Chapitre 40 : Le contrecoup de la renommée
— Même si seulement la moitié de ce que vous racontez est vrai, songea Zarasti, cela signifie que… Non, je ne préfère pas imaginer.
Bien que le récit fût narré en plusieurs jours, et malgré la volonté de ses invités à prendre des précautions, la bourgmestre n’avait cessé de s’agiter. Elle-même avait raconté les origines de la mécène, comment elle se remémorait l’avoir vue grandir. L’avoir vue partir. De multiples rayures striaient sa table circulaire et lambrissée tant elle l’avait griffé, alors que sa chaise en paille grinçait à force de tanguer.
Jadis, de subtils enchantements emplissaient la pièce dotée d’un mobilier modeste, mais c’était avec morosité que Zarasti avait renoncé aux bienfaits de la magie. L’infusion qu’elle servait, d’un bleu foncé comme les abysses, paraissait presque morne en comparaison. Non que Dehol et Julari n’en reconnaissaient pas les saveurs, mais leur gorge nouée neutralisait toute sapidité. Tous deux s’efforcèrent de se détendre, en vain. Il leur suffisait de croiser le regard effarouché de leur hôte, d’aviser la transpiration lustrer son front, et l’image d’un traumatisme commun les taraudait de plus belle.
Julari risqua une approche, et essuya aussitôt un refus. Un doigt tremblant s’enroula autour de l’anse : comme pour gagner du temps, Zarasti avala une goulée supplémentaire, après quoi elle fixa seulement la fermière.
— Votre expression constitue une réponse bien moins ambiguë, conclut-elle. Ces tourments qu’elle nous a infligés… Oh, Vazelya ! Tout aurait pu se dérouler différemment si nous avions mieux communiqué. Je crains que Nas-Tikhan possède sa part de responsabilité dans cette histoire.
— Comment pouvez-vous dire ça ? lança Julari. Elle a décidé de suivre cette quête personnelle de son propre chef !
— Peut-être, mais les conditions dans lesquelles elle a grandi ont dû l’y pousser. Une pression colossale reposait sur ses épaules dès son plus jeune âge…
— Ça n’excuse pas ses actes pour autant.
— Je ne voulais pas formuler une idée pareille ! Mais imaginez être à sa place… Comment manipuler un tel pouvoir, une fois conscients des atrocités dont il est indirectement responsable ?
Jusqu’alors retiré de la conversation, Dehol se leva tout à coup de son siège. Une mine pensive creusait des plis sur son faciès tandis qu’il marchait autour de la table. Depuis une telle hauteur, la forêt de Merkhol étalait toute sa richesse, verdoyant et enchanteur panorama même à travers l’étroitesse de la fenêtre. Les uradias étendaient leurs branches, sur lesquelles frémissaient leurs feuilles, tels les poumons de la sylve. Dessus se diffusait du flux apte à faire pétiller ses iris. Il y avait de quoi ralentir cœur aux véloces palpitations, il y avait de quoi alléger son esprit tourmenté.
Des rictus constellaient pourtant toujours son visage au moment où il fit volte-face.
— Merci pour ces éclaircissements, fit-il sur un ton excessivement solennel. Ils étaient… nécessaires.
À son tour, Julari s’extirpa de sa position et s’enquit de son ami, posant une main délicate sur son épaule.
— Tu as l’air si préoccupé…, murmura-t-elle.
— Impossible de ne pas l’être, déplora Dehol. Je m’étais persuadé que nous ne nous sommes pas arrivés par hasard. Que finalement, nous comprendrions Vazelya. Et c’est le cas… Ses motivations, sa fausse vertu, son hypocrisie : tout trouve son origine ici. Mais qu’est-ce que cela change ?
— Rien pour vous, admit Zarasti. Vous êtes victimes des circonstances, pas complices comme je le fus.
— Aucune solution n’est donc possible ? Nous sommes supposés mener nos nouvelles existences comme si de rien n’était, exactement comme Vazelya le souhaitait ?
