Un samedi soir au Dub'
de beachouse
- Ma douce, ma dorée, ma blonde ou ma brune, mon amère ou saugrenue, que je t’aime et laisse-moi te supplier de continuer à pétiller dans mon sombre palais, de dévaler mon détroit pour stagner dans ma panse. C’est un chemin bien peu honorable pour toi, nectar des Dieux depuis la nuit des temps, toi qui le temps d’une nuit nuit au temps. Meneket, reine du heneket chaque semaine je t’implore et me place dans une longue chaîne humaine d’amour, de plaisir et de jouissance. L’orge et le blé, le houblon et l’épeautre, mes céréales et mes plantes, ma vigne du nord, je ne fais que poursuivre la tradition plurimillénaire de mes confrères orientaux. Ne me parlez donc pas du vin, breuvage des Grecs et Romains, les vignes bien alignées et aspergées de subventions et d’engrais. Je ne veux pas avoir mal à la tête, je ne veux pas mes dents violacées, je ne veux pas l’air prétentieux d’un goûteur vaniteux, je veux le panache et la cervoise, je veux trinquer et boire cul-sec, je veux la mousse et les bulles, je veux l’or et le bronze. Je suis de l’ordre de malt et je le resterais, au plus haut des degrés c’est-à-dire le balling. Saint-Arnould, partageons cette cuvée, rendons hommage à ce brasseur, à cette trappiste, à cette stout, à cette pils, à cette lager, à cette pale-ale, à cette abbaye de 500 ans qui est le trésor de notre monde, notre berceau commun qui traversa les temps et qui nous arrose encore nous, pauvres modernes. Je te chante, oublions nos packs et levons nos bocks, oublions l’époque et buvons une kwak. A chaque terroir sa bibine, à chaque cervoise sa poitrine. Et Gambrinus, rappelle-moi de crier ton nom et de ne pas me tromper de ma langue trempée jusqu’au dépôt ambrée, du Brabant à l’Irlande et de Prague à Melbourne. Que les gosiers se délectent de cette boisson des forts, ma médecine, mon élixir, ma douce amante, ma fraîche pinte, ma fresque teinte, ma presque éteinte. Ta lueur mordorée, ta saveur torréfiée, fermente, fermente, et si l’on te garde, fais-moi signe que je te libère et te donne ce poème en signe de postérité.
- Bon Jéjé, c’est bien joli tout ça mais t’es encore bourré, t’oublieras pas ta note et d’aller pisser ta postérité autre part que devant mon troquet.
Table des matières
Commentaires & Discussions
Un samedi soir au Dub' | Chapitre | 10 messages | 5 ans |
Des milliers d'œuvres vous attendent.
Sur l'Atelier des auteurs, dénichez des pépites littéraires et aidez leurs auteurs à les améliorer grâce à vos commentaires.
En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.
Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion