Vendredi 22 mai 2020
Voilà maintenant deux semaines que j’ai repris le travail, deux semaines écourtées puisque nous faisons le pont, donc le week-end est arrivé le mercredi après-midi.
Nous nous sommes organisés différemment puisque maintenant les enfants restent seuls toute la journée à la maison. Nous avons en effet décidé de ne pas les remettre au collège au vu des conditions plutôt anxiogènes. Et de toute façon, ils continuent à travailler autant (voir plus) que les élèves qui y passent la journée.
Malgré que nous ayons eu peur de ne pas recevoir de masque au travail (que ce soit pour le personnel ou pour les élèves) ceux-ci sont finalement arrivés. Je n’ai pas croisé un seul élève, ils ne sont pas nombreux à avoir pris le chemin du collège, et de toute façon, la partie administrative est interdite d’accès. Je me sens protégée sur mon lieu de travail, pas de problème à ce niveau. Mes supérieurs sont d’excellents soldats pour l’application des gestes barrières ! J’avoue que personnellement, je ne suis pas bonne élève. J’oublie souvent de mettre mon masque, mais je suis seule dans mon bureau et je n’ai pas encore cet automatisme de le poser sur mon nez quand des personnes viennent me voir.... C’est un point à travailler pour moi.
J’étais tellement heureuse de retrouver mes collègues, l’ambiance du collège, mon bureau et mon travail ! J’en aurais fait des câlins à tout le monde !!
C’est très très difficile pour moi ce manque de contact, mais je dois faire avec. Nous avons été formés aux gestes barrières, et à plus de 38 ans (berk, j’aime pas écrire ce nombre...) à presque 30 ans donc, j’ai appris à me laver les mains !
Attention, c’est tout une technique, il faut bien se frotter les paumes, puis le dessus des mains, ensuite entrelacer ses doigts, ne pas oublier le pouce (ce pauvre bougre ne veut jamais s’entrelacer aux autres), puis les ongles ! C’est une affaire spéciale les ongles ! Pour ma part, je les gratte sur les paumes de mes mains pour que la mousse rentre bien dessous. Toute cette opération doit durer au moins trente secondes. Et c’est long, mais long, trente secondes !!
Problème de maths :
Vu que je dois boire au moins deux litres d’eau pendant ma journée de travail
Vu que je suis au bureau de 7h30 à 17h15
Vu que je dois en conséquence de ce régime, me rendre aux toilettes toutes les demi-heures (si si, quasiment !)
Vu que je me lave les mains à chaque fois (et oui même avant le Covid messieurs dames)
Vu que je compte 30 secondes par cession de lavage,
Combien de temps est-ce que je passe au-dessus du lavabo en une journée au travail ?
Vous avez 15 minutes.
Bon, sans rire, c’est un peu pesant de devoir toujours faire attention à tout ce qu’on touche, en se demandant « et si ? »
Et si ce courrier que je vais chercher à la boite aux lettres était contaminé ?
Et si je croisais quelqu’un de contaminé et que finalement ce virus était un peu volatile ?
Et si mon frère qui est venu nous rendre visite et qui n’a pas du tout compris l’enjeu en prenant mes enfants dans ses bras, était porteur ? Et si mes enfants me le transmettaient ?
Alors, j’ai beau me sentir plutôt à l’aise, c’est vrai que parfois je me pose ces questions existentielles.
Je pense que le déconfinement nous a fait du bien, je revois ma famille, les enfants jouent avec les voisins, et, grande nouvelle, the grande nouvelle, la plage est ouverte !
Alors oui, cela boost le moral, mais pas que ! Enfin, je me suis baignée ! Enfin je vais pouvoir essayer de virer cette cellulite de mon derrière !!
Mais, hélas, beaucoup de monde semble avoir complètement occulter les règles mises en place. Hier, sur la plage il y avait un monde de fou ! Des touristes à ne plus savoir qu’en faire, des voitures partout, et énormément de gens venant de zones rouges. Affligeant !
Sur le sable et les galets, des sittings en groupe, la police qui sifflait, et sifflait, et les gens qui ne comprenaient rien.
Pendant ce temps-là, devant les journalistes, monsieur le ministre déguste des huîtres, bien entouré, sans masque et sans respect des distances de sécurité...
Comment donner le bon exemple ?
Y aurait-il un vaccin distribué uniquement à l’élite ? Ou bien nous mentirait-on sur la propagation de ce virus ?
Je ne sais plus quoi penser parfois...
Donc je ne pense pas.
Et je profite de ce que la vie me donne. Et hier, elle m’a donné une magnifique journée, la visite de ma famille, un soleil et une chaleur d’été, une journée entière sous un ciel merveilleux, une sortie avec mon amie en VTT pour se rendre à la plage et faire une séance de longe-côte, de l’amour, un barbecue, des parties de rire, un apéro... bref du bonheur en concentré !
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