IV.
Gregor qui était le premier à être englouti fut projeté dans un bloc de glace. Jonas, plus léger, arrêta sa chute quelques mètres avant le bloc de glace en roulant sur lui même et se retrouva sur le dos. Irina suivit le même chemin et se retrouva sur Jonas, tous les deux furent étourdis par les émotions. Le sergent Blanchet qui avait tenté de se freiner sa chute avec les pieds se retrouva projeté sur la glace face contre terre. Caballero, dans sa méditation, glissa doucement sur le sol. Quant au colonel Dvorak, fidèle à ses entraînements de parachutiste et ses cours en arts martiaux, exécuta des roulades avant de se relever et déraper avec ses rangers sur une glace plus tendre.
- Docteur, rien de cassé ? Demande Dvorak en aidant Gregor à s'asseoir.
- Argh ... non je ne crois pas, plus de peur que de mal colonel. La glace est molle, encore heureux, ajoute-t-il en tapotant son chapeau plein de neige.
- Merci seigneur, clame Caballero à genoux les bras au ciel.
- Il va pas vous entendre ici Sergent, mais remerciez-le pour nous quand même !
Jonas reprit ses esprits et fut ravi d'avoir Irina sur lui.
- Irina, réveilles-toi !
- Jo .. Jonas
- Tu ne m'as pas répondu ?
- Hein …
- Dans la descente !
- Ah ... tiens, répond-elle en l'embrassant sur la joue. ça va toi ? Ajoute t'elle en se relevant avec l'aide du colonel.
- Bien, enfin je crois, enfin maintenant je vais mieux ... Quelqu'un peut m'aider à me relever ?
- Caballero, aidez le ! Irina, j'ai droit à un bisous aussi ?
- Non ! Répond-elle sèchement, Mais merci quand même ... Gregor, ça va vous ?
- On va faire aller !
- ARGHHHHHHH !
- Blanchet, qu'est-ce qu'il se passe ?
- ARGhh ... Ma cheville, colonel !
Caballero arrive auprès de Blanchet avec le kit de survie et commence à délasser sa rangers gauche malgré les trépignements de souffrances de Blanchet. Irina se met à côté de lui pour lui serrer la main et Gregor positionne un sac dans son dos pour le soutenir et lui pose la main sur l'épaule.
- Il s'est fracturé la cheville mon colonel. Heureusement le froid a empêché le gonflement !
- Ok, faites lui une attèle avec ce qu'on a. On va faire une petite pause bien méritée. Irina, venez avec moi, on va faire un petit tour du propriétaire, enchaîne Dvorak en ramassant une lampe torche encore allumée.
- Je préfères assister le sergent pour le moment !
- Je peux venir, claironne Jonas en saisissant une autre lampe torche et son sac à dos.
- Soit, suis moi l'avorton !
- Cool, je peux avoir une arme ?
- Pas encore !
Pendant que Jonas et Dvorak parcourent quelques galeries avoisinantes, Irina, Gregor et le Sergent Caballero s'occupent de la blessure du Sergent Blanchet. Caballero a réussi à lui créer une atèle solide avec les moyens du bord, le froid ambiant se chargeant d'anesthésier la douleur.
- Nous avons fait une chute de presque un kilomètre.
- Ce que je trouve étrange, c'est que la neige est plus molle ici et l'air toujours aussi respirable alors que la cheminée était fermée. Il devrait y avoir plus de dioxyde de carbone.
- Effectivement Gregor, mon télémètre annonce aussi que l'air s'est purifié par rapport à l'endroit où la glace a cédé.
- Et ça veut dire quoi ? Demande Caballero
- Car on n'est pas sorti de là encore, exulte Blanchet
- Je ne me l'explique pas, nous sommes peut être tombé dans une cavité ayant une autre sortie par laquelle l'air est renouvelé. Qu'annonce ton télémètre, Irina ?
- Pas grand chose, il y a encore plein de galeries autour de nous.
Tout à coup, Jonas arrive en courant, haletant et le sourire jusqu'aux oreilles.
- Vous avez trouvé une sortie ?
- Mieux que çà, répond Jonas en reprenant son souffle les mains sur les genoux.
- Un plan des galeries, peut-être ?
- Non, non ... on a trouvé de …
- DE L'HERBE ! Clame haut et fort Dvorak arrivant doucement avec une pâquerette entre les dents.
- Quoi ? De l'herbe ? À une telle profondeur ? Questionne Gregor interloqué
- Comment est-ce possible ? Nous sommes à presque 3 km au dessous du niveau de la mer avec des murs couverts de glace. C'est statistiquement impossible !
- Mais si mademoiselle Darmon, je vous ai même cueilli une fleur.
- C'est bien beau tout ça, mais ça nous fait pas sortir de là ! S'inquiète Blanchet.
- C'est peut-être le Jardin d'Eden, propose Caballero.
- Toujours avec tes idées de bigotte en goguette Sergent. Reprenez vos esprits !
- En tout cas, je veux voir ça, annonce Gregor en réunissant ses affaires.
- Moi aussi, enchaîne Irina. Ça ira Sergent Blanchet !
- Caballero va m'aider à marcher, la douleur s'estompe.
- Bien, la pause est finie alors, Docteur prenez l'arme de Blanchet, au cas où ? Et Jonas, prenez celle de Caballero ... Mais pas de bétises !
- Trop cool !
Le petit groupe reprend son chemin mené par Dvorak, Gregor et Jonas, suivi par Irina et son télémètre, Caballero et Blanchet les suivant tant bien que mal.
- C'est par là ! Annonce Jonas
- L'air se purifie au fur et à mesure que l'on avance et la température s'adoucit.
- C'est curieux, tout ça m'intrigue ! C'est pas naturel !
- On va les voir vos petits hommes verts, si ça se trouve c'est un vaisseau alien enfouit ici depuis des millénaires. J'ai déjà vu ça dans un film.
- Oui, c'était dans « X-files » avec Fox Mulder et Dana Scully.
- Ça doit être ça !
- On arrive.
Quelques mètres plus loin, un halo lumineux émane de la paroi. En se rapprochant, la lumière provient d'une sorte de mur d'eau translucide tenant en apesanteur. En se rapprochant encore, la lumière ne provient pas du mur d'eau mais de derrière.
- C'est magnifique !
- Comment ce mur d'eau peut-il tenir ? On dirait une flaque verticale, s'interroge le sergent Caballero.
- Je capte des radiations magnétiques, signifie Irina.
- Une espèce de champ de force, assure Jonas.
- Comment est-ce possible ? Je connais des chercheurs qui bossent la dessus depuis des dizaines d'années en vain. ... Et c'est là, devant nous ! S'exclame Grégor
- Bon on va pas rester là, traversons ! Propose Dvorak.
- Il n'y a pas de risque Docteur, on l'a fait tout à l'heure avec Achille, on n'a même pas été mouillé.
- Soit, traversons-le alors !
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