Chapitre 24 – Tenir ?

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Depuis que Kamal était entré dans la chambre, il avait fui, loin dans son inconscient, là où il serait hors de porter de ce qu’il venait de vivre et que sa raison cherchait vainement à analyser.

Pourtant, au contact de la chaleur d’R’yline, il se sentit revenir à la vie, comme l’éclosion d’une fleur au printemps. Il tentait encore de résister à la force qui le poussait à la serrer contre lui, à humer son parfum iodé. Ses mains tremblèrent.

— Mon roi ?

De l’inquiétude dans le timbre de sa voix.

Le prince releva la tête et croisa les yeux topaze. Il sut à cet instant qu’il était fini, incapable de contrôler davantage l’élan de son corps. Après tout, pourquoi lutter ? N’était-ce pas le souhait de son père ? Ne se verrait-il pas ôter d’un poids ? N’était-elle pas ici pour cela ? Et puis, il avait eu son premier rapport… Si on pouvait nommer ainsi ce qu’il venait de vivre un instant plus tôt. Peut-être que le corps de la Nymphe lui permettrait d’oublier le contact humide et glaçant de la langue sur son entrejambe.

Embrumé, il agrippa sa robe puis la serra à la taille. La danseuse chercha à se dégager.

Pourquoi ? N’avait-elle pas chercher le contact ?

Une fougueuse pulsion lui donna l’envie de l’étreindre de force. Le prince resserra sa prise. Après tout, elle était ici dans ce but, comment pouvait-elle contrevenir aux ordres de son maître ?

Il ne vit pas le regard désemparé qu’elle jetait alternativement sur lui et sur ses bras.

On toqua.

Kamal eut l’impression de se réincorporer. Ses mains desserrèrent leur étau laissant la Nymphe entrouvrir le battant.

— Ahh, R’yline !

La favorite referma la porte.

— J’peux entrer. J’en ai un’ bonne à t’raconter.

— Je… J’ai besoin d’être un peu seule. Cette… longue séance de répétition m’a épuisée après… tu sais… Toi, ça va ?

— J’en ai vu d’autres ! Et puis c’est surtout toi qui a pris. Comme à son habitude. Quel…

— Prête attention à ce que tu dis, D’lyss.

— … Bref, je venais t’raconter ce dont Mutine s’targue à qui veut l’entendre, ou non t’sais.

— Je t’écoute.

— Elle aurait, t’sais…fait jouir le prince. Elle est sûre c’te garce de prendre ta place sous peu.

Court silence.

— Qu’elle essaie, répondit R’yline d’un ton glacial.

Puis elle reprit d’une voix affectueuse :

— Merci de m’avoir informée si vite.

— Je te dois bien ça. Si t’avais pas été là, t’sais… le maître m’aurait…

La voix se brisa.

— On s’entraide. Rien que nous deux. C’est ainsi qu’on a réussi. Pour l’autre, je m’en vais lui rabattre son caquet.

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