Chapitre 48 - Inquiétude

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Les solaris suivants, tous furent afférés. Il fallait prévenir tout le réseau et organiser un rassemblement discret derrière la frontière Eole en cas de besoin. Si le plan était un succès, il faudrait rapidement de l’aide pour mettre de l’ordre dans le chaos qui s’ensuivrait. Le temps que Kamal obtienne sa légitimité, mieux valait des hommes prêts à se battre, par mesure de précaution.

Des messagers commencèrent à laisser des indices pour mener les pisteurs dans différentes directions afin de les faire converger, le moment venu, près du repère. C’était un risque dont on avait longuement débattu, mais mieux valait la découverte du village que celle de la migration nécessaire à l’évacuation et la mobilisation des hommes à l’endroit du guet-apens. Cela simplifiait la logistique.

D’autant que Kamal connaissait le seigneur des lieux, très enclin à flatter la famille royale. Il ne doutait pas un instant qu’il chercherait à se mettre en valeur grâce à cette capture miraculeuse.

Plus le temps passait, plus Kamal sentait R’yline se fermer. Bien sûr, elle était de toutes les réunions, ne ménageait pas sa peine pour assister dans tous les préparatifs, sans oublier la vie quotidienne et notamment la préparation des repas. Pourtant, le prince sentait une sorte d’aura givrée émaner d’elle et grandir peu à peu. Un soir qu’ils s’autorisaient l’un des rares moments à deux, il décida de lui poser à nouveau la question.

— R’yline, est-ce que ça va ?

— Oui. J’aurais aimé pouvoir assister L’oïse au fumage des rations des rebelles, mais la réunion de mise au point était nécessaire, et prioritaire, répondit-elle en haussant les épaules.

— Ce n’est pas le sens de ma question.

— Quel est-il, alors ?

— Tu sembles…différente.

Il retint le terme « froide » qui voulut franchir ses lèvres, mais qui, à n’en pas douter n’aurait porté qu’un éloignement de sa dulcinée.

— Je ne vois pas. Peut-être vivre loin du château, de mes sœurs de cœur. J’en suis très heureuse, mais ça ne m’est jamais arrivée. C’est un peu déroutant. Et toi, tu tiens la fatigue ?

Comme chaque fois, elle tentait une diversion. La sentant se raidir, il préféra l’enlacer, déposant un baiser sur son front.

— Je ne te cache pas comme j’ai hâte que tout ça soit derrière nous, mais une chance de liberté vaut bien quelques sacrifices.

Il omit de mentionner l’inquiétude grandissante de la savoir capturée sous peu. Il passait tout son temps libre à envisager tous les scénarios possibles. Il ne pouvait perdre celle qui l'avait éveillé à la vie.Pourtant, l’angoisse l’étreignait. Elle le suivait tel un prédateur prêt à bondir à la moindre faiblesse. Alors, il travaillait davantage, dormait moins pour laisser la bête tapie dans un coin.

Elle déposa un baiser dans son cou avant de lécher son oreille. L’envie s’éveillait. Comment faisait-elle pour faire tomber ses barrières malgré les tensions et la fatigue ? Ne devait-il pas plutôt se mettre au lit ? La nuit avait recouvert de son silence le monde depuis un moment déjà. Pourtant, quand R’yline le fit basculer gentiment sur le lit, il se laissa faire. Avait-il seulement envie de lui résister ?

La langue continua ses caresses sur le lobe tandis que les mains de la danseuse ôtaient la chemise. Elle couvrit son torse de baisers, s’attarda sur les tétons avant de descendre lentement vers le bas-ventre. L’excitation remplissait toutes les pensées du prince. Il n’y avait plus ni angoisse ni tracas, seulement le brasier du désir qui le consumait toujours plus. Les doigts s’affairaient maintenant sur son pantalon. Ce dernier glissa sur le sol. Kamal tendit les mains pour les poser sur les joues de sa belle, mais cette dernière les lui attrapa pour les plaquer contre sa tête et l’embrasser avec appétit. Leurs langues se mêlèrent un bref instant avant qu’R’yline ne s’éloigne. La rupture brutale attisa l’envie et le manque. Puis une caresse humide sur son pénis. Après cette séparation, la caresse ennivra davantage le prince. La langue joua sur toute la longueur du membre qui durcissait encore. Kamal ferma les yeux. Il sentit son intimité se faire engloutir dans un monde humide et doux, s’y épanouir. R’yline commença de lent va-et-vient. Elle prenait son temps. Un temps infini ! Transi d’excitation, le prince appuya avec une extrême douceur sur la chevelure de sa partenaire qui accéléra aussitôt le rythme. Il ôta ses mains pour libérer le mouvement. Avant de perdre définitivement le contrôle, il repoussa la danseuse fermement. Il agrippa sa robe d’une main et de l’autre caressa son pubis déjà mouillé. Une pulsion le fit frissonner, mais il força son corps à la patience. Il voulait la sentir aussi enflammée que lui. Son doigt traça de petits cercles de plus en plus appuyés sur le clitoris. Un gémissement franchit les lèvres de la favorite. Elle agrippa son pénis pour le guider dans son sexe. Cette fois, il ne s’opposa pas. Ils s’unirent brièvement dans un feu d’artifice de plaisirs. Elle était si belle au moment de l’orgasme. Il voulait déjà lui offrir un autre moment d’extase, mais ils décidèrent de se montrer quelque peu raisonnable et se glissèrent sous les draps pour le reste de la nuit.

Pourrait-il vivre sans elle désormais ? Le prince en doutait.

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