Rencontre

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Le soleil étant à peine levé sur les plaines que le groupe était déjà reparti. Cette fois, Tol avait pris la tête, accompagné par ses amis mérones. Ils se donnaient enfin les nouvelles du pays :

- Les choses ont bien changé depuis que tu es venu nous voir, raconta sombrement Mordran. Il y a beaucoup de tensions entre nous, et la plupart réclament la guerre. Contre les vahnae, les draks, et même certains veulent mener la guerre chez les autres tribus mérones. A croire que la paix risque de nous détruire.

- Il n’y a personne chez vous pour nous en vouloir? demanda Ludwig. Il avait enfin enlevé sa lourde armure de plaques d’acier, et en portait une autre, plus légère, de cuir clouté.

Fildran sourit amèrement, et répondit :

- Non, personne n’est assez fou chez nous pour vous en vouloir. Nous savons que votre peuple est le plus à mène de nous détruire. Vous gagneriez à coup sûr une guerre d’usure. Difficilement, mais vous gagneriez. Votre nombre, votre violence, votre aptitude à tout détruire, à tout ravager, tout cela fait que nous ne voulons pas de guerre contre vous.

- C’est donc ainsi que vous nous voyez. Sachez, maître mérone, que je ne suis pas d’accord avec vous. Certes, notre race est prompte à guerroyer, mais certainement pas pour un oui ou pour un non. Et nous avons aussi d’autres talents. Avez-vu vous notre capitale Hargonas? Avez-vous déjà contemplé une telle merveille? De hauts murs blancs, les marches du palais des Hauts prêtres, le couloir des rois, et tant d’autres œuvres, qui…

- Je vous l’accorde, coupa Fildran. Mais combien de temps vos murs blancs tiendront? Combien de temps avant que vos statues des rois ne tombent à terre? Combien de temps avant que vos marches ne soient souillées de sang de vos enfants? Non, mon cher roi, nul ne me fera changer d’avis, votre peuple est violent, et sa propension à la tuerie et au massacre est sans limite.

Alors que Ludwig allait répliquer, Tol leva la main. Ils s’arrêtèrent tous brusquement, et le silence retomba. Soudain, quatre gobelins surgirent des fourrés, armés jusqu’aux dents. Tol sentit, plus que vit, qu’il y en avait également derrière eux. Le cri de surprise de Mia, qui fermait la marche, confirma son instinct. Le plus grand gobelin, dépassant à peine la taille des mérones, s’écria d’une voix aiguë :

- Remettez-nous vos biens les plus précieux, ou on ouvre vos panses et on fait jaillir vos tripes!!

Les autres se mirent à ricaner. Tol chuchota à Mordran :

- Un chamane, et deux archers.

Mordran acquiesça, et commença à retirer lentement des fourreaux ses pistolets. Tol se tourna vers les gobelins, et menaça :

- Laissez nous passer maintenant, avant que je m'énerve.

Les gobelins ricanèrent plus fort. Tol attendit quelques secondes, puis hurla :

- Maintenant !!

Il fit charger son cheval vers les gobelins. Ceux-ci, interloqués, reculèrent, en jetant des regards insistants vers les fourrés. Trois détonations les firent sursauter. Une quatrième en tua un en face de Tol, alors que celui-ci arrivait au contact. Il dégaina son épée et décapita un de ses chétifs adversaires. Une hache de jet en fit s’élever puis retomber lourdement un autre. Le dernier, terrorisé, ne put rien faire face à la dextérité de Tol. Ce dernier se retourna, vit Mia achever le gobelin survivant, Ludwig descendre de cheval vers le cadavre fumant de sa victime, et Karrorogar retirer ses couteaux de lancer plantés dans la sienne. Mordran était en train de recharger ses armes, et Fildran sortit des fourrés, son marteau sanglant à la main.

Son frère lui jeta un coup d’œil interrogatif, et Fildran se moqua :

- Tu en avais loupé un.

Mordran haussa les yeux au ciel, et reprit l’entretien de son arme. Tol s’approcha du reste du groupe pour voir si personne n’était blessé. Mia lui fit un clin d’œil, et se remit sur le dos de son cheval. Ludwig revint vers eux, un morceau de tissu à moitié calciné entre les mains :

- Des membres du clan Forgrantuer. Ils ont donc de nouveau un chef.

- Cela va nous causer des problèmes? demanda Fildran.

- Non, répondit Karrorogar. Mon peuple les a chassés il y a bien longtemps. Depuis, ils ont peur de nous. Je vais simplement porter haut mes couleurs, et ils n’oseront plus nous attaquer.

Il sortit une longue bannière noire, ornée de trois cercles rouges imbriqués. Les mérones eurent un mouvement de recul, mais ne dirent rien. Ludwig eut également un froncement de sourcils, et l’interrogea :

- Tu fais partie des Ours rouges?

- Je ne savais pas qu’un menae s'intéressait à autre chose qu’à sa personne. Effectivement, je faisais partie des Ours rouges, mais j’ai été banni. Mais, ça, les gobelins ne le savent pas.

- Pourquoi as-tu été banni?

Le drak partit d’un grand rire, et répliqua :

- Il n’y qu’un menae pour être aussi maladroit. Mais, bon, puisque tu m’as impressionné par ta magie, je vais te le dire. Tu sais que ceux qui font partie des Ours rouges sont les draks les plus forts et les plus cruels. Ils ont attaqué bien des peuples, en jetant un regard vers les mérones, d’où leur réputation. Après le rite de passage, je pus enfin rentrer dans leur clan. Après quelques années de raids et massacres, j’en avais assez. De plus, mon style de combat a déplu à certains, et qu’ils se sont ligués contre moi pour que je parte. Je n’ai pas lutté longtemps, et je suis devenu un paria. J’ai rejoint la capitale des vahnae après que le roi, que j’ai connu il y a bien longtemps, m’a appelé à l’aide. Et me voici. Allons-y, finit-il.

Le groupe reprit la route, plus vigilant que jamais.

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