Premiers Doutes

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Le lendemain matin, Sarah se réveilla en sursaut, le corps couvert de sueur froide. Les dernières bribes de son cauchemar s'estompaient déjà, ne laissant qu'un sentiment de malaise diffus. Elle se frotta les yeux, tentant de chasser les images persistantes de couloirs sans fin et de reflets déformés qui hantaient son esprit.

Un rayon de soleil timide filtrait à travers les épais rideaux de velours, projetant des ombres étranges sur les murs tapissés de la chambre. Les motifs floraux semblaient onduler dans la pénombre, comme animés d'une vie propre. Sarah jeta un coup d'œil à son réveil : 10h37. Elle avait dormi bien plus longtemps que d'habitude, et pourtant, elle se sentait épuisée, comme si elle avait passé la nuit à courir un marathon.

Avec un soupir, elle se leva, ses pieds nus rencontrant le parquet froid. Un frisson parcourut son corps, pas seulement dû à la fraîcheur matinale. Il y avait quelque chose dans l'air, une tension presque palpable, comme si la maison elle-même retenait son souffle.

Le grimoire qu'elle avait lu la veille était toujours là, posé sur son lit. Sarah l'observa avec méfiance, se demandant si les événements de la nuit précédente avaient été réels ou simplement le fruit de son imagination surmenée. La conversation avec son reflet semblait maintenant si improbable à la lumière du jour...

Elle s'approcha de la commode qu'elle avait poussée devant la porte de sa chambre. Ce geste, au moins, n'avait pas été imaginaire. Sarah la déplaça avec effort, se sentant soudain ridicule. Quelle adulte saine d'esprit barricade sa porte par peur d'un reflet dans un miroir ?

"Je deviens folle," murmura-t-elle, passant une main dans ses cheveux emmêlés.

M. Whiskers apparut à ses pieds, se frottant contre ses jambes en ronronnant bruyamment. Sarah se pencha pour le caresser, trouvant du réconfort dans la présence solide et rassurante de l'animal.

"Au moins, toi, tu ne me prends pas pour une cinglée, n'est-ce pas ?" dit-elle doucement.

Le chat la fixa de ses yeux jaunes insondables, puis tourna la tête vers le couloir, comme s'il percevait quelque chose qu'elle ne pouvait pas voir. Les poils de son dos se hérissèrent légèrement.

"Toi aussi, tu le sens," murmura Sarah, suivant son regard. "Cette maison a changé."

Elle se dirigea vers la salle de bain attenante, ses pas résonnant de manière inhabituelle dans le silence pesant. L'eau froide sur son visage la revigora un peu, mais lorsqu'elle leva les yeux vers le miroir au-dessus du lavabo, elle ne put réprimer un frisson. Pendant une fraction de seconde, elle aurait juré que son reflet avait cligné des yeux une fraction de seconde après elle. Sarah secoua la tête, chassant cette idée absurde. "Ce n'est que la fatigue", murmura-t-elle, peu convaincue.

Elle s'habilla rapidement, optant pour un jean usé et un pull noir trop grand pour elle, comme une armure contre le monde extérieur. Alors qu'elle brossait ses longs cheveux noirs, son regard fut attiré par une photographie posée sur sa commode. C'était un cliché d'elle et de sa grand-mère Eleonor, pris lors de son seizième anniversaire. Sarah se rappelait ce jour comme si c'était hier : l'étrange cadeau que sa grand-mère lui avait offert, un médaillon en argent gravé de symboles mystérieux, et les mots énigmatiques qui avaient accompagné ce présent. "Un jour, ma chérie, tu comprendras l'importance de ce que je te confie. Garde-le toujours près de toi, il te protégera quand le moment viendra."

À l'époque, Sarah avait mis ces paroles sur le compte de l'excentricité de sa grand-mère. Mais aujourd'hui, dans cette maison chargée de secrets, elles prenaient un tout autre sens. Elle passa la chaîne autour de son cou, le métal froid contre sa peau lui procurant un étrange réconfort.

Avant de quitter sa chambre, elle hésita devant le grimoire. Après un moment de réflexion, elle le glissa dans son sac. Quelque chose lui disait qu'elle pourrait en avoir besoin aujourd'hui.