— Qui peut rivaliser avec sa magie ? Vos intentions sont louables, jeunes gens, hélas bien peu sont capables de se dresser face à elle. Inutile de vous en vouloir : nous l’avons littéralement élevée ainsi. Nous avons payé.
Un instant durant, Dehol fut tenté de fracasser son poing sur la table. Il résista toutefois à son instinct, et choisit plutôt de juger la bourgmestre.
— Vous affirmiez vous-mêmes que les choses auraient pu finir d’une autre façon, rappela-t-il. Le malheur ne mérite pas de s’abattre sur vous ! Peu importent les erreurs que vous avez commises par le passé.
— Même si nous sommes à blâmer pour les illusions de grandeur de Vazelya ? demanda Zarasti.
— Dehol a raison ! renchérit Julari. Est-ce que vous détournez la responsabilité par peur des représailles ? Nous partageons ce sentiment, Zarasti.
Sur quoi la bourgmestre se rembrunit. Elle avait beau absorber sa sueur d’un mouchoir en tissu, dissimuler ses craintes était impossible : ses tressaillements l’empêchaient de tenir correctement sa tasse. Alors Julari l’épaula d’une tape sur le poignet.
— Je m’interroge seulement…, souffla Zarasti. Une part de moi, sans doute naïve, espère qu’il n’est pas trop. Vazelya peut-elle comprendre que, aussi louable soient ses idées, ses méthodes sont condamnables ? Peut-elle être raisonnée ?
— À nous de le découvrir, décréta Dehol.
L’annonce tomba d’une manière si inattendue que Julari en tressauta, tout comme Zarasti. Depuis qu’elle le connaissait, la fermière avait rarement aperçu une lueur aussi résolue étinceler dans les yeux de son ami. Elle ne menaçait pas de décliner, par surcroît.
— Il est vrai que nous avons détalé lors de notre ultime interaction avec elle, reconnut Dehol. Mes jambes flageolent rien qu’à imaginer d’entrevoir son ombre. Mais Vazelya a annihilé toute chance de vivre une vie ordinaire. Du moins tant que cette histoire n’est pas terminée.
— Quelle solution proposes-tu ? interrogea Zarasti, intriguée.
— Nos destins sont liés. Peut-être que ses précédentes victimes ont le privilège de l’insouciance. Julari et moi, en revanche, sommes des instruments plus importants dans son jeu. Ce devait être crucial pour elle que nous apprenions les horreurs que nous avions infligées avant d’avoir notre mémoire effacée, quitte à en souffrir. Nous sommes les preuves avouables de ses méfaits, tels des trophées qu’elle hisse fièrement.
— Ça ne peut plus durer ! tempêta Julari, réprimant ses frissons. Mais comment s’y prendre ?
— Ce sera tout sauf facile. Plus j’y réfléchis, plus je suis convaincu que notre relation avec Vazelya est utilisable à notre avantage. S’il y a quelqu’un qu’elle sera encline à écouter, c’est bien nous.
Dehol avait capté l’intérêt de sa camarade. Sirotant sa boisson avec parcimonie, Zarasti prête elle aussi une oreille attentive. Un tâtonnement précéda chaque proposition : si l’idée avait germé dans l’esprit de l’ancien marin, les concrétiser relevait du défi.
Ainsi se prolongea leur discussion pendant plusieurs heures, lors desquelles la bourgmestre resservit sporadiquement du thé à ses convives. Ils trempaient leurs lèvres dans l’infusion bouillonnante, non sans s’en délecter, mais pour temporiser quant aux plans à échafauder. Tantôt ils s’exprimaient de manière figurative, comme si l’opportunité ne se présenterait pas de sitôt. Tantôt ils se montraient plus catégoriques, conscients que le péril pouvait se matérialiser à tout moment.
Pourtant l’écho les déconcerta tout de même.
— Il y a quelqu’un ? interpella Vazelya. Je suis de retour !
