Chapitre 49 : Un renouveau

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— Laveni Olun, hein ? La réputation de ta famille te précède.

Bien que la concernée se retînt de grommeler, elle se trahit d’un rictus.

Coudes plaqués sur la table, adossée droit sur son siège, exhibant un visage de marbre. Ainsi s’érigeait cette humaine dont la robuste carrure compensait largement sa petite taille. Des lisses mèches de jais encadraient son visage oblong à la peau brune, cascadaient jusqu’à mi-hauteur de sa dossière. Laveni avait certes retiré ses gantelets en acier, mais conservait la brigandine de teinte airain aux plates mordorées. De ses iris mauves, d’intensité comparable au flux imprégnant les embrasures alentour, elle jaugeait les deux gardes d’un air austère.

— Je cherche à m’engager selon mes propres mérites, avança-t-elle. Il me semblait que c’était la mentalité dominante à Shonres-Varoth.

Face aux moqueries qui s’ensuivirent, Laveni s’interdit encore de les invectiver, mais des éclairs fusèrent de ses yeux plissés.

La coupable se manifesta sans gêne. Jeune et svelte humaine de complexion blanche, elle avait noué ses cheveux châtains en chignon, dévoilant ses iris noisette et son nez busqué sur sa figure si satinée qu’elle déstabilisait Laveni. Étendue sur sa chaise, Tirga Zalkir avait posé ses bottes en acier sur le bureau, et se repaissait de boulettes de viandes épicées depuis le bol qui trônait dessus. Comme pour narguer Laveni, elle mâchait sans fermer la bouche, et riait aux éclats chaque fois qu’elle était toisée.

— Je peux me corriger, lança-t-elle. Tu es si guindée que tu ferais une garde parfaite ! Un peu de ronzec pour te détendre ?

De deux doigts Tirga saisit une boulette, mais se résigna sitôt que Laveni croisa les bras en fronçant les sourcils. Elle se rabattit sur son collègue, qui dévora la pièce avec fort enthousiasme.

Laveni le foudroya tout autant du regard.

Chaguir Desnaren s’effaçait d’abord par rapport à Tirga, mais un sourire ornait en permanence son visage à la courte barbe argentée, jurant avec sa carnation dorée. Ludram de similaire jeunesse, il tâtait du heaume posé sur la table qu’il pianotait fébrilement. Il riait à chacune de ses boutades, se pavanait à chacune de ses œillades suggestives. C’était à lui que la brigandine seyait le mieux tant elle soulignait son gabarit ciselé. Y était greffée, à l’instar de sa consœur, un écusson frappé de l’emblème de la cité : deux arcs surmontant son célèbre lac à l’eau violette.

Il se pencha en avant pour se mesurer au jugement de Laveni.

— Sur le papier, dit-il, tu es la candidate idéale. Motivée, habile avec les armes, et tu t’exprimes bien dans notre langue, malgré ton accent nirelais flagrant. Tu as même arrêté des criminels notoires quand tu travaillais à Parmow Dil.

— Mais ? s’irrita Laveni.

— L’on aurait qualifié ça de mutation si tu étais restée à Nirelas. Là, c’est comme si tu fuyais. Par honte, sans doute ?

La candidate serra tellement les poings que des griffures strièrent ses paumes. Son sang bouillonnait déjà, aussi s’abstint-elle de se confronter à Tirga.

— Si l’entretien se poursuit ainsi, lâcha-t-elle, je préfèrerais m’adresser à vos supérieurs. Ou qui que ce soit de plus expérimenté.

— Une attaque contre notre jeunesse ? fit Tirga, feignant de s’offenser. Mais tu ne nous duperas pas, Laveni. Moi aussi, si j’apprenais que ma petite sœur appartenait à la guilde des assassins, j’aurais envie de m’éloigner autant que possible. Et une incompétente, qui plus est ! Loureja n’a même pas la classe que l’on attribue d’habitude à cette profession… singulière.

— J’ai appris son allégeance en même temps que vous. Idem pour Phiren, si vous demandez.

— Et maintenant tu veux patrouiller ici pendant que tes adelphes sont chacun rentrés dans l’histoire. Tu n’as pas le cran de te mesurer à ta famille ?

— Pardon ?

— Tu as très bien entendu.

Cabré sur son siège, Laveni enfila de nouveau ses gantelets. Intérioriser ses injures devenait crucial devant la persistance de son interlocutrice, épaulée par un partenaire de comparable insolence.

— Je ne suis pas responsable de leurs actions, se défendit-elle. Et il y a bien assez de personnes chargées de la protection de nos contrées. Je n’ai pas à les traquer juste car nous partageons un nom.