Le petit-déjeuner fut une affaire rapide et distraite. Sarah mangea à peine, son esprit tournant et retournant les événements de la nuit précédente, cherchant une explication rationnelle.

"Des hallucinations causées par le stress," se dit-elle à voix haute, comme si le son de sa propre voix pouvait rendre cette théorie plus convaincante. "Ou peut-être un rêve particulièrement vivace. Ça arrive, non ?"

Pourtant, les paroles de son reflet résonnaient encore dans son esprit avec une clarté troublante. "Tu es une Blackwood. Une lignée de gardiennes..."

Sarah descendit à la cuisine, ses pieds nus faisant craquer le vieux parquet. La maison semblait plus silencieuse que d'habitude, comme si elle retenait son souffle. En passant devant le salon, son regard fut attiré par un détail qui la fit s'arrêter net. Le grand miroir ovale accroché au-dessus de la cheminée était légèrement de travers. Elle était pourtant certaine de l'avoir redressé la veille.

Avec précaution, Sarah s'approcha et tendit la main pour le remettre droit. Au moment où ses doigts touchèrent le cadre doré, un froid intense la traversa, comme si elle venait de plonger la main dans de l'eau glacée. Elle recula brusquement, le cœur battant. Le miroir semblait vibrer légèrement, son reflet ondulant comme la surface d'un étang par une journée venteuse.

"Ce n'est rien", se dit-elle à voix haute, essayant de se convaincre. "Juste un courant d'air."

Mais au fond d'elle-même, Sarah savait que quelque chose n'allait pas. Depuis son arrivée dans cette maison, elle avait l'impression constante d'être observée, épiée. Et ces miroirs... Il y en avait tellement, dans chaque pièce, comme si la vieille Eleonor avait voulu multiplier les reflets à l'infini. Sarah se demanda soudain si sa grand-mère n'avait pas cherché à se protéger de quelque chose, ou à emprisonner quelque chose.

Elle regarda plus attentivement autour d'elle, prenant vraiment conscience, pour la première fois, de l'omniprésence des miroirs dans la demeure. Grands ou petits, ornés ou simples, ils occupaient une place centrale dans chaque pièce. Et tous, remarqua-t-elle avec un frisson, étaient positionnés de telle sorte qu'ils semblaient se refléter les uns les autres, créant un réseau complexe de reflets emboîtés.

"Comme un piège," murmura-t-elle, une théorie folle prenant forme dans son esprit. "Ou un labyrinthe dont on ne peut s'échapper."

Elle tenta de se souvenir des passages du grimoire concernant les miroirs. Quelque chose à propos de portails, de seuils entre les mondes. Si les miroirs étaient effectivement des fenêtres vers un autre monde, alors cette maison en était littéralement criblée.

Dans la cuisine, Sarah se prépara machinalement un café, son esprit toujours focalisé sur les événements étranges qui semblaient s'accumuler. Elle repensa à la lettre de sa grand-mère, celle qui accompagnait le miroir du grenier. "Pas tout ce qui se reflète n'est réel, et pas tout ce qui est réel se reflète." Que pouvait bien signifier cette phrase énigmatique ?

Un bruit sourd à l'étage la fit sursauter, renversant une partie de son café sur le plan de travail. Le liquide chaud forma une flaque sombre qui, pendant un instant, sembla prendre la forme d'un visage grimaçant. Sarah cligna des yeux, et l'illusion disparut. Elle leva les yeux vers le plafond, retenant sa respiration. Le silence était revenu, pesant, presque palpable.

Jack avait prévu de passer la voir en fin de matinée pour l'accompagner à une exposition au musée local. Sarah se demanda si elle devait lui parler de ce qui se passait. Mais que pourrait-elle lui dire ? "Hé, Jack, je crois que mon reflet dans le miroir m'a parlé hier soir et m'a révélé que je suis la dernière d'une lignée de gardiennes mystiques" ? Il la ferait interner sur-le-champ.

Non, avant de partager quoi que ce soit, elle devait en savoir plus. Comprendre ce qui lui arrivait réellement.

Sarah termina son café et décida d'explorer méthodiquement la maison. Si les secrets de sa famille étaient cachés quelque part, c'était bien ici.