En se précipitant à l’extérieur, Zarasti savait qu’elle adoptait une conduite opposée au sien, pourtant elle guida Dehol et Julari juste avec une étincelle d’hésitation. Des yeux s’exorbitèrent de terreur, des cris se répercutèrent de part et d’autre de Nas-Tikhan, des portes claquèrent à l’unisson. À chaque appel de la mécène, les volets se fermèrent davantage. À chacune de ses supplications, les villageois se claquemurèrent outre mesure.
— Quel est cet accueil si froid ? désespéra Vazelya. Est-ce ainsi que vous me recevez après des décennies d’absence ?
Des glyphes enchantés s’esquissèrent par-dessus les façades. Ce fut au rythme de leur chuintement qu’ils empruntèrent les marches. Une mélodie sinistre tintait néanmoins au sein de cet environnement : plissant les yeux, Zarasti réalisa que l’herbe perdait de ses couleurs sous le sillon de Vazelya.
Elle se contenta de ravaler sa salive, car une fois parvenue à hauteur de la mage, Julari et Dehol s’abritèrent derrière elle. Leurs craintes s’affirmèrent au moment où Vazelya les reçut avec un sourire mi-figue mi-raisin.
— Madame la bourgmestre, commença-t-elle, votre sens de l’hospitalité n’est plus à prouver. Vous ne devriez pas…
— Inutile d’employer les titres honorifiques, trancha Zarasti. Tu n’es pas la bienvenue ici, Vazelya.
Peut-être qu’une épée n’avait pas transpercé son organe vital, mais ce fut tout comme. Une sueur froide lustra la figure de Vazelya pendant qu’elle dévisageait la bourgmestre comme s’il s’agissait d’une étrangère. Elle s’en référa à la magie avoisinante, unique source d’apaisement dans les parages. Cependant, à force de subir le courroux de Zarasti, une tension palpable s’opiniâtrait à l’enserrer.
— Pourquoi n’aurais-je pas ma place dans ma bourgade de naissance ? insista-t-elle.
— Tu t’enfonces vraiment dans le déni ? attaqua Zarasti. Quelqu’un d’aussi brillant que toi ? Durant trente-cinq longues années, la vérité nous était inaccessible. Lorsque nous avons appris qu’une certaine Vazelya Milocer, absente de Nas-Tikhan depuis si longtemps, avait tué le malheureux Adelris Frayam, et maîtrisait une magie apte à effacer la mémoire, cela a résolu le mystère sur cette tragédie.
— C’était un accident !
— Plutôt des meurtres involontaires que tu as sciemment choisi de ne pas assumer. Si tu en avais endossé la responsabilité… le pardon aurait été envisageable. Voilà pourquoi je te fustige, Vazelya. Tu as fait preuve d’une immense lâcheté. D’une titanesque immaturité.
La réplique mourut avant d’avoir pu être formulée. Plaquant sa main contre sa bouche, la mécène sentait son corps se courber et des larmes se former. Elle se refusa d’exhiber toute vulnérabilité par-devers Dehol et Julari, aussi canalisa-t-elle un puissant flux. Ces flots bariolés et lumineux circulèrent en elle, contribuèrent à la calmer, même si elle se doutait de leur caractère éphémère.
— Je me suis rattrapée ! s’égosilla-t-elle. Ces trente-sept vies que ma vanité a prises, elles m’ont hanté durant ces décennies. Mais sais-tu seulement combien de personnes ai-je secourues par ma simple intervention ? Des centaines, non, des milliers ! Cela devrait suffire pour me rattraper !
— Non.
Cette condamnation acheva d’accabler Vazelya. Sans même apercevoir les autres villageois, elle appréhendait leurs affres, si dominantes qu’elles occultaient toute autre émotion. Amis et voisins de naguère, unis contre sa personne, rassemblés contre ses ambitions. De muettes mais tangibles assauts tourmentèrent la mage, si bien qu’elle s’abandonna à ses larmes. Plus de trois décennies avaient passé depuis que des sanglots n’avaient pas autant retenti au cœur de Merkhol. Au centre gravitèrent de célères particules, auxquelles elle ne se référa même plus, tant son chagrin l’endiguait.
