Chapitre 14 : Vertu et savoir

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Marex Velaq se réveillait toujours aux premières nitescences.

À peine la lumière s’engouffrait à travers ses opaques rideaux qu’il bondissait hors du lit, et se couchait sur la tapisserie vermeille au-delà. Il enchaînait tractions et abdominaux à un rythme intensif. Jusqu’au moment où la transpiration sur son visage angulaire et basané, s’égouttant de sa barbe et des mèches de sa riche chevelure ébène. Jusqu’à l’éreintement total, lorsque ses muscles proéminents semblaient se distordre sous l’effort.

Alors il se dirigeait vers la pièce voisine où il s’étendait, ses jambes massives appuyées sur les rebords de la baignoire en cuivre, trempant dans une eau bouillonnante et savonneuse. Ses cheveux huilés se plaquaient sur son torse sculpté tout le temps qu’il se leva, de même quand il s’essuya à l’aide d’une serviette ivoirine.

C’était face à son armoire que Marex se perdait le plus. Redingotes et pourpoints surmontaient pantalons et braies finement brodés, et bariolaient d’un ensemble de couleurs s’harmonisant d’une étagère à l’autre. Au bout du compte, il enfila un ample chemisier écru, et boucla son bas à l’aide d’une ceinture gaufrée. Peut-être que ses lourdes guêtres juraient avec le reste de sa tenue, mais il se contenta de hausser les épaules avant d’emprunter les escaliers.

Il garnit la table d’une nappe en motifs spiralés, après quoi il fit bouillir de l’eau dans sa grègue et sa marmite oscillant dans la cheminée. Déjà il s’allégeait à force de humer la bonne odeur qui chatouillait ses narines. Tout se synchronisa à merveille, et il put déguster ses œufs pochés accompagné de pâtisseries croustillantes et de thé fruités.

Deux heures après s’être extirpé de son sommeil, Marex goûta à la chaleur extérieure.

Rien ne distinguait sa demeure des autres de sa rue. Toutes arboraient une devanture incurvée, sur laquelle grimpaient des plantes dotées de feuilles dentelées, ainsi qu’un toit composé de tuiles carminées. Plus hautes que large, elles s’agençaient en cohérence avec les symétries de l’allée, le long de laquelle fourmillait déjà une multitude de citadins.

Gardes, artisans et marchands parcouraient le dallage par grandes foulées, aussi Marex devait se faufiler entre eux. Parfois il saluait ses voisins, sinon il cheminait à bon train vers le nord, ses sifflements berçant le cœur d’une cité plongée dans le tintamarre. Il appréciait l’envol des ghusnes ondoyant au-dessus des helendars, se délectait du clapotis de l’eau ruisselant sur les canaux, affectionnait les chœurs issus des temples adjacents. Ni le tapage des soûlauds brandissant leur pinte de bon matin, ni l’empressement d’escamoteurs indiscrets n’avaient raison de son allégresse.

Environ vingt-cinq minutes de marche séparaient Marex du campus universitaire. Sur le chemin, il croisa déjà une pléthore d’étudiantes et étudiants, lesquels le saluèrent avec une vivacité similaire. Il s’engouffra entre les bâtiments érigés, où professeurs et chercheurs se dirigeaient, jusqu’à la tour centrale qui paraissait tutoyer le ciel, par-delà l’hémicycle s’érigeant sous sa longue ombre.

La base de la tour s’ouvrait sur une grande salle déjà bien peuplée malgré l’heure. Tout le corpus universitaire, fussent-ils vêtus de robes, tuniques ou pourpoints, slalomaient entre les grandes tables ovales à vive allure ou conversaient sur les bancs agencés aux pieds des colonnes. Un tel brouhaha régnait à l’intérieur les oreilles de Marex bourdonnaient. Il n’y tint cependant guère rigueur tant les grésillements issus des colonnes chantaient dans ses oreilles. Il se prenait à admirer les enchantements spiralant dans ces structures, soutenant l’étage supérieur vers lequel il se dirigea.