Elle commença par le bureau de sa grand-mère, une pièce où elle n'allait que rarement, intimidée par l'atmosphère solennelle qui y régnait. C'était un espace encombré mais ordonnée, reflétant l'esprit méticuleux d'Eleonor. Des étagères couvraient les murs du sol au plafond, remplies de livres, de boîtes étiquetées et de divers objets mystérieux.

Sarah s'approcha du bureau massif en acajou, caressant distraitement le bois poli par des décennies d'usage. Les tiroirs étaient fermés à clé, mais elle savait où Eleonor gardait ses clés - dans une petite boîte en argent cachée derrière un livre particulier sur la troisième étagère. Sa grand-mère lui avait montré cette cachette des années auparavant, "au cas où", avait-elle dit.

Le livre en question était une édition rare des "Contes de l'étrange et du merveilleux", un recueil que Sarah avait adoré enfant. Elle le retira délicatement et, comme prévu, trouva la petite boîte métallique. À l'intérieur se trouvait un trousseau de minuscules clés en argent, chacune étiquetée avec une initiale.

"B pour Bureau", murmura Sarah, sélectionnant la clé correspondante.

Les tiroirs s'ouvrirent sans résistance, révélant un contenu soigneusement rangé : des dossiers, des carnets, des photographies. Sarah les parcourut, ne sachant pas exactement ce qu'elle cherchait mais espérant reconnaître quelque chose d'important quand elle le verrait.

Dans le dernier tiroir, tout au fond, elle découvrit un petit coffret en bois de rose. Il n'était pas fermé à clé, mais un symbole était gravé sur son couvercle - le même que celui du médaillon qu'elle portait autour du cou. Sarah l'ouvrit avec précaution, son cœur battant d'anticipation.

À l'intérieur se trouvait un carnet relié de cuir rouge, visiblement très ancien, et une lettre scellée portant son nom.

Les mains tremblantes, Sarah ouvrit l'enveloppe. Le papier était épais, de qualité, comme tout ce qu'utilisait Eleonor. L'écriture fine et élégante de sa grand-mère couvrait la page:

"Ma chère Sarah,

Si tu lis ces mots, c'est que tu as commencé à poser des questions, à chercher des réponses. Peut-être as-tu déjà rencontré ton reflet ? Peut-être a-t-il tenté de te contacter ?

Je sais combien tout cela doit te sembler effrayant et insensé. Crois-moi, j'ai ressenti la même confusion lorsque ma propre grand-mère m'a révélé notre héritage.

Les Blackwood ne sont pas une famille ordinaire, Sarah. Depuis des générations, nous servons de gardiennes, maintenant la barrière entre notre monde et celui des reflets. Chaque être humain possède un double dans ce monde inversé, mais la plupart ne le rencontreront jamais. Les reflets sont des entités anciennes, ni bonnes ni mauvaises en soi, mais fondamentalement différentes de nous. Elles désirent notre monde, notre réalité, avec une intensité qui peut les rendre dangereuses.

Le médaillon que je t'ai offert est à la fois ta protection et ton fardeau. Il te permettra de résister à l'influence de ton reflet, mais il t'identifie également comme une gardienne, une cible privilégiée pour les entités qui cherchent à traverser.

Le carnet que tu as trouvé avec cette lettre est mon journal, où j'ai consigné tout ce que j'ai appris sur notre rôle, nos pouvoirs, et les dangers auxquels nous faisons face. Étudie-le attentivement.

Je te conseille également de contacter Nathaniel Crowley, le bibliothécaire municipal. C'est un vieil ami, un allié de confiance qui connaît notre secret. Il pourra t'aider à comprendre et à développer tes capacités.

Sois forte, ma chérie. Tu n'as pas choisi ce destin, mais je sais que tu as en toi le courage et la sagesse nécessaires pour l'assumer.

Avec tout mon amour,
Grand-mère Eleonor"

Sarah relut la lettre trois fois, chaque mot s'imprimant dans son esprit comme au fer rouge. Ce n'était donc pas un rêve, ni une hallucination. Tout était réel : son reflet, sa lignée de gardiennes, le danger imminent.

Elle ouvrit le carnet, parcourant rapidement les pages couvertes de l'écriture serrée d'Eleonor. Des schémas, des formules, des récits d'incidents étranges... Soixante ans de vie en tant que gardienne condensés dans ce petit livre.