— Ainsi tu ne fais que confirmer nos soupçons, condamna Chaguir.

— Lesquelles ?

— Que tu es une lâche ou une planquée. Voire les deux.

Proche de fracasser son poing sur la table, Laveni se fendit plutôt d’un rire nerveux, un nerf saillant sur sa tempe.

— Seriez-vous ignorants sur votre propre cité, gardes ? accusa-t-elle.

Tirga faillit avaler de travers. Alors que ses muscles se contractèrent, elle imita la posture de la candidate, sa façade altière au bord de la décomposition.

— Une référence peu subtile aux récents événements ? lança-t-elle. Notre proximité avec Dargath et le peuple terekas est toute relative.

— Maintenant plus que jamais, avertit Laveni, l’immensité du monde se réduit. Plus qu’au moment où furent conçus des navires capables de travers des océans. Plus qu’au moment où les humains ont domestiqué les chevaux, et les ludrams dompté les ghusnes. Ce cataclysme qui s’est produit à de centaines de kilomètres au sud est à notre porte.

— Une garde aux allures de prophétesse ? Voilà qui est intriguant !

Tirga flanqua alors un coup de coude à son compagnon, mais celui-ci ne la rejoignit pas dans ses railleries, au lieu de quoi il pesa les propos de Laveni. Son acquiescement subséquent s’apparenta à une marque de respect.

— Je propose de la recruter, trancha-t-il.

— Chaguir ? s’étonna Tirga, comme interloquée.

— Si elle craint que Shonres-Varoth court un grave danger, elle se vouera corps et âme à sa protection. C’est toute la loyauté dont nous avons besoin.

Tirga roula d’abord des yeux, une grimace déparant ses traits, puis se rangea à cette opinion. Surtout après avoir contemplé Chaguir, dont la figure s’embellissait grâce à son expression sérieuse.

— Servir Shonres-Varoth est un engagement à long terme, rappela-t-il. Nous autorisons des étrangers à s’engager, et ils bénéficient du droit de résidence et de tous les avantages liés à notre poste. Mais tu es soumise aux mêmes règles : tu ne pourras demander la nationalité ruldinaise qu’après avoir vécu ici au moins dix ans.

— Je comprends, dit Laveni sur un hochement résolu. Et j’accepte.

Les deux gardes intégrèrent Laveni parmi leurs rangs, quoique Tirga dût étouffer un râle. Il ne lui restait plus de recevoir l’écusson de la cité, mais la longue épée battant son flanc officialisait déjà sa position. Elle abandonna cette pénombre sans faire volte-face, s’élança vers son nouveau droit. Ignora les roucoulements et gémissements qui emplissaient déjà la pièce avant même qu’elle ne fermât la porte.

Suite à quoi Shonres-Varoth se déploya.

Ville de pierre et de verre, perchée sur des monticules, elle s’illuminait sur un paysage déjà étincelant. Autour du lac central s’entrelaçaient habitations et édifices entre des rues et inclinées et sinueuses, çà et là surplombés de ponts et d’arches enduits de ce même enchantement omniprésent. Dans chaque place, dans chaque venelle, cette magie circulait en abondance, imprégnait de la discrète végétation bariolée aux monuments dressés à même hauteur que les temples et sanctuaires. Tantôt Laveni s’émerveillait face à ces sifflements pénétrant dans ses oreilles, même à une telle distance, tantôt elle les éludait. Elle patrouillait en premier lieu sur les remparts, cernée par des dizaines de tours cherchant à tutoyer les cieux, depuis lesquels elle jouissait d’une vue panoramique de Shonres-Varoth.

Les jours suivants, Laveni emprunta la plateforme magique et se mêla à la population locale, guettant avec confrères et consœurs. Parfois elle circulait autour du marché et s’autorisait alors à dérouler les doigts de son épée, admirant les produits locaux. Parfois elle se détendait quelque peu pour profiter des célébrations, où des mages divertissaient les quidams dans des spectacles mêlant acrobatie et lumières enchantées. Et parfois devait-elle s’interposer lors des rixes des tavernes, voire arrêter un gredin armé d’un surin dans une ruelle.

À mesure qu’elle s’habituait à ces lieux, la garde repéra une palpable tension, se trahissant dans l’air charrié de magie. D’ordinaire, elle se prémunissait de prêter oreille aux rumeurs citadines, mais les conversations sur la récente bataille se multipliaient, et ses muscles s’en resserraient inévitablement. Pas une journée ne s’achevait sans que des survivants supplémentaires n’étaient transportés aux hôpitaux déjà saturés. Pas une journée ne se concluait sans que des militaires et mages fussent réquisitionnés, comme si la cité devenait leur nouveau repaire.