Depuis le couloir attenant, Marex se berça du discours des professeurs. L’amplification magique, flottant à hauteur des tableaux, résonnait jusqu’aux dernières hauteurs des amphithéâtres dans lesquelles ils officiaient. Tenté de ralentir, Marex traversa les lieux avec promptitude.

Il irait par-dessus la bibliothèque, quand bien même les immenses étagères à la structure crénelée l’appelaient par leur riche collection. Il marcherait au-delà des bureaux de ses consœurs et confrères, s’arrêtant seulement pour leur dire bonjour lorsque leur porte était entrouverte. D’ici il percevait déjà sifflements qui promettaient de cadencer sa routine. D’ici il imaginait déjà la silhouette de son collègue partageant son lieu de travail. Avec lui, les heures défileraient rapidement. Avec lui, ils éplucheraient d’innombrables ouvrages en vidant moult tasses. Avec lui, leur poignet se tordait au rythme de la plume ornant le papier de leur écriture.

À l’instant même où Marex entra dans son bureau, un verrou magique l’y condamna.

Ses yeux se dilatèrent et son estomac se noua instantanément.

— Crier ne serait pas un choix avisé, prévint Vazelya.


******


L’inopinée présence refroidit l’atmosphère naguère chaleureuse de la pièce.

De multiples vitres teintées encadraient les murs en pierre et garantissaient aux occupants d’être inondé de lumière, quoiqu’interférait le feuillage des helendars. Sur les tables en cipolin s’empilait une kyrielle de livres dont la moitié étaient ouverts, entre lesquels parchemins et feuilles se tassaient en désordre. Une pâtisserie à moitié entamée menaçait leur propreté, mais son odeur éveillait l’appétit, se manifestant entre le parfum des bougies dispersées çà et là.

Dans d’autres circonstances, Marex aurait pu se complaire dans le confort de son siège capitonné, assis en face de son collègue de Therog Poluin. Hélas ce dernier fléchissait sous l’ombre de Vazelya Milocer, transpirant à l’excès, tressaillant à l’avenant.

Dans d’autres circonstances, Marex aurait complimenté le chemisier étriqué qu’avait enfilé Therog, car elle seyait à merveille sa corpulence musclée, et l’anthracite uniforme tranchait avec l’opalin de sa glabre et ronde figure. Il aurait encensé les nouvelles bagues en onyx sertissant ses doigts, témoins et de ses origines. Il se serait aussi perdu dans la profondeur de ses iris ambrées, d’autant plus apparent que son crâne était dépourvu de cheveux.

Aujourd’hui, néanmoins, les érudits ne pouvaient que se pétrifier face à une telle aura. Vazelya irradiait d’une magie plus puissante encore qu’à l’accoutumée. Sur les traits de sa figure émeraude s’esquissait un jugement permanent tandis que les manches ourlées de sa veste rouge, dotée d’épais replis dorés, vibraient légèrement sous l’effet de son flux. Elle toisait Marex et Therog de ses intenses iris violets, enfoncé dans ses orbites par-dessus ses lèvres fines et son nez arqué.

Elle profita encore du mutisme une minute durant.

— Je tâcherai d’être brève, déclara-t-elle. Soyez à l’écoute, c’est tout ce que j’exige de vous.

Marex se riva vers l’horizon s’esquissant derrière les vitres. Seulement un court moment, car la détresse jaillit des sillons de Therog, comme piégé dans le halo de la mécène.

— Que voulez-vous ? demanda-t-il, agrippant sa main moite sur le rebord de la table.

— Une garantie que je garde encore le contrôle des événements, répondit Vazelya.

— Votre contrôle a été construit sur des mensonges ! Le meurtre que vous avez commis a révélé qui vous étiez véritablement.

Marex se figea davantage tant Vazelya le dévisageait d’un regard pétri de haine. Une énergie innommable émanait d’elle pendant qu’elle s’approchait, des sillons déparant sa figure, fulminant ostensiblement.

Mais avant qu’elle ne l’atteignît, la mécène se détendit. Relâcha les bras. Inspira et expira, lentement et profondément. Il s’agissait de se détourner de ses cibles, de bénéficier de la chaleur perçant à travers la vitre. Elle tourna le dos aux érudits, mains jointes derrière le dos, quoiqu’une perceptible tensions subsistait.

