Chapitre 50
Mars 2037
- Les enfants ! Revenez ! s’écrie une grande femme au chignon blanc.
Mme Soula, parée de son traditionnel tablier bleu, descend les quelques marches du porche d’entrée en agitant un sac en papier à la main. Dans le contenant ballotte le fruit de sa générosité.
- Vous oubliez vos biscuits ! crie-t-elle une nouvelle fois en direction d’Elïo et Jean.
Par delà le portail à moitié dégondé, les deux amis suivent la course de Sophie qui apporte les précieuses pâtisseries. La prudence est de mise, mobilier de jardin et végétation en tous genres parsèment le parcours si bien qu’elle progresse avec précaution et regarde à chaque pas où poser son soulier. Malgré l’attention tournée vers ses pieds, derrière ses lunettes papillon se dévoile, à la commissure des yeux, ses ridules étirées en parfaite symétrie de ses lèvres et témoin de sa gaieté.
- Merci, Mamie. Tu n’étais pas obligée, tu sais, répond Jean en attrapant leurs en-cas pour le mettre dans son sac à dos.
- Je ne voudrais pas que vous ayez la fringale alors que vous allez donner du cœur à l'ouvrage !
- Sophie, vous êtes adorable, ajoute Elïo.
- Ne me remerciez pas, voyons ! s’égaye-t-elle en fléchissant d’un geste vif sa main dans le vent pour minimiser son attention. Vous avez besoin de force pour votre mission et même si tu ne veux pas le montrer, je vois bien que tu as les traits tirés, mon petit Elïo.
L’adolescent, incapable de démentir les propos, esquisse un sourire en coin.
- Il fait un froid de canard, retourne à l’intérieur, Mamie. On devrait revenir vers dix-huit heures, à toute à l’heure !
- C’est noté, mon chéri, bon courage, les garçons ! les motive-t-elle du bras avant de rebrousser chemin avec une seule idée en tête : la recette qu’elle compte leur concocter ce soir.
Les deux amis, ravis à l’idée de déguster leurs futures gourmandises, se remettent en marche. Le long du trottoir, ils s'avancent côte à côte en direction du centre-ville, situé à moins d’un quart d’heure de leur position. De chaque côté de la rue défilent les façades endommagées par la tempête. Les volets de fenêtres branlent, pots et vases brisés jonchent la terre, les particuliers s’activent à rafistoler leur foyer.
- Tes grands-parents sont aussi généreux qu’affectueux, dit soudain Elïo. Ça se voit qu’ils te chérissent plus que tout.
Jean acquiesce sous son bonnet.
- Ils me couvrent d’amour, c’est vrai… soupire-t-il.
Ses paupières s’abaissent, son nez se cache un peu plus dans le tissu de son écharpe et ses pensées se perdent dans le passé. Un passé où le bonheur partagé avec ses grands-parents n’était que ponctuel avant les prochaines retrouvailles. Un passé tumultueux où amour et violence se battaient au quotidien sous un autre toit, où chaque journée avait son lot d'humiliation et de heurts impérieux. Bien que le temps ait assoupli ses démons, les souvenirs de son père maudit restent gravés dans les circonvolutions de sa haine. S’il devait croiser à nouveau son chemin, il n’est pas certain qu’il puisse résister à cette pulsion intestine qui sommeille en lui, héritage interdit de celui qui a détruit plusieurs vies.
L’introspection de Jean ne passe pas inaperçue.
- Je ne voulais pas être maladroit, s’excuse Elïo.
- Ne t’en fais pas… dit le grand rugbyman en secouant la tête avant de s'immobiliser.
Elïo, qui le devance de quelques pas, s’arrête à son tour, se tourne vers lui et cherche son regard.
- Mes grands-parents sont des trésors, les piliers de mes journées, pourtant ma douce maman me manque toujours autant. Si j’avais été plus fort, si j’avais eu plus de courage…
Une rafale ébranle tout à coup l’étoffe de laine enroulée autour de la nuque de Jean. Son ami s’approche et lui pose une main sur l'épaule.