Un passage attira particulièrement son attention:

"Le plus grand danger pour une gardienne n'est pas son reflet, mais elle-même. L'attrait du pouvoir, la tentation de fusionner avec son double pour atteindre un potentiel illimité... C'est ainsi que nous avons perdu Evelyn. Ma sœur a choisi d'embrasser son reflet plutôt que de le combattre, ignorant les conséquences catastrophiques de cet acte. J'ai dû l'arrêter, la bannir dans le monde des reflets. C'est un fardeau que je porterai jusqu'à ma mort."

Sarah frissonna. Sa grand-tante Evelyn, dont on ne parlait jamais, avait donc succombé à son double. Était-ce le même sort qui l'attendait ?

Un autre bruit la fit sursauter, plus proche cette fois, comme si quelqu'un – ou quelque chose – marchait dans le couloir juste devant la porte du bureau.

"Jack ?" appela-t-elle, espérant que son ami était arrivé plus tôt que prévu.

Aucune réponse.

Rassemblant son courage, Sarah se leva, serrant la lettre et le carnet contre sa poitrine. Elle devait quitter cette maison, au moins temporairement. Elle sortit prudemment du bureau, scrutant le couloir désert. L'atmosphère semblait avoir changé, l'air plus lourd, comme chargé d'électricité statique.

En passant devant le miroir du couloir, Sarah eut l'impression fugitive que son reflet ne la suivait pas exactement, qu'il y avait un décalage subtil dans ses mouvements. Elle accéléra le pas, se dirigeant vers sa chambre pour prendre son sac et ses clés.

Mais au moment où elle allait atteindre sa porte, un nouveau bruit retentit, cette fois provenant de l'étage supérieur. De l'atelier. Du miroir.

Sarah s'arrêta, déchirée entre la fuite et la curiosité. Une part d'elle voulait s'enfuir de cette maison et ne jamais y revenir. Mais une autre part, plus profonde, sentait que fuir ne ferait que retarder l'inévitable. Si elle était vraiment une gardienne, elle devait affronter cette réalité, pas lui tourner le dos.

Rassemblant tout son courage, elle décida de monter voir. Chaque marche de l'escalier grinçait sous ses pas, comme pour signaler sa présence à une entité invisible. Arrivée sur le palier, Sarah s'arrêta, tendant l'oreille. Un murmure à peine audible semblait provenir de son atelier, tout au bout du couloir.

C'était comme un chuchotement incessant, trop bas pour être compréhensible, mais suffisamment distinct pour être inquiétant.

Le cœur battant, Sarah s'approcha de la porte entrouverte. La voix était plus distincte maintenant, un chuchotement rauque qui ressemblait étrangement au sien. Elle poussa doucement la porte, qui s'ouvrit dans un grincement sinistre.

L'atelier était plongé dans une semi-obscurité, les rideaux tirés ne laissant filtrer qu'une faible lumière. L'odeur de térébenthine et de peinture à l'huile était plus forte que d'habitude, presque suffocante. Les toiles inachevées, posées contre les murs, semblaient animées d'une vie propre, leurs couleurs changeant subtilement dans la pénombre.

Sarah balaya la pièce du regard, s'arrêtant net lorsque ses yeux se posèrent sur le grand miroir hérité de sa grand-mère. Son reflet lui faisait face, mais quelque chose clochait. L'image semblait légèrement décalée, comme si elle bougeait avec un temps de retard. Et ce sourire... Sarah était certaine qu'elle ne souriait pas.

"Qui... qui êtes-vous ?" balbutia-t-elle, sa voix à peine plus forte qu'un murmure.

Le reflet dans le miroir pencha la tête sur le côté, son sourire s'élargissant de manière peu naturelle. Lorsqu'il parla, ce fut avec la voix de Sarah, mais teintée d'une froideur qui lui glaça le sang.

"Je suis toi, Sarah. Il est temps que tu acceptes la vérité."

Sarah recula d'un pas, secouant frénétiquement la tête. "Non, c'est impossible. Je deviens folle, c'est ça ?"

Le reflet rit, un son glaçant qui semblait venir de partout et de nulle part à la fois. "Oh non, ma chère. Tu n'es pas folle. Pas encore, du moins. Mais bientôt, très bientôt, tu verras le monde tel qu'il est vraiment. Et tu me rejoindras de l'autre côté."