— La belle époque où je débattais avec Ferenji paraît déjà si lointain, regretta-t-elle. Nous avions des discussions très instructives sur la moralité et la philosophie. Vous qui êtes parmi les favoris de la rectrice, vous devriez comprendre.

Discrètement, Marex se plaça aux côtés de Therog, à qui il adressa un regard angoissé. Chaque geste était accompagné de tremblements et se faisait tâtonnant, mais il parvint à sa destination à temps. Sans pouvoir offrir le réconfort auquel s’accrochait son confrère.

— C’est elle que je souhaite revoir en priorité, poursuivit Vazelya. La malheureuse doit cependant se remettre d’un procès injuste. Il ne serait pas judicieux de l’interrompre à un moment inopportun pour elle.

— Vous vous rabattez donc sur nous ? lança Marex. Vous avez omis de mentionner un détail important. Que vous avez vilement assassiné le frère de son protégé, j’entends.

— Pourquoi persistes-tu à la provoquer ? s’affola Therog en se cramponnant à sa manche. Arrête !

Un rictus diverti se manifesta derrière l’hostilité de la mécène, qui se retourna aussitôt.

— D’aucuns affirment que vous vous ressemblez beaucoup, fit-elle remarquer. Mais constate combien Therog est plus avisé. Peut-être devrais-tu l’écouter en dehors du cadre du travail.

— Vous vous souciez de nous, à présent ? s’étonna Marex.

— Comme de chaque ludram et humain. Mes objectifs restent identiques. Par le passé, je devais dissimuler mes méthodes, aujourd’hui, c’est moi qui dois me cacher. Car peu me comprennent, hélas, aussi vais-je m’exprimer avec clarté et concision : je ne ferai plus de mal à personne.

— Je crains qu’il ne soit déjà trop tard.

— Un malencontreux accident, et toutes mes bonnes actions sont oubliées ? Combien de vies pensez-vous que j’ai sauvées ?

— Effacer la mémoire de quelques criminels ne rendra pas le monde meilleur. Vous êtes juge et bourreau en même temps, aveuglée par vos ambitions. Qu’est-ce qui prouve que vos cibles étaient condamnables ?

— J’ai pris soin de choisir les plus infâmes individus. Brigands, meurtriers et autres prédateurs se situaient tout en haut de ma liste. Bien sûr, les repérer un à un a déjà requis un temps considérable, voilà pourquoi je m’étais en quête d’une magie plus puissante.

— La magie est incapable de déterminer la bonté ou la malice de qui que ce soit ! Peu importe le pouvoir que vous acquérez, il n’en ressortira rien de positif !

— Oh, mes excuses. J’ai dû oublier que je conversais avec le maître de la guilde des mages.

— Si vous valorisez notre savoir, Vazelya, vous devriez vous montrer raisonnable.

— Sincèrement, tu m’exaspères, Marex. Je ressors bien plus satisfait de mes débats avec Ferenji. Cessons désormais de perdre notre temps.

Ce disant, Vazelya se mut autour de la table, obligeant les érudits à la surveiller de près. Tout juste pouvaient-ils s’abriter dans les affres de l’autre, car le flux de la mage ruisselait d’une force coercive. Chaque pas aggravait les maux, chaque foulée accentuait la pression. Vazelya n’avait guère même besoin de fixer les académiciens : elle se focalisait plutôt sur les nombreux livres trônant sur le bureau.

Les œuvres exerçaient leur propre attraction, comme si les mots dansaient dans son esprit indéchiffrable. Plus elle en détaillait les contours, ses yeux enluminés perçant au travers de leur couverture, et plus une étincelle grandissait en elle.

— Vos connaissances peuvent être valorisées, déclara-t-elle. Sur quels sujets travailliez-vous, avant que je ne vous interrompe ?

— Vaste question, songea Therog avec hésitation. Vous pouvez constater par vous-même combien nous brassons large.

— Ne sois pas si prompt à lui répondre ! avertit sèchement Marex.