Progressivement, en dépit de ses genoux tremblants, Vazelya commença à se relever. Les larmes avaient creusé des sillons le long de ses joues, réduisant quelque peu l’intensité de sa complexion smaragdine.
— Je suis désolée, murmura-t-elle. Tellement désolée.
— Tu es censée t’adresser à tes victimes, déclara sèchement Zarasti en joignant les bras. Surtout à tes parents et à ton frère.
— Comment puis-je obtenir le pardon de Nas-Tikhan ?
— Si tu y tiens réellement, le processus risque de prendre un temps considérable. Une première, mais cruciale étape consisterait à renoncer à ta quête.
Soudain ses nerfs et muscles se contractèrent. Toute compassion se volatilisa, supplantée par un regard noir, face auxquels Julari et Dehol tressaillirent de plus belle.
— Souhaites-tu être complice du mal, Zarasti ? vilipenda-t-elle.
— Assez ! tonna la bourgmestre, quoiqu’elle peinait désormais à refouler son effroi. Si la prometteuse jeune mage existe encore, tu devrais l’écouter. Ou bien ton isolation t’a obnubilée à ce point ?
— Propose donc une alternative. Développe une solide argumentation. Explique comment l’on peut défaire les racines de la cruauté autrement que par mon approche.
— Là n’est pas la question !
Grandissait la tentation de succomber à un rire nerveux. Qu’il serait aisé de balayer l’importune d’un preste sort, mais même ainsi contrariée, l’idée ne la traversa que fugacement.
Avant que Vazelya ne pût entreprendre quoi que ce fût, ses protégés devancèrent Zarasti. Chaque foulée était d’une lenteur considérable, entre lesquelles ils se soutenaient d’un acquiescement. Ils se positionnèrent à distance raisonnable de la mage.
— Il n’est pas trop tard, affirma Dehol. Ce supplice peut s’arrêter maintenant, sur une décision appropriée.
— Trente-cinq ans, ajouta Julari, c’est long, même pour une ludrame.
Vazelya se retira d’un pas en se pinçant les lèvres. Seulement avec ce recul pouvait-elle envisager le duo sous un nouvel angle. Elle voulait se réjouir qu’ils la réprimandassent moins que Zarasti, mais cette alternative lui eût été préférable. Car la manière dont ils la jaugeaient était proche de perforer son âme.
— Vous…, bredouilla-t-elle. Vous me manipulez !
— Nous avons beaucoup appris de toi, dit Dehol.
— Votre proposition est alléchante, pour autant qu’on n’y songe pas profondément. Comment pourrais-je vivre en paix, taraudée par le poids de mes errements passés, si ma mission est incomplète ?
— À quel moment sera-t-elle accomplie? demanda Julari. Dehol m’a raconté que tu avais absorbé l’énergie de la fontaine de savoir, et maintenant elle est détruite. Mais c’est insuffisant, pas vrai ? Qu’est-ce qu’il te faut de plus pour te combler ?
Un vent pernicieux se profilait, astreignant le duo à une légère retraite. Zarasti s’éloigna aussi de cette monumentale incarnation de puissance, et sur son chemin s’assura que chaque contadin était en sécurité. Mais quand des craquelures se mettaient à lézarder les murs, quand un souffle magique sortait les portes de leurs gonds, la notion de sauvegarde perdait en valeur.
Plusieurs filaments convergèrent autour des mains de la mécène. D’abord elles étincelèrent d’un blanc immaculé, après quoi elles se tintèrent d’une fusion de pourpre et de vert. Chacune des particules sillonnant autour de Vazelya la délestait davantage de cette coercition.
Alors elle s’immobilisa. Brandit un bras saturé de flux. Exposa ses minuscules orbes tournoyant l’une autour de l’autre, produisant un doux sifflement à chaque rotation. Il y avait de quoi happer quiconque ne s’abritait pas dans sa demeure, à retarder toute âpre conversation.
— Une longue tirade ne servira à rien ! interpella Vazelya. Si j’échoue à vous convaincre par mes mots, je devrai démontrer les bienfaits de ma magie par mes actions.
— Et comment ? répliqua Zarasti. Tu empires la situation à chaque fois.