- Tu n’as rien à te reprocher, dit Elïo avec fermeté. Le seul qui est à condamner, c’est ton père. Je regrette d’avoir soulevé tes souvenirs douloureux, mais ne t'inflige pas plus de souffrance que celles que tu as déjà subies.
- Tu as raison… J’ai des accès de mélancolie, mais je suis heureux… heureux d’avoir des grands-parents tels que les miens. Je sais aussi que là-haut parmi les étoiles, maman veille sur moi, ajoute Jean en projetant ses grands yeux vers le ciel bleu.
Elïo ne tarde pas à l’imiter et pendant quelques instants chacun se remémore le visage de l'être perdu, pulsant sous leur poitrine.
- L’autre jour je lui ai d’ailleurs demandé de garder un œil sur toi, poursuit Jean en invitant Elïo à reprendre la marche d’un bras autour de l’épaule.
- Pour quelle raison ? s’étonne son ami.
- Tu sais, je lui parle souvent de toi. Elle est ma première confidente alors quand je t’ai laissé aux mains de ces militaires patibulaires la dernière fois, je n’ai pas pu m'empêcher de faire une prière pour toi.
Elïo se plonge à son tour dans d’obscures pensées en fixant le bitume qui déroule sous ses pieds.
- Tu ne m’as d’ailleurs toujours pas expliqué la raison de cet entretien surprise.
Le garçon aux yeux ambrés opine. Il avance et cherche ses mots.
- Je suis désolé, Jean, mais je n’ai malheureusement pas le droit de te divulguer les détails de ce tête à tête, je suis contraint au secret. Je suis juste autorisé à te dire qu’un événement particulier s’est répété lors des deux extinctions solaires et que je me trouvais à chaque fois dans le périmètre de cette manifestation inattendue. C’est pour cette raison qu’ils souhaitaient m’interroger, pour savoir si j’avais été témoin d’un phénomène récurrent.
- C’est top secret ?! s'exclame Jean en fronçant les sourcils. Je comprends mieux l'expression sinistre de ces hommes lorsque je leur ai adressé mes salutations.
- Ce n’était pas contre toi, le ton général de la discussion était assez tendu de toute façon.
- Je vois le genre… acquiesce le grand adolescent en se remémorant les deux soirées d’apocalypse. Chez mes grands-parents, même si je suis resté éveillé une bonne partie de la nuit, je n’ai rien remarqué cette fois-ci. Par contre, lors de la première, lorsque nous étions tous confinés au collège, je t’avais parlé de cette intense lumière extérieure qui avait envahi la classe. Je ne sais toujours pas si c’était réel ou s'il s'agissait d’un mauvais tour de mon esprit, mais j’en ai été le seul témoin.
Elïo reste muet. Ses secrets lui pèsent, pourtant, le caractère confidentiel imposé par les membres CDE arrange finalement ses desseins et lui évite d’être confronté à l'incompréhension de son ami. Il souhaiterait changer de sujet, mais avant que Jean ne lui fasse la réflexion, il doit lui parler de son nouvel objet.
- L’autre chose, que tu as dû remarquer, est ce bracelet autour de mon poignet. Les militaires me l’ont légué, mais je n’ai pas le droit non plus de te parler de ses fonctionnalités.
Le visage de Jean se crispe.
- Tu peux l’enlever ?
Elïo secoue la tête de droite à gauche.
- Tu es sous surveillance ? Sur écoute ?
- Je ne peux rien dire, je suis désolé une fois de plus…
- Cette façon de procéder est-elle légale ?
- Il faut croire que oui, répond Elïo en haussant les épaules. J’ai accepté de coopérer de toute façon.
