Chapitre 42 - Prisonniers ?
La chaleur le fit transpirer. Il eut juste le temps de se voir transformer en torche vivante qu'une sensation humide le recouvrit. Il sentit des gouttes coulées sur son visage et obstruer partiellement sa vue.
Un crépitement.
Kamal pivota aussitôt la tête vers la source du bruit pour voir deux jets de vapeur flottant à hauteur d'homme. Cette fois, son œil fut attiré par un mouvement vers l'arrière. R'yline sortait, chancelante, du véhicule, les mains tendues devant elle.
Il voulut lui intimer de retourner se mettre à l’abri, mais un jet d’eau sortit des paumes de la Naïadienne pour asperger la main embrasé d’un assaillant. L’héritier se focalisa de nouveau sur le danger immédiat.
Les Eflammes étaient désormais cinq, répartis autour de la carriole. Il reconnut l’insigne de la garde personnelle du roi. Kamal avait beau avoir été formé aux armes et surpassé un soldat de moyenne classe, il n’avait que rarement gagné lors de combats d’entraînement contre l’élite choisi par son père. Et ils étaient en infériorité numérique !
Kamal ne se rappela pas avoir un jour réfléchit aussi vite. Avec l’écrasante frustration de ne trouver aucun fil à dérouler afin de remonter jusqu’ à la solution. Il sentit ses mains chauffés sous le coup de l’émotion. R’yline l’avait protégé et pour cela elle méritait l’échafaud. Un retour au palais était irrévocablement impossible.
La garde royale semblait hésiter, peut-être avaient-ils reçu l’ordre de les capturer vivant ? Le prince imaginait trop bien la nécessité pour le roi de châtier directement les fuyards. Il profita de l’occasion pour foncer sur l’homme le plus proche tout en dégainant une dague accrochée à sa ceinture. Le soldat, incapable de choisir entre son arme et son Essence, se retrouva la lame fichée dans le genou avant que l’héritier ne l’enlève dans une gerbe de sang. Un cri de douleur déchira le silence de la nuit.
Aussitôt une dizaine boules de feu fondirent en direction de Kamal. R’yline en vaporisa deux tandis que Kamal brûlait dans l’air deux autres projectiles. Ils s’apprêtaient à réitérer tous deux, mais Kamal comprit avant même de lancer sa riposte qu’ils ne pourraient toutes les arrêter. Cette fois, son visage s’enflammerait. Il frissonna.
La chaleur augmentait. Kamal se résigna faisant retomber ses bras contre ses cuisses. Il avait essayé de vivre, cela lui était refuser. Il accompagnerait donc sa bienaimée dans la mort et se fit la promesse de lui ôter lui-même la vie, préférable à la lente agonie que le roi lui réserverait sans l’ombre d’un doute.
Puis de nouveau de l’eau.
Pourtant, R’yline n’avait pas eu le temps de lancer un autre sort.
La pluie ?
Le ciel était constellé d’étoiles à perte de vue.
— Mort à l’envahisseur ! entendit-il rugir derrière lui alors qu’une ombre le frôlait.
— L’oïse, sur ta droite ! lança une voix rauque.
En peu de temps, le noir recouvrit de nouveau l’espace.
Kamal alluma aussitôt sa paume pour voir les corps des soldats étendus sur le sol. Il se retourna vers la danseuse, elle semblait épuisée mais indemne.
Un homme à la peau bleu clair s’approcha de la favorite.
— Que fais-tu par ici avec ces Eflammes à ses trousses ?
Le nom du Peuple du Feu fut prononcé avec un débordement de haine.
— Je…
Annotations
Versions