Les sphères enflèrent sur la paume de la mage, et ce faisant pulsèrent à cadence accélérée. À force d’admirer sa propre création, un sourire étendit ses lèvres. Rarement avait-elle dévisagé la bourgmestre avec autant de dédain. Le mépris fut néanmoins de courte durée, puisque Vazelya s’orienta vers des anciens voisins, bien qu’une poignée seulement se manifestait dans son champ de vision.
— Je suis partiellement à blâmer dans cette histoire, avoua-t-elle. Peut-être aurais-je dû revenir plus tôt, peut-être aurais-je dû assumer mes erreurs. Quitte à entendre parler de moi par témoignages indirects, autant que ce soit positivement.
Vazelya prit la plus longue inspiration de son existence, tout en abaissant son bras à hauteur de ses hanches, sans atténuer son flux ne fût-ce d’un iota.
— Nas-Tikhan est une bourgade isolée, dit-elle. Naguère, je l’abhorrais pour cette raison, parce qu’une telle localisation favorise l’émergence du sectarisme. Il semblerait que la nostalgie m’affecte aussi… Je suis consciente que je ne pourrai jamais plus vivre ici. Je tenais simplement à vous rappeler que les souvenirs d’une personne ne sont pas figés pour l’éternité.
Vazelya s’approcha de Dehol et Julari, lesquels cessèrent alors de se mouvoir. Ils se consultèrent derechef, sachant pertinemment qu’il n’aurait nulle opportunité de détaler cette fois-ci. Tout frémissement se volatilisa. Les paupières closes, ils acceptèrent leur destin sans sourciller, au mépris des protestations de Zarasti.
Vazelya les emmena avec elle.
Malgré la rudesse de l’atterrissage, une sensation de confort les enveloppa. Sans doute était-ce la familiarité des lieux : une agréable chaleur les accueillit, tamisée par l’épaisseur de la canopée. Par-dessus le tapis de feuilles s’étendait une sylve d’une toute autre nature : ils l’identifièrent sitôt qu’ils se furent frottés les yeux.
— La forêt de Sinze ? s’écria Julari, manquant de s’étrangler.
Triomphante encore et toujours, insensible aux effets de sa téléportation. Vazelya se déplaçait avec aise, partie intégrante de son environnement, avec lequel elle échangeait sa magie. En comparaison, Julari et Dehol paraissaient minuscules, d’insignifiantes silhouettes piégées dans cet enchantement.
La mécène s’intéressa à ses protégés suite à sa contemplation.
— Précisément, affirma-t-elle. N’estimez-vous pas poétique que nous revenions toujours en ces lieux ?
— Pas si c’est sous ton influence, lâcha Dehol.
— Cette hargne est compréhensible, mais bientôt se dissipera. J’ai pris un risque non négligeable en vous transportant ici. Mais vous, plus que n’importe qui en ce monde, devez assister à cet événement.
— Quel événement ? demanda Julari en s’époussetant les manches.
Un air satisfait illumina les traits de Vazelya comme elle se raidissait.
— Votre instinct n’est pas aussi développé que le mien, expliqua-t-elle. Autrement, vous serez informés du cataclysme qui se prépare si je ne t’interviens pas. Beaucoup de choses se sont déroulées depuis votre absence… beaucoup de malheurs. Grâce à moi, des milliers de victimes seront évitées.
— Comment peux-tu en être si sûre ? lança Dehol. Quel est ton plan ?
— Oh, il s’agit d’un plan ourdi depuis un moment. Je vous ai positionnés à proximité du campement de l’armée ruldinaise. Rejoignez-le au plus vite et vous y serez en sécurité. Quant à moi… j’ai un monde à sauver.
Ni Julari, ni Dehol n’eurent la chance de poser davantage de questions. Vazelya se téléporta une fois de plus, comme s’il s’agissait de son moyen de déplacement naturel. Derrière elle demeurait un duo esseulé, pas encore remis de cette dernière épreuve. Derrière elle persistait son sillage, ineffaçable marque de son passage.
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