Et pas une semaine ne s’était écoulé que des ombres méphitiques s’étirèrent par-dessus Shonres-Varoth.

Laveni marchait sur les fortifications, peu après l’aurore, lorsque des cris déchirèrent les cieux. Aux aguets, sa main refermée sur son épée, elle s’accrocha à ces courtines désormais fragilisées. Instantanément sa gorge se noua.

Des krizacles attaquaient la cité.

Paralysée, Laveni assista impuissante à l’effondrement de plusieurs tours, piégeant de nombreux gardes sous des gravats. Pétrifiée, elle perçut d’innombrables hurlements qui lui lacérèrent les tympans. Figée, ses perspectives se réduisirent à cette horde planant dangereusement à ras des maisons.

Demeures après demeures s’écroulèrent sous leurs vifs assauts. Des édifices se fracturaient en dépit de leurs protections magiques. Un amas de poussière flottait par-dessus les débris sans masquer les créatures massacrant indifféremment. Par centaines, par milliers, des citoyens périssaient, agonisaient, fuyaient, hantant les survivants de leurs gémissements. Par-delà les sentiers craquelés et les ruines se trouveraient leurs aubaines, tandis que gardes et soldats ripostèrent de toute urgence, submergés au mépris des préparations et avertissements. Traits physiques et magique strièrent les airs comme des rayons incandescents les illuminèrent.

Bientôt un obscur tableau se peignit du centre aux faubourgs de Shonres-Varoth. Bientôt deux armées s’entrechoquèrent, emplissant la cité au bord de la rupture de leurs cris déchaînés. Une désolation criblée de sorts, un joyau ébréché.

Et alors que Laveni s’élançait, luttant contre toutes ses frayeurs, elle se ferma à la possibilité d’envisager le lendemain. Tout ce qu’elle visualisa se limita à cette silhouette fantomatique, imperceptible depuis sa distance, et pourtant indubitablement présente.

Nasparian menait une charge contre Shonres-Varoth. Un assaut ciblé et inarrêtable, face auquel des milliers de belligérants se déployèrent. Des dizaines et des dizaines de krizacles volaient en cercles par-dessus le lac, implacables mais triomphantes.


*****


Elle avait patienté des heures durant. À peine s’était-elle mue, à peine avait-elle remué un cil.

Étincelant d’une myriade de nuances de bleu, le vaste lagon entourait une île isolée. En son cœur vivaient reptiles et oiseaux endémiques, hantant la mangrove de leur présence, bien que piégés par son étendue. Des lignes de flux s’infiltraient entre racines immergées et chauds ruisseaux, si bien que les troncs des arbres paraissaient se courber sous leur effet. De temps à autre, quelques orbes jaillissaient du sol avant de virevolter jusqu’à la canopée, où ils se dissipaient aussi brusquement qu’ils étaient apparus.

C’était pourtant hors de ce biome que la ludrame attendait. En contrebas d’une falaise aux parois plus escarpées que l’ordinaire, sur une plage de sable dorée. Rarement les vagues n’avaient léché ses bottes avec autant de douceur, aussi éclata-t-elle d’un rire enjoué. Autrement, rien ne perturbait sa placidité, pendant qu’elle admirait la mer dans toute sa splendeur de ses yeux dotés d’un l’éclat permanent. Il lui prenait d’ajuster sa capuche, tout comme sa robe grise et uniforme, mais jamais ne tournait-elle la tête, fût-ce pour un bref coup d’œil de biais.

Jusqu’au moment où une autre âme chemina sur le littoral.

Elheof soulevait le cadavre de son père avec une aisance déconcertante. Une puissante aura avait beau l’entourer, seules d’éparses gouttes de sueur trahissaient son effort. Il avançait d’une démarche assurée en dépit des sillons creusant son faciès, un sillage d’empreintes se dessinant sur le sable, jusqu’à aboutir à hauteur de sa mère.

Ewazai Tazax enviait sa sérénité. Retirant sa capuche, elle dévoila ses traits marqués que ses touffes noires échouaient à masquer. Une entaille profonde courait de son menton jusqu’à la partie gauche de son crâne. Sur sa figure aussi bleue que l’océan scintillèrent ses iris avec lesquelles elle regarda son fils. Stoïque de prime abord, Ewazai céda à ses larmes, qui dégoulinèrent sur l’épaule d’Elheof lorsqu’elle lui ébouriffa les cheveux.

— Oh, tu es revenu ! s’ébaudit-elle. Je n’avais jamais perdu d’espoir, mais tout de même !

