Chapitre 6, Jahan
Je relis rapidement mon message avant de l’envoyer.
"Bonjour Aurélie,
J’aurais une requête de dernière minute. Désolé de te demander cela si tard, et dis-moi honnêtement si cela n’est pas possible. Une amie pourrait-elle se joindre à nous ce soir ?
Baisers"
Voilà, envoyé. Il n’y a plus qu’à attendre sa réponse.
Tout mon matériel est fin prêt. Un jeu de bougies de soja pour les sensations chaudes, les pinces à tétons ou à clito japonaises, les menottes et rubans, ainsi qu’une ribambelle d’accessoires pour la fessée comme les martinets, cravaches, bâtons et autres ceintures... Bien que ne connaissant pas la "surprise" qui nous attend, les indications de notre hôte étaient claires. Je suis invité pour mes talents de dominateur annoncés lors de nos premiers échanges... Je vois à cet instant s’afficher en gras sur ma boîte mail la réponse attendue, et me précipite pour l’ouvrir et la lire.
"Avec plaisir Maxence. J’avais prévu pour Francis qui ne peut venir, cela ne me fait donc aucun travail en plus. Pour toi par contre...
À tout à l’heure."
Je souris de sa réponse, je n’ai jamais considéré que soumettre était un travail. Je commence maintenant à bien entrevoir ce que mijote Aurélie, et j’ai dans l’idée qu’elle souhaite me confier la direction des invités qui devront m’être soumis. Laureen le sera sans hésitation, Aurélie aussi. Je pense que cela sera intéressant, car je pourrais installer une hiérarchie pyramidale, j’adore. Seul le rôle attendu de Francis n’est pas clair pour moi, ne connaissant presque rien de leur relation avec Aurélie, relation qui me parait pour le moins compliquée. Bref, ce détail ne me sera pas connu avant la fin du dîner vraisemblablement alors, soyons patient !
— Tenez Maxence, le devis pour le crédit de la voiture de fonction vient d’arriver.
— Merci Laureen. Au fait, pour ce soir, je vous demanderai de ne rien faire sans mon accord, et de ne discuter aucun de mes ordres. Si toutefois vous souhaitiez vous soustraire au déroulement la soirée et à mon autorité, vous pourrez prononcer "antithé". Vous avez noté ? antithé !
— Oui parfait, à vos ordres, me répond-elle tout sourire, je m’en rappellerai
— Parfait, et n’oubliez pas que tout utilisation de ce mot stoppe définitivement la soirée pour vous, sans possibilité de revenir en arrière.
— Je comprends parfaitement, j’en tiendrais compte, mais rassurez-vous, il est peu probable que j’ai à m’en servir...
— Bien, nous verrons cela ! Rendez-vous dans le hall d’entrée à 18h30 précise.
— J’y serai !!
Laureen semble très enthousiaste et je prends la précaution de proposer un safe code, car la situation de ce soir est largement improvisée. Je n’ai pas pu m’entretenir avec elle, ni avec les autres convives d’ailleurs, ce qui est assez délicat. Les choses devront se faire sans que je connaisse réellement les attentes et limites de chacun(e), au feeling, et mon expérience en ce domaine me sera d’une grande aide, autant que ce mot de sécurité, antithé, sera parfaitement indispensable. Je prends bien le temps de préciser les règles, c’est important. Toute utilisation de ce terme interrompt définitivement la participation de celui qui le prononce car il n’est pas question qu’il soit annoncé pour souffler un instant, ou pour faire une simple pause. Il doit-être dit uniquement pour mettre fin à la soirée, si celle-ci ne va pas dans le sens souhaité par le ou la soumise qui le prononce, ou bien si ses limites personnelles sont atteintes. Cela évitera des arrêts réguliers qui nuiraient à l’ensemble de la mise en scène, et permettra d’encourager chaque personne dominée à puiser dans ses ressources, tout lui permettant de garder le contrôle de leur participation à la soirée.
