Elle sursaute quand une main se tend vers eux. Elle vient de derrière la caméra. Hors champ. Surprise, elle agrippe l'objet et l'examine. Levant les yeux, la brune questionne l'intervenant.
- Les clés de la voiture rouge, souffle une voix féminine.
La compréhension illumine les trait de Célia. Elle se tourne vers l’intervenante, l’air irrité.
- Oh bah c’est pas trop tôt que vous agissez vous !
Elle secoue les clés sous le nez de Calen.
- C'est moi qui conduis c'est moi qui les a !
Elle court chercher la bonne voiture, le garçon à ses trousses. Dérapant sur le gravier, Célia fronce les sourcils. Laquelle est la bonne ? Calen en profite pour happer l'objet convoité et filer vers la jolie Lamborghini. Il claque la porte, manquant de peu les doigts de Célia. Elle frappe la vitre, oubliant le toit ouvrant.
- Laisse-moi entrer !
Le jeune homme fait la moue mais débloque la portière passagère.
- Je suis trop gentil je sais.
- Gna gna gna, chouine sa camarade. Allez, démarre.
Calen fixe la clé. Où la mettre ? La posant sur le tableau de bord, il appuie au hasard sur une pédale. Rien. Il essaie dans le vide-poche, sur la poignée de direction, et même sur le volant, mais rien ne fonctionne. De plus en plus perplexe, il examine la voiture. Il ne faut tout de même pas l'enfoncer dans le moteur lui-même, si ?
- Dis, y'a un trou, c'est pas là ?
Célia, grande gueule
Elle gigote sur son fauteuil, la mine ravie
- Eh ouais, c'est moi qui ai trouvé !
La jeune brune roule les épaules et rejette sa lourde chevelure par-dessus.
- Eh ouais, hip hip pour moi.
Calen, persuadé qu'elle a tort, tente tout de même pour lui faire plaisir. Quelle n'est sa surprise quand la voiture vibre, produisant un léger ronronnement. A son côté, Célia trépigne, toute contente. Essayant à nouveau au hasard, Calen écrase une pédale et l'engin fait un brusque mouvement en arrière. Un hurlement retentit, l'arrière se soulève et s'abaisse légèrement, comme sur un dos d'âne.
Célia bat des mains et éclate de rire.
- Encore encore !
Encouragé, son compagnon obtempère et le hurlement reprend tandis que le devant se lève à son tour. Célia, toujours excitée, tape dans la poignée de direction, changeant sa position.
- Recommence !
Cette fois, la Lamborghini avance d'un coup et ses roues avant et arrière passent sur le dos d'âne qui semble avoir diminué en hauteur. Célia fait la moue. Il n'y a pas eu de bruit cette fois, ce qui la déçoit.
- Il est cassé leur truc je crois.
Calen descend de la voiture pour tâcher de comprendre.
- Euh... Célia ?
La brune grogne, occupée comme elle est par l’examen de ses ongles manucurés.
- Dis, tu veux pas venir voir ?
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