Face au sursaut de Therog, incitant Marex à bredouiller des excuses, Vazelya ne put s’empêcher de pouffer. Elle négligea un instant les livres murmurant pourtant leur promesse, après quoi elle se dota d’un air grave.

— Vous formez une paire efficace et vous me fournirez donc un appui conséquent, dit-elle. De ce que je déduis, vous accumuliez le savoir passé afin de pouvoir expliquer les récents événements. Est-ce que je vise juste ?

Therog et Marex acquiescèrent à contrecœur.

— Beaucoup de choses peuvent se mettre en branle au moment où notre attention se perd, continua Vazelya. Que sais-je sur les terekas ? Sur leur rapport avec notre ancêtre ? Comment suis-je censée agir maintenant que le monde a été irréversiblement transformé ? Tant de questions auxquels vous m’aiderez à répondre.

— Comment ? demanda Therog.

— En poursuivant vos activités. Déterrez le passé des ludrams, fût-il peu glorieux. Reliez-les aux présents événements, que j’obtienne une vision d’ensemble des événements actuels. Une tâche ardue pour sûr, mais à votre portée. N’escomptez pas de meilleur compliment aujourd’hui.

— Et si nous refusons ? répliqua Marex.

L’expression de Vazelya s’assombrit outre mesure. Cloua sur place le duo trémulant déjà à l’excès. Les émotions s’exacerbèrent à l’intensification de la magie.

— Vous m’obligerez à renoncer à mes principes, lâcha-t-elle.

Le courroux disparut aussi rapidement qu’il avait émergé. Therog et Marex continuaient de se dérober, même si Vazelya s’était détendue. Saturée d’assurance, elle se dirigea vers la vitre, non sans jeter de vifs coups d’œil vers les ouvrages.

— Je reviendrai en temps voulu, annonça-t-elle. Pendant ce temps-là, je vous suggère fortement de travailler dur, car j’exigerai un rapport complet. Je ne m’attends pas à être déçue… ce qui est ironique, compte tenu de mes hautes attentes.

Vazelya n’aperçut pas la réaction des académiciens, fût-ce l’ombre d’une seconde. Elle canalisa plutôt la magie autour d’elle et se téléporta face à Marex et Therog, penauds et interloqués.

Ils restèrent longtemps ébranlés, même si ne demeurait qu’un subtil sillage de sa présence.


******


Vazelya aspirait désormais à la solitude. Établie au milieu d’un bois ceignant les faubourgs de Parmow Dil, là où personne n’entreverrait sa silhouette, ses ambitions se concrétiseraient. Ici ses réflexions se multiplieraient, et les idées germeraient à foison. Il lui suffisait de cheminer à la croisée des chemins, figure effacée parmi cette flore abondante, et la prochaine étape de son plan s’esquisserait naturellement.

Quelque chose embrouillait son esprit.

Vazelya se retourna à plusieurs reprises, contrainte de s’éponger le front. Menaçait la rupture de l’équanimité à force de pensées intruses. Elle déploya à nouveau son flux, quitte à perturber l’équilibre alentour, quitte à rompre ses précédents engagements. Murmures et encouragements la guideraient sur une voie dont elle connaissait déjà les limites.

Mais la présence s’opiniâtrait, aussi était-elle condamnée à l’observer.

Le fier guerrier humain. Tant sa chevelure blonde tressée que la beauté de sa hache en acier à double tranchant, accrochée à la dossière de son plastron lamellaire, ne laissait aucun doute quant à son identité. Il était adossé contre un arbre, bras croisés, et jugeait Vazelya du haut de son sourire narquois.

— Je fais l’honneur de mes ancêtres, se targua-t-il. Pas sûr que ce soit ton cas.

Elle s’immobilisa pour détailler entièrement l’intrus. Même dans de telles circonstances, elle dut se frotter les yeux, et entre deux invectives se heurter aux faits.

— Cela ne se peut ! vociféra-t-elle.

— Parce que tu m’as massacré ? répondit l’homme. Une première étape de compréhension pour la sage mécène.

