L'horreur d'une sucette au sucre cristallisé

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Pourquoi ce titre étrange ? C'est en réalité quelque chose de logique.

Quand on prépare des sucettes au sucre cristallisé, on trempe un bâton dans le sucre en poudre, puis on le laisse quelques jours dans un verre de sirop de sucre aromatisé. Et le sucre en suspension dans le liquide vient se fixer aux grains, pour créer des cristaux de plus en plus gros.

Les soucis fonctionnent comme le sucre. Quand on est dans une position un peu précaire, il suffit d'avoir un petit souci pour se prendre tuile après tuile, et tout le toit avec.

Quelqu'un a dit un jour "Les emmerdes, comme les cons, volent en escadrille". Ne me demandez pas qui c'est. Mais j'avais lu ça quelque part.

Je croyais avoir laissé les ennuis derrière moi. Quelques jours après la médiation, j'allais bien à nouveau. Mais le bonheur ne dure jamais.

Les semaines passaient, presque identiques. Je n'avais plus goût à la vie. J'avais la tête pleine d'idées noires, je pensais au pire. Mais Kohga m'a sauvé la vie.

Je ne voulais pas partir sans finir mon œuvre. Mais mes nuages avaient obscurci le ciel d'Hyrule. J'avais commencé à écrire sans connaître la fin, et je savais maintenant que ce n'était pas une fin heureuse. L'histoire devenait sombre.

J'étais malade de plus en plus souvent. Chaque semaine, je devais me rendre à l'infirmerie. Les dames du secrétariat avaient l'habitude de me voir. Puis j'ai commencé à me sentir mal le matin, au réveil. Et le dimanche soir. Et à midi. Bientôt, seuls les week-ends et les fins de journée étaient épargnés par ce mal mystérieux.

Je n'avais plus envie de vivre, mais je tenais bon. Je n'avais plus envie d'écrire, mais je me forçais. C'était fade, sans intérêt, mais j'avais quelque chose à faire.

Je ne suivais plus en classe. J'espérais que mes notes baissent. Avec un peu de chance, ça aurait alerté mon entourage. Mes parents et mes petites sœurs voyaient bien que quelque chose n'allait pas, mais ils ne pouvaient rien faire.

Pour l'école, il pouvait y avoir dépression et pensées suicidaires, si les notes ne baissaient pas, ils ne faisaient rien.

Mais je n'étais pas assez déterminée pour saboter ma performance scolaire, et ma moyenne restait horriblement bonne.

De temps en temps, j'allais à l'infirmerie. L'infirmière ne me demandait plus ce qui n'allait pas. Elle m'installait sur un canapé et, quand elle en avait le temps, nous discutions un moment avant qu'elle ne doive me renvoyer en classe.

Je lui parlais de mon livre, de ce que j'aimais, de ma famille, des cours de dessin, et parfois même de mes soucis. Pendant ces moments, le mal me quittait, et je me sentais bien.

Mais je devais retourner en classe, en traînant les pieds. Apprendre toutes ces choses inutiles. Me contenter de survivre, et rêver à des jours meilleurs.

Ma sucette n'avait plus de goût.

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