— Maman, murmura Elheof. Tu aurais pu nous rejoindre à Kazgorat avec nous. Devenir gardienne. Peut-être que ça ne serait pas arrivé…

— Je ne pouvais pas. Je n’étais… pas prête. De plus, Kazgorat n’a plus d’intérêt. À jamais souillée, ternie par la surexposition.

Une onde de confusion submergea l’enfant. Il tergiversa plusieurs instants, après quoi il déposa le cadavre aux pieds de sa mer. Se retirer d’un pas lui permit de considérer son géniteur dans son entièreté. Des sanglots menaçaient de le consumer, mais il sut que c’était éphémère, et sa mère à l’avenant.

— Tu as bien travaillé, complimenta Ewazai. Havaden a été lâchement assassiné, et c’est une injustice à réparer.

— J’ai pitié de sa meurtrière, avoua Elheof. Elle s’en voulait beaucoup. Et comme ses amis étaient occupés à la consoler, j’ai pu récupérer le corps de papa sans qu’ils me voient.

— Une excellente nouvelle. Il n’appartient qu’à moi de conclure ce que tu as entamé.

Elheof se retira davantage tant une énergie inouïe irradiait de la nécromancienne. Sitôt penchée par-dessus Havaden qu’Ewazai déploya sa paume, d’où surgit une colossale vague d’énergie. Peu à peu, la magie iridescente l’enveloppa dans son intégralité, et de étincelles purpurines jaillirent, grésillèrent, dominèrent. Des vibrations impactèrent la plage tandis que le gardien était secoué de spasme.

Havaden ouvrit les yeux avant la dissipation du flux. Deux globes lumineux, pareil à ceux de sa famille, avaient supplanté ce qu’il se trouvait jadis. Sous le sourire triomphant d’Ewazai, face aux larmes torrentielles d’Elheof, il regagnait progressivement conscience. Alors qu’il pantelait encore, il recueillit son enfant dans son bras, éluda la kyrielle de questions le lancinant.

Néanmoins il se résolut à les formuler dès qu’il croisa le regard d’Ewazai.

— Toi ? s’écria-t-il. Mais… tu réprouvais mes méthodes !

— N’ai-je pas le droit à me requestionner ? rétorqua la nécromancienne. Notre petiot m’a ouvert les yeux… littéralement.

— Maman était partie ! s’exclama Elheof. Elle voulait me rejoindre, mais j’étais revenu, donc c’était normal qu’elle revienne aussi. Maintenant nous sommes réunis, comme avant !

— Depuis combien de temps ? demanda Havaden, haletant encore. Pourquoi me l’as-tu caché, Elheof ?

— Excuse-moi, papa… C’est maman qui me l’a demandé.

Intrigué, perplexe, Havaden se tourna vers sa compagne d’antan, chez laquelle il décela une ambition inédite.

— Je me devais de réapparaître au moment opportun, avança-t-elle. Or je me suis entretenu avec la confrérie, et nous nous sommes accordés. Kazgorat n’a plus besoin de notre protection.

— Comment cela ? douta Havaden. Ces maudites aventurières sont sur le point de percer le secret sur notre passé !

— Un savoir dont elles ne pourront tirer avantage.

— Nul n’ignore ce qui se situe au sud de Dargath, et c’est à cause d’elles. Pourquoi serait-ce différent avec Kazgorat ?

— Parce que la propagation de ces connaissances aboutit au chaos. Si l’on ne peut sceller définitivement le passé, alors il est futile de consacrer nos efforts là-dessus. Laissons-le plutôt enseigner aux ludrams et humains les répercussions de cette diffusion.

Pendant que le gardien gambergeait, comme assailli, la nécromancienne rabattit sa capuche sur son crâne. Entre frissons et palpitations grésillait une magie ubiquiste, propagée tout le long du littoral, dont Ewazai bénéficiait plus que quiconque.

— Wixa et Héliandri auront une mauvaise surprise, s’amusa-t-elle. Aucun bateau pour le chemin de retour, et leurs alliés survivants enlevés par la confrérie. Même si elles réussissent à quitter l’île, nous n’avons plus à nous soucier d’elles. Pourquoi nous préoccuper d’elles, au juste ?

— Car un pouvoir démesuré sommeille en Wixa, dit Havaden. Ne commets pas l’erreur de la mésestimer. Elle est capable de se téléporter en un claquement de doigts, et sans séquelle physique. Elle pourrait nous…

— Rattraper ? Inutile de t’inquiéter à ce sujet. Même elle sera inapte à se rendre à notre prochaine destination.

— Je ne comprends pas… Où allons-nous ?

Lentement, résolument, Ewazai se tourna vers le gardien et son fils. Sous sa capuche étincela un large sourire.

— Là où notre nouvelle condition sera notre meilleur atout, affirma-t-elle.

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