— Et maintenant tu apparais pour me tourmenter ? Je ne cèderai pas face à d’aussi grossières techniques !

Un air outrecuidant s’amplifia sur le faciès d’Adelris à force de dévisager la mage, laquelle s’irrita malgré elle. Cela l’incita à camper sur sa position, posant une botte contre le tronc avec aplomb.

— Je suis juste là pour rappeler l’évidence, affirma le guerrier. M’as-tu vraiment vaincu, ce jour-là ?

— J’ai commis une erreur de jugement, admit Vazelya. Je suis ludrame, n’ai-je pas le droit de me fourvoyer de temps à autre ?

— Nous sommes au-delà d’une faute pardonnable, et tu le sais mieux que moi.

— C’est tout ce que je demande ! Une chance de pouvoir me rattraper. Ce n’est pas déraisonnable, il me semble !

— Encore faut-il allier le geste à l’idée.

Des poings craquèrent intensément au rythme de grognements. Autour de Vazelya, des feuilles se mirent à virevolter, des oiseaux crièrent davantage qu’à l’accoutumée, et un rayonnement sans précédent semblait sourdre des profondeurs de la terre. En son centre s’emballait silhouette instable, là où s’entremêlaient des gerbes de flux antagoniques.

— C’est si facile de te provoquer ! s’amusa Adelris. Tes failles sont aisément repérables, après tout.

— Tu n’as pas le droit d’être ainsi, s’irrita Vazelya. Cette quête était censée me rapprocher de mon but, pourtant ton existence m’en a détournée. Un guerrier aussi vertueux et altruiste ne pouvait qu’être source de méfiance !

— Je ne perçois que de pathétiques excuses. Si au moins tu assumais ton crime, il y aurait une lueur d’espoir.

— Je ne suis pas une criminelle !

— Il est peut-être déjà trop tard pour le prouver.

— Non ! Je sauverai des centaines, non, des milliers, non des millions de vies !

— Et comment comptes-tu t’y prendre, au juste ? En dérobant des personnes de leur libre-arbitre ? En déchaînant tes pouvoirs surpuissants, au risque d’irréversibles dommages collatéraux ?

— Adelris… Je comprends ta frustration, vraiment. Je t’ai arraché si jeune d’une vie aux nouvelles promesses. Est-ce la raison pour laquelle tu tiens tant à te venger ?

Le guerrier rit à s’en fendre la mâchoire. Il se gaussa à en chuter par terre. Jusqu’aux larmes glissant sur ses joues, jusqu’aux éclats inarrêtables. Chaque fois qu’il croisait la mécène, c’était pour mieux repartir, quitte à l’interrompre pendant d’interminables minutes.

— Je vaux mieux qu’une piètre revanche, se flatta-t-il. Je suis heureux, à présent. Comment pourrait-il en être autrement ? J’étais le serviteur de Zinhéra, et dorénavant, je suis à ses côtés.

— Je vois, grommela Vazelya. Tu souhaites m’inspirer la jalousie.

— Oh non. Là encore, c’est indigne de moi.

— Et c’est à moi qu’on reproche d’être arrogante ?

— Oui, car elle n’est pas justifiée. Je suis en paix, Vazelya. Mon unique regret est de ne plus être là pour épauler mon petit frère. Mais je n’ai aucun doute que contrairement à toi, Kavel œuvrera pour rendre le monde meilleur.

Il y eut un hurlement tonitruant. Un orbe grésillant avait jailli autour des phalanges de Vazelya, avec lequel elle frappa Adelris.

Mais ce dernier s’était déjà volatilisé. Tout ce qu’elle impacta fut l’arbre lui-même, qui se déchira en deux sous l’effet du sort. Une ombre massive se déploya par-dessus, alors elle n’eut d’autres choix due de déployer un rayon incandescent. Aussitôt la colonne enflammée enveloppa le tronc, dont il ne resta plus que des cendres avant le fracassement.

Après quoi régna un long mutisme. Vazelya s’enfuit dès qu’elle le put, s’éloigna de la faille. Elle aspira à une quiétude hors d’atteinte, prisonnière de voix qui ne se taisaient plus.

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