Jean se renferme une nouvelle fois sous son écharpe, seuls ses sourcils apparents témoignent de son indignation. Quel serait l’intérêt d’un tel procédé si ce n’est pour contrôler les faits et gestes de son ami ? Peut-on faire ça à un jeune adolescent ? Ses pressentiments étaient bien fondés, voilà qu’Elïo se retrouve à nouveau dans un engrenage qui dépasse l’entendement. Il n’est pas un garçon comme les autres, certes, mais tout de même. S’il est bien sur écoute, il semble en tout état de cause judicieux d’éviter de parler de ses dons particuliers.
- Quelle histoire… soupire Jean. Qu'est-ce que tu vas dire à Emma ?
Elïo lève son bras à l’horizontale pour découvrir son poignet. La lumière rouge de son bracelet oscille avec régularité.
- La même chose, je ne peux pas le cacher de toute façon.
Les deux adolescents se taisent, progressent vers le centre-ville, atteignent bientôt un croisement, tournent à gauche avant de poursuivre leur route le long des rues. Ils aperçoivent de part et d’autre les sinistrés remettant en ordre leur jardin alors que certains tentent de rafistoler les brèches de leur bien immobilier.
Malgré un ciel dégagé, la bise renforcée de cet après-midi freine l'allure des deux adolescents. Jean oriente la tête vers son partenaire de rugby.
- Mamie dit que tu as les traits tirés, mais je trouve que tu as bien meilleure mine depuis la dernière fois.
- Ça va beaucoup mieux. Je sais que ce n’est pas du tout d'actualité mais je me sens même prêt pour la reprise des entraînements.
- J’ai hâte moi aussi, s’égaye-t-il, mais effectivement ce n’est pas pour tout de suite. Il y a du boulot pour remettre en ordre la ville…
Un pan de murette écroulé interrompt soudain la trajectoire des deux amis qui débordent momentanément sur la route pour éviter l’obstacle.
Jean lève les yeux et évalue une nouvelle fois le décor qui s’offre à lui. L'extinction solaire est terminée depuis dix jours, mais ses conséquences balafrent toujours le paysage urbain. Le reste du panorama est à l’image de cet amoncellement de pierres, meurtri et renversé. Les toitures sont clairsemées, des voitures retournées parsèment les bas-côtés quand certains réverbères lumineux sont couchés en travers de la chaussée. Le désordre règne. Plus loin, le bitume fracturé témoigne de la force du torrent qui a submergé certains quartiers. Les bras du Rhône, sous l’action de la pluie diluvienne, sont sortis de leur lit sans manquer d’embrasser d’un baiser mortel tous ceux qui se trouvaient à portée. Un an de précipitation serait tombé en quelques heures seulement.
À trois pâtés de maison de là, le vieux Guillemet a subi de plein fouet ce courroux climatique, emporté comme tant de ses semblables par le déferlement des eaux, la tentative de sauvetage de son chat n’ayant eu d’autre répercussion que sa propre disparition. Sa canne a été retrouvé coincé dans un barbecue en pierre d'une maison voisine.
Jean appréciait le vieil homme à bien des égards. Veuf depuis de nombreuses années, soixante-dix-neuf bougies au compteur, il n’avait jamais cherché différente compagnie que l’enthousiasme de ses cadets. Il avait toujours été là pour soutenir chaque joueur, chaque équipe de sport de la ville, quel qu’il soit. Rugby, basket, handball, tennis, athlétisme… peu importe l’heure et l’endroit, il répondait présent pour porter au loin l'éraillement de sa voix. Tout jeune sportif le connaissait, Jean plus que les autres. Le vieil homme avait été un des seuls à lui offrir ces quelques mots capables de panser ses blessures indélébiles. Un jour, peu après la tragédie familiale, alors qu’il était recroquevillé en sanglots sur un banc du jardin public, monsieur Guillemet était venu s’asseoir à ses côtés de son pas claudiquant. Son fidèle chat, au moins aussi arthrosique que lui, l’accompagnait partout où il se rendait tel un vieux couple indissociable. Le vieil animal s’était lové entre les pieds de ce dernier.
Dix minutes, c’est le temps qu’ils étaient restés à quelques centimètres l’un de l'autre sans qu'aucun ne prononce un seul verbe avec pour unique vibration sonore celui du ronronnement félin. Puis monsieur Guillemet, les mains appuyées sur sa canne, avait rompu cet échange invisible, où le respect du silence procure parfois plus de réconfort que des palabres précipitées.
- Un homme capable d’une telle atrocité n'est plus un homme. Il perd tout ce qui fait de lui un être humain. Il n’est plus digne, il n’est plus père, il n’est plus rien, lui avait-il asséné de but en blanc d’une moue de dégout accompagné d’un phrasé chevrotant.
Le veuf garda les mains liées sur ton bâton de bois, pivota vers son jeune homologue et dressa soudain son index noueux vers le ciel.
- Tu n’es pas comme lui mon garçon. Tu es tout l’inverse, je t’ai vu !
Le doigt relevé s’agitait du haut vers le bas pour attester des exclamations de leur propriétaire.
- Je t’ai acclamé plus d’une fois et plus que de raison parfois, mes cordes vocales en frétillent encore. Tu es un grand, tu es un vaillant, tu te bats pour les autres sur le terrain, tout le contraire de ton géniteur sans honneur.
Le compagnon de poil s’était réveillé à ce moment-là du discours et, pour accompagner les paroles averties de son maître, s’était mis à se frotter contre Jean en slalomant entre ses jambes, la queue redressée.
- Cette douleur viscérale, subis-la, vis-la et digère-la pour en faire une force dédiée à ton prochain, avait ajouté monsieur Guillemet.
Les reniflements de Jean avaient cessé.
- Je continuerai à venir t’encourager mon garçon, conclut-il en se redressant dans une mécanique précautionneuse que seuls les anciens connaissent.
Jean, admiratif et sonné, avait suivi la lente fuite de celui qui avait pour la première fois fait taire ses regrets, l’appendice ondulant de son fidèle félin dans le sillage de son trajet. Depuis, il se remémore fréquemment ses quelques confidences de son voisin, celles d’un homme, d’un vieil homme respectable et avisé, tourné vers l’avenir de la société.
Sa disparition l’avait beaucoup attristé. Ses encouragements au bord du terrain, il ne les percevra plus, mais ses mots resteront éternels. Jean s'est donné pour mission de les honorer et cette désolation cataclysmique autour de lui, reflet à l'échelle du quartier du chaos mondial, ne peut que conforter ses désirs futurs.
- Quelle catastrophe… dit Jean en apercevant la carcasse d’une poussette désarticulée et coincée dans le portail d’un particulier.
- Je partage ta peine… Tout ça renforce davantage mon envie d'intégrer les sapeurs-pompiers.
- C’est justement ce que j’étais en train de penser ! s’engaillardit Jean.
Sans concertation les deux adolescents s'arrêtent, se font face et concrétisent leur complicité par le heurt conjugué de leur poing serré. Deux sourires certains s’affichent sur leurs visages éclatants. Ils tracent ensuite leur route vers leur point de rendez-vous.
- Je ne sais pas quand est-ce que nous retrouverons une connexion internet, mais avant l’extinction j’avais fait quelques recherches concernant les démarches de recrutement, ajoute Elïo.
Les deux amis partagent leurs informations glanées chacun de leur côté et s’imaginent déjà au plein cœur d’une mission de sauvetage incendie ou d’une personne dans le besoin.
- Je me suis aussi renseigné pour intégrer les jeunes sapeurs-pompiers, précise Jean. On peut s’y inscrire dès l’âge de onze ans pour découvrir, apprendre en amont le métier et se préparer aux épreuves. Je pense connaitre ta réponse, mais ça te tenterait toi aussi ?
- Plutôt deux fois qu’une ! s’enthousiasme ce dernier, les iris scintillants.
- Je m’en doutais !