Je n’ai pas choisi antithé par hasard. Il s’agit des trois premières syllabes d’antithéisme, histoire de se rappeler que quel que soit l’autorité, il est toujours possible de la contester... Mon côté rebelle peut-être ! En tous les cas, le plaisir et la satisfaction de dominer ne peut se vivre chez moi que si mes dominé(e)s sont consentant(e)s à cent pour cent. Dans le cas contraire, il s’agit d’une emprise totalitaire ou perverse narcissique par exemple, nuances que les débutants ne perçoivent pas toujours.
Aurélie semble tout à fait initiée, et je pourrais aller vraisemblablement assez loin avec elle, mais pour ce qui concerne Laureen, même si elle semble être rentrée dans le jeu instantanément, je ne la connais pas du tout intimement, et n’ai jamais échangé avec elle sur le sujet. Nous aurons tout le temps pendant le trajet...
Lorsque j’arrive dans le hall mes clefs de voiture à la main, il n’est que 18h15, Laureen est déjà là, en train de discuter avec le stagiaire, Jahan. Il est ici depuis quinze jours seulement et pour trois mois de formation en tout qui devraient lui permettre terminer la rédaction de son mémoire et de valider son master de comptabilité. Sa mère est à la tête du cabinet comptable qui fait les audits et bilans de la société, et je crois qu’il se destine à y faire carrière et à en reprendre plus tard les rênes. D’origine Iranienne, persane, il est né en France il y a 24 ans, de parents ayant fui le régime de Khomeiny à la fin des années 1980. Ouvert et curieux, il est cependant toujours un peu en retrait, envahit par une timidité excessive. Bel homme, 1m85, peut-être 80kg, les yeux noirs les cheveux très courts, il a une stature plutôt imposante, et le regard des femmes s’arrête souvent sur lui. Mais cela le rend plutôt mal à l’aise. Laureen s’amuse à le déstabiliser, et ne cesse de remonter son chemisier qui ne veut tenir en place, découvrant par intermittence un énorme décolleté, et un soutien-gorge très échancré laissant bien percevoir sa poitrine gonflée à la tenue impeccable.
— Bon, je suis ravie que tout se passe bien, Jahan. Tu rentres chez-toi ?
— Oui répond-il en baissant les yeux, sans pouvoir éviter les magnifiques jambes de son interlocutrice.
— Tu habites où ? continue Laureen.
— Rue des plantes, dans le 14ème.
— Et bien, c’est à l’autre bout de Paris, tu mets combien de temps pour rentrer ?
— Une petite heure, cela ne me dérange pas.
J’en suis là de leur conversation lorsqu’il me vient une idée...
— Allez, venez, suivez-moi, je vous raccompagne tous les deux, j’ai mon séminaire à Rambouillet qui commence ce soir, je passe par la Porte d’Orléans, pas loin. Sans leur laisser le choix, je leur indique la sortie, et nous voilà en route tous les trois pour rejoindre la voiture au parking juste à côté. Au moment de monter dans la voiture, Laureen ouvre la porte de devant, tandis que Jahan ouvre naturellement la porte arrière.
— Laureen, vous n'allez pas laisser notre ami seul à l’arrière ! Montez à côté de lui, vous reviendrez devant lorsque nous l’aurons déposé.
— Très bien Maxence, vous avez raison.
Tandis que je prends possession de la voiture, notre stagiaire s’installe derrière moi dans la confortable Lexus, et Laureen grimpe à côté de lui, tout proche, au milieu du siège arrière. Un rapide coup d’œil dans le rétroviseur, me permet de contempler les cuisses de mon invitée, et de sa culotte blanche transparente, me laissant parfaitement discerner ses grandes lèvres lisses et sa fente serrée. Mon sang ne fait qu’un tour, je me mets instantanément à bander, et je me dis que j’ai bien fait de proposer ce périple...
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