Chapitre 27 - Extase
R'yline n'avait pas souvenir d'un baiser aussi envoûtant. Il était même plus que cela !
Elle se sentait tel l'assoiffé devant une source miraculeuse qui devait être bue goutte après goutte. Chaque gorgée en appelait une nouvelle. Pourtant, rien ne semblait combler cette envie de sentir ses lèvres contre les siennes, de presser son corps contre le sien.
Le mouvement de recul lui fit l'effet d'un coup d'épée en plein cœur. Pourquoi soudain cette distance ? Elle avait besoin de le sentir, de ne penser qu'au présent, de s'oublier auprès de lui.
Aucun homme n'avait jamais refusé sa couche. Pourtant, il semblait hésiter. La Naïadienne se surprit de l'intensité de la blessure, non pas de son ego comme cela aurait dû être le cas, mais de... De quoi s'agissait-il ? De sentiments ? Était-elle capable d'aimer ? Avait-elle le droit à l'amour ? Elle qui avait été abandonnée. Pire : vendue, violée, objettisée.
La douleur dans sa poitrine s'enflamma, la forçant à se voûter. La danseuse appuya ses mains contre la zone embrasée sans obtenir le moindre soulagement. Elle se consumait de l'intérieur. Les larmes se pressaient pour inonder son visage. Comment pouvait-elle perdre ainsi le contrôle ?
Son corps se mit à trembler. Elle sentait quelque chose se fracturer en elle.
Puis, aussi soudainement qu'il était apparu, ce mal-être s'envola à l'instant où Kamal l'enveloppa de ses bras. Le prince embrassa son front, sa tempe puis sa joue.
— Je... Je ne veux pas te posséder ni que tu te sentes obligée de m'offrir ton corps. Je... Je ne suis pas mon père.
Elle se perdit dans son regard noir où brillait l'authenticité.
— Je veux être tienne. C'est... C'est la première fois que je désire mon partenaire. Enfin si...
— Si ?
Non, il ne pouvait pas la regarder avec autant de douceur. Elle se sentait mise à nue, vulnérable et tellement belle.
— Si tu le souhaites.
R'yline se sentit rougir. Comment était-ce possible ? Elle qui avait maintes fois séduit. Elle, la femme du contrôle, perdait tous ses moyens face à cet homme.
L’Eflamme posa ses lèvres contre les siennes alors qu'il caressait son dos. R'yline perdit tout contact avec la réalité. Elle ne voulait plus calculer. En cet instant, il était son évidence, sa vérité.
Leurs corps exprimèrent ce que la pudeur les empêchait de mettre en mots. La Naïadienne attrapa la main du prince et la glissa sous la robe pour qu'elle vienne toucher sa peau bleutée. Son corps s'éveillait un peu plus à chaque contact. Elle s'enhardit à ôter la tunique du prince qui s'empressa de retrouver le chemin de ses lèvres à peine le vêtement passé par-dessus tête.
R'yline se recula. Elle voulait lire son désir. Elle se déshabilla à gestes lents pour éviter toute douleur autant que pour sentir l'envie submergée son partenaire.
— Tu es magnifique !
Elle eut la sensation d'entendre ces mots pour la première fois. Peut-être pour toute la vérité qu'ils contenaient. Elle n'était pas qu'un corps magnifique, il la voulait entière, tout en elle était sublime à ses yeux. Et cela la galvanisait.
Entièrement nue, elle vint s'asseoir à califourchon sur les cuisses de son amant qui parcourut son corps de caresses : sa nuque, son dos, ses cuisses et son ventre. Il s'enhardit à effleurer sa poitrine. La langue de la danseuse répondit à cet appel et leurs bouches se mêlèrent entièrement. Il n'était que désir et passion. R'yline attrapa les mains de Kamal pour lui faire saisir en douceur ses tétons. Elle gémit d'excitation et son bassin se mit à bouger de sa propre volonté. Elle sentait le membre durci du prince frotter à travers le tissu de son pantalon. Elle mêla ses doigts à ceux de son amant pour le faire basculer sur la couche. Il la fit aussitôt rouler sur le matelas et se positionna au-dessus d'elle pour couvrir son corps de baisers sans défaire le lien qui unissait leurs mains.
R’yline se débattit un instant pour dégager ses doigts et venir déshabiller Kamal. L'envie se faisait impérieuse. Elle devait le sentir en elle. Ils devaient ne faire plus qu'un. Ses doigts firent glisser le tissu le long des cuisses de son amant, sa tête se retrouvant au niveau de l’entrejambe convoité, le temps de faire glisser le vêtement au sol. Son pubis s’humidifia aussitôt. L’impatience la gagnait, impérieuse tentatrice. Le prince attrapa le visage de son aimée pour la faire revenir à sa hauteur et se presser contre elle. Chaque parcelle de peau collée à l’autre. Elle l’attira de nouveau sur le lit et le guida en elle avec une étrange impression de maladresse. Puis l’explosion de plaisir.
Était-ce possible qu'il n'ait jamais connu de maitresse ? Comment pouvait-il lui offrir autant d'extase ? D’un coup, ses pensées se gelèrent. Le plaisir prenant toute la place, les corps bougeant plus vite, la jouissance allant crescendo. Un feu d'artifice éclata dans tout son être. Jamais elle n'avait connu pareille satisfaction charnelle.
Rassasiés, ils s'autorisèrent un temps de repos lovés l'un contre l'autre. R'yline se demanda alors comment elle pourrait dorénavant partager les bras d'un autre homme.
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