Chapitre 28 – Retour à la réalité

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Le devoir l’appelait. Il devait terminer la relecture des comptes des Terres d’Osany. Pourtant, Kamal retarda au maximum le moment de se séparer de celle qui amenait la vie dans le vide de son existence. Comment avait-il fait jusque-là ? Les livres lui semblaient d’un coup bien fades en comparaison de ce qui l’animait désormais.

Il se rhabilla alors que sa belle se tenait devant sa coiffeuse remettant avec méthode de l’ordre dans sa magnifique chevelure. Il déposa un baiser dans le creux de son cou. Elle frissonna.

— Je dois y aller.

Il vit ses épaules s’affaisser, pourtant son visage restât impassible. Il était admiratif de ce self-control dont lui était bien incapable. Alors qu’elle vivait si proche de lui, quitter la chambre lui donnait l’impression de la quitter pour un autre pays. Arrivé sur le pas de la porte, il hésita ; il se souvint soudain de l’état dans lequel il l’avait trouvé après leur dernière entrevue. Sa main agrippa férocement le chambranle. Son père allait-il de nouveau recommencer, même s’il la lui avait offerte pour les prochains solaris ? La réponse, évidente, le renfrogna davantage. La fureur bouillait comme jamais auparavant. Que pouvait-il faire ? Son père avait besoin d’un héritier mais ce dernier se devait d’être sage, et obéissant. Il ne douta pas un seul instant que le moindre acte de rébellion le conduirait directement sur l’échafaud.

Le prince sentit des bras enserrer sa taille.

— Que t’arrive-t-il ? Je sens d’ici la colère gronder en toi ?

— Il va recommencer, n’est-ce pas ?

Elle le forçât à se retourner pour lui faire face.

— Qui ça ?

— Mon père.

Elle lova son corps élancé contre lui.

— Il tolère de me partager, mais cela a un prix. Il doit rappeler qui est le maître en sa demeure.

Kamal asséna une saccade de poings rageurs sur l’encadrement qui vibra. Quelques gouttes de sang ruisselèrent.

— Il ne veut pas que je doute que je suis sienne. Tu n’y peux rien. Il n’est pas le pire de ceux que j’ai connu, au moins accède-t-il à mes faveurs. Et puis…

— Tu l’aimes ?

La Naïadienne recula d’un pas, le regard soudain dur comme la glace, les poings serrés.

— J’allais dire qu’il m’a permis de te rencontrer. Je le hais ! Autant que toi, si ce n’est davantage ! s’emporta R’yline.

Une vraie Eflamme ! Elle l’était bien plus qu’il ne le serait jamais. Belle, impétueuse et intelligente.

— Je vais réfléchir à un moyen de te sortir de là.

— Je sais prendre soin de moi par moi-même !

— Excuse-moi, je voulais dire de nous échapper de cet enfer.

— Nous…

— Si tu le souhaites.

Ses yeux s’animèrent d’un éclat scintillant. Pourtant, son corps restait immobile et son visage figé. Kamal attrapa son visage entre ses mains, releva sa tête et plongea ses yeux rougeoyants dans le bleu océan.

— Je t’aime !

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