Au croisement suivant, les deux amis reconnaissent deux visages familiers de l’autre côté de la route.
- Les filles ! s’écrie Jean en secouant haut la main.
Emma et Louise, enveloppées tels des oignons et concentrées sur leur discussion soubresautent avant d’identifier l’auteur de l’appel et de répondre par mimétisme du bras. Les garçons traversent la chaussée, tous les quatre se saluent puis prennent des nouvelles des uns et des autres. Bien que les communications téléphoniques soient opérationnelles depuis quelques jours, la confirmation en temps réel de l'intégrité physique de chacun rassure un peu plus leur esprit.
Le quatuor reprend la direction vers le centre-ville. Elïo et Emma, coudes entremêlés, avancent côte à côte.
- Ta famille va bien ? demande Elïo
- Tout le monde va bien, oui… dit l'adolescente aux yeux bleus. En apparence, en tout cas… Ma petite sœur est traumatisée, elle cherche le réconfort en permanence. Ça me fait du mal de la voir comme ça, mais je la rassure autant que je peux, même si je suis moi aussi chamboulée.
- Nous le sommes tous, mais en nous unissant nous serons plus forts, répond Elïo avant de déposer un baiser sur la joue tachetée de beauté de sa petite-amie.
- Bien dit ! surenchérit Jean.
Louise éclate d’un rire chaleureux.
- Qu’est-ce qu’il te prend ? demande Emma alors que tous se sont tournés vers leur camarade hilare.
- C’est notre binôme lumineux ! On ne les changera pas, peu importe les circonstances, ils seront toujours rayonnants !
- Ce n’est pas pour me déplaire, concède Emma en collant sa tête contre l'épaule d’Elïo.
Les deux garçons s’interrogent mutuellement avant que leurs expressions ne reproduisent la gaieté de leurs camarades.
- Moi aussi j'aimerais avoir une telle lumière à mes côtés, ajoute Louise en partageant un clin d'œil en direction de Jean.
Ce dernier, surpris, esquive l’expression de son ami sans répondre à son allusion.
- On arrive au poste de secours, indique-t-il en pointant l’index, ravi de rebondir sur un autre sujet.
La salle de spectacle de la ville, reconnaissable par son toit asymétrique donnant l’impression de n’avoir qu’un seul versant, se dresse droit devant eux. Les grandes lettres suspendues, précisant d'ordinaire d’une lumière étincelante la prochaine représentation, sont ternes et pour une partie ont été arrachées. Pas d’affiches, pas de longue queue interminable devant l’entrée, mais des pompiers ainsi que des particuliers qui s’activent pour distribuer des denrées, des produits de première nécessité aux sinistrés.
Uun homme coiffé d’un képi noir s’agitent en donnant des directives. Elïo, en tête du groupe d’amis, s’approche pour lui adresser la parole.
- Bonjour, nous sommes volontaires pour vous prêter main forte que ce soit pour aider les blessés ou déblayer les gravats. Nous sommes collégiens, mais nous serons vos bras si vous le voulez bien.
L'individu aux commandes des opérations ignore les quatre adolescents.
- Prends le troisième fourgon avec ton équipe et partez en direction du gymnase pour ravitailler les familles ! s'écrie-t-il à un de ses confrères sapeurs-pompiers posté un peu plus loin.
Il se tourne ensuite vers un prétendu Manu en lui intimant, d’un ton ne souffrant aucune réplique, d’accélérer la cadence avant de jeter un œil à gauche et à droite pour estimer l'avancée de leurs missions. Une fois son appréciation terminée, il tourne rapidement la nuque vers le quatuor et les considère à tour de rôle du haut de sa dense moustache. Sous sa veste bleu marine de combattant du feu transparaît sa forte stature.
- Je suis le lieutenant Meric. Si vous voulez vous rendre utile, suivez le caporal Mesnard à qui je viens de m’adresser, monter dans le fourgon direction le gymnase du collège. Des familles entières, sans toit, sont hébergées là-bas.
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