Avant que Sarah ne puisse réagir, son reflet tendit la main, comme pour l'inviter à la rejoindre. La surface du miroir ondula, tel un étang dans lequel on aurait jeté une pierre. Sarah sentit une force invisible l'attirer vers le miroir, ses pieds glissant sur le parquet comme si elle était sur de la glace.

Paniquée, elle agrippa le bord de son chevalet, renversant la toile sur laquelle elle travaillait. L'image, encore fraîche, s'étala sur le sol : c'était un autoportrait, mais le visage était déformé, tordu en une expression de terreur pure.

"Laisse-moi tranquille !" cria Sarah, sa voix se brisant sous l'effet de la peur.

Le rire de son double redoubla d'intensité, emplissant la pièce d'un son qui n'avait rien d'humain. Les autres miroirs de l'atelier se mirent à vibrer à l'unisson, leurs surfaces ondulant comme de l'eau agitée.

Dans un effort désespéré, Sarah arracha le médaillon de son cou et le brandit devant elle comme un bouclier. À sa grande surprise, le rire cessa brusquement. Son reflet dans le grand miroir sembla reculer, comme brûlé par la vue du bijou.

"Ce n'est que partie remise, Sarah Blackwood," siffla le double, ses yeux brillant maintenant d'une rage à peine contenue. "L'éclipse approche. Et avec elle, ton choix. Rejoindre volontairement ton essence véritable... ou être consumée par elle."

La surface du miroir redevint lisse, ne montrant plus qu'un reflet normal, terrifié et haletant. Mais Sarah savait que ce répit n'était que temporaire. Son double était toujours là, attendant, observant depuis l'autre côté.

Elle devait agir vite. Comprendre ce qui lui arrivait.

En sortant de l’atelier, elle sentit le regard de son double qui la suivait, observant chacun de ses mouvements à travers les multiples miroirs de la demeure. Un regard patient, calculateur, attendant simplement le moment propice pour frapper.

L'éclipse approchait. Et avec elle, un choix impossible.

Profitant de ce moment de répit, Sarah fit volte-face et s'enfuit. Elle ne s'arrêta qu'une fois dans la rue, le souffle court, le cœur battant à tout rompre. L'air frais du matin lui sembla soudain la chose la plus précieuse au monde.

Alors qu'elle reprenait son souffle, appuyée contre un lampadaire, Sarah leva les yeux vers la maison. Dans la fenêtre du grenier, elle crut apercevoir une silhouette qui l'observait. Une silhouette qui lui ressemblait trait pour trait, mais dont le sourire n'avait rien d'humain.

Sarah ferma les yeux, priant pour que tout ceci ne soit qu'un mauvais rêve. Mais le poids du médaillon dans sa main, la sueur froide qui coulait le long de son dos, tout cela était bien trop réel. Elle rouvrit les yeux, fixant la maison avec un mélange de peur et de détermination.

Elle ne pouvait pas fuir, pas maintenant. Quelque chose se cachait dans cette maison, quelque chose lié à sa grand-mère et à ce mystérieux miroir. Et Sarah était bien décidée à découvrir la vérité, quoi qu'il lui en coûte.

Serrant le médaillon contre son cœur, elle fit un pas vers la maison. Puis un autre. Chaque pas était une lutte contre la peur qui menaçait de la submerger. Mais Sarah avançait, portée par une force qu'elle ne se connaissait pas.

Car au fond d'elle-même, elle savait que ce n'était que le début d'un voyage dont elle ignorait encore la destination. Un voyage qui allait la confronter à ses peurs les plus profondes, à des vérités cachées depuis des générations, et peut-être même à elle-même.

Alors qu'elle posait la main sur la poignée de la porte d'entrée, Sarah eut l'impression que le monde entier retenait son souffle. Elle inspira profondément, rassemblant tout son courage.

"Grand-mère", murmura-t-elle, "j'espère que tu veilles sur moi. Parce que j'ai le sentiment que je vais avoir besoin de toute l'aide possible."

Et sur ces mots, Sarah Blackwood franchit le seuil, prête à affronter les secrets et les ombres qui l'attendaient à l'intérieur. Le miroir du grenier luisait doucement dans la pénombre, comme s'il souriait à l'idée du jeu macabre qui allait bientôt commencer.

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