Chapitre 20 – Perte de virginité
De retour dans son antre protectrice, Kamal n’en revenait toujours pas d’avoir imaginé une relation sincère avec autrui. Il n’était pas homme à se fourvoyer pour de telle futilité.
Il devait se reprendre.
Ses mains attrapèrent un livre de comptes et il s’absorba peu à peu dans la lecture et l’analyse de la situation financière du pays. Les chiffres dansaient, se combinaient à loisir pour lui offrir une vision ordonnée du monde. Son père avait à nouveau dépensé trop largement en fêtes et joutes à mains nues. Il allait devoir compenser. Cette tâche l’absorba pleinement et le calme reprit sa place.
Il fut tiré brusquement de ses vérifications par un garde :
—Sire, le roi vous attend dans son salon privatif.
Le prince referma les livres comptable avec amertume, résigné aux sollicitations croissantes de son père.
— Merci. Je le rejoins de suite.
Lorsque Kamal ouvrit le battant, il trouva le roi vautré dans les coussins, une coupe à la main et un sein dans l’autre. Sa propriétaire était appuyée contre le souverain et lui tendait des baies de joko.
—Ah Kamal, il te faut varier les plaisirs. Tu as ma favorite mais elle ne peut tout t’apprendre. Voici Mutine, elle va prendre soin de toi.
Le roi fit signe de la tête afin qu’une autre jeune Eflamme vêtue d’une chemise transparente le rejoigne, tandis qu’il exigeait de sa partenaire qu’elle lui offre la prochaine baie du bout des lèvres qu’il se faisait un malin plaisir de mordre au passage.
Kamal blêmit.
—Elle te fait de l’effet à ce que je vois, s’enthousiasma le roi, assenant une tape sur les fesses de la serveuse qui déposait un plateau de mignardises.
Le prince déglutit difficilement. Comment pouvait-il se sortir de cette situation ? Les pensées s’accélérèrent, se superposèrent. Il chercha une échappatoire. En vain.
Mutine se mit à genou et dégrafa le pantalon du prince pour en sortir son membre indifférent aux charmes féminins. Elle déposa des baisers sur toute sa longueur puis sur les contours. Kamal ne put contenir la réaction physique que cela produisit malgré lui.
—Mon fils, je vois que tu fais honneur à mon cadeau ! Une coupe ? proposa son père avec un rire gras.
Le prince réussit à faire non de la tête malgré la perte totale de contrôle sur la situation et sur sa vie. Il n’avait aucune envie de cette Eflamme, encore moins devant son géniteur et sa putain. Alors pourquoi son corps réagissait-il ?
Il tressaillit lorsque la demoiselle lécha son membre durci en larges courbes, et se figea quand la bouche engloutit goulument son intimité. Le prince se sentit dépossédé de lui-même. Il eut soudain l’impression de se contempler de l’extérieur, de voir les va-et-vient de plus en plus rapide et énergique de la jeune femme. Puis une décharge électrique ponctuée d’un râle sourd. Mutine s’approcha de sa compagne et leurs langues se mêlèrent afin de partager le liquide vital du prince.
Kamal eut envie de fuir mais son corps ne réagissait plus.
Il vit son père monter l’une des jeunes femmes par derrière tandis que l’autre remuait sa poitrine sous les yeux lubriques du souverain.
Il ne pouvait pas être là. Son pantalon ne pouvait gésir par terre, son membre au repos à l’air libre. Cette situation était grotesque. Cauchemardesque.
D’un coup, un déclic.
Il se rhabilla avant de se précipiter vers la sortie pris d’une soudaine envie d’évacuer son dernier repas. À peine fut-il dans les jardins qu’il régurgita tout le contenu de son estomac.
Il reprenait à peine son souffle qu’il entendit un froissement de robe reconnaissable entre mille.
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