Chapitre 55 - Le roi

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Lorsqu'R'yline sentit l'air fraîchir, elle transforma l'eau en gouttelettes qu'elle fit s'évaporer d'un simple geste. Des bruits de sabots retentirent au-dehors. Comme l'avait prévu Kamal, une réception allait avoir lieu. La jeune femme se raccrocha à cette idée : le souverain ne viendrait la voir que le lendemain. Un sourire étira ses lèvres en pensant que cela ne se produirait jamais.

Puis un bruit de clé. Et une voix. Le sang d'R'yline se glaça. Ce timbre, elle le reconnaîtrait entre mille. Il était finalement venu plus tôt, exalter à l'idée de la châtier prestement. Une nausée la submergea alors que des pas résonnaient dans le couloir. Puis l'ombre massive du roi.

— Tu as cru pouvoir m'échapper ? Petite putain, tu es mienne !

Ses mains agrippèrent les barreaux. Ses yeux n'étaient qu'un brasier dont la faim embrasait tout sur son passage.

R'yline ne pouvait plus déglutir. Elle eut l'impression que toutes ses fonctions vitales s'arrêtaient peu à peu de fonctionner. Elle voyait sa tête percuter le mur alors qu'il la prenait de force dans le fond du cachot.

— Tremble en attendant que je vienne te sortir de là pour te ramener au château demain. J'ai des choses plus urgentes ce soir. Je savoure déjà nos retrouvailles demain, sale chienne !

Un jet enflammé fusa en direction de la robe déchirée de la danseuse qui s'enflamma. Le roi tournait déjà les talons. R'yline transpira. La température augmentait déjà. Elle se força au calme jusqu'à ce que le silence retombe dans les geôles, seulement ponctué du crépitement. Transpirante, la Naïadienne fit jaillir de l'eau pour l'élever au-dessus de sa tête et la déverser tel un seau d'eau se renversant sur son corps. La chaleur disparut enfin. R'yline osa un coup d'œil sur ses jambes désormais à nues. Des traces rouges maculaient ses tibias remontant au niveau des genoux. Elle les baigna d'une eau tiède afin de ne pas aggraver les blessures et maintint ce cataplasme improvisé jusqu'à ce que le feu quitte ses jambes. Alors, son corps fut pris de soubresauts incontrôlés et des larmes ruisselèrent longtemps sur ses joues, le soulagement se mêlant à l'angoisse.

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