Boor

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Après quelques jours de voyage, ils arrivèrent enfin à Boor. Cette ville était gérée par un préfet vahnae, ami et compagnon de voyage de Tol. Florissante grâce à la très célèbre guilde des forgerons vahnae installée depuis des générations, elle devait tout de même faire face à des attaques fréquentes de gobelins vicieux. Ils avaient établi leur campement dans les marais non-loin, et malgré des raids réguliers dans ces derniers, la “vermine verte”, surnom donné par les vahnae, proliférait et pouvait se camoufler aisément. Ainsi, les voyageurs devaient accéder à Boor avec précaution. Devant les portes lourdement gardées de la ville, Tol s’adressa au garde de faction :

- Pouvons-nous entrer? Je suis un ami du préfet, Moos-khan.

Le soldat le regarda dubitativement, ferma les yeux, et Tol put entendre dans sa tête la voix de Moos:

- Bienvenue, mon vieil ami.

Le garde rouvrit subitement les yeux, s’inclina, et souffla dans un cor. Les portes s’ouvrirent dans un grondement sourd, et ils purent enfin entrer dans la ville. Elle était un mélange d’architecture épurée vahbae et de bâtiments bruts menae. En effet, ayant besoin de main d’œuvre, les forgerons firent appel à une colonie humaine, qui accepta, et ainsi se mêlèrent deux cultures, rendant cette ville unique dans le monde d’Hirgalia. A travers les rues bondées, le groupe ne dénotait pas. Des nobles vahnae, des chasseurs draks, des collecteurs mérones, des menae en armure, tous les peuples d’Hirgalia étaient représentés, à l’exception bien sûr des éthérés…

Enfin, ils arrivèrent devant la tour du préfet. De style vahnae, en pierre blanche, nul ne pouvait nier la beauté du bâtiment. Tol se tourna vers Mia et Ludwig :

- J’aimerai que vous m’accompagniez.

Ils hochèrent la tête, et, après un silence, Mordran soupira :

- Bon, ça va, on a compris, les trois autres on vous veut pas dans la conversation. On va vous trouver une auberge.

Tol eut un sourire désolé, et monta les marches de la tour, suivi par ses compagnons. Les mérones et le drak se regardèrent, eurent un sourire complice, et Mordran demanda :

- Vous pensez à ce que je pense?

- Il paraît que les mérones ont bon goût. Prouvez-le-moi.

- Un peu! Il semble également que les drak ne savent pas tenir debout après une chope.

- J’aimerai beaucoup vous démontrer le contraire mon cher, et confirmer la rumeur que les mérones racontent des histoires passionnantes après trois pichets.

Ils partirent donc tous les trois en quête d’une bonne taverne. Les trois autres attendaient impatiemment que Moos puissent les accueillir. Le vestibule dans lequel ils avaient été conduits était orné de peintures et sculptures magnifiques. Un silence étrange planait dans la tour, brisé seulement par les pas des domestiques. Soudain, une porte camouflée s’ouvrit en face d'eux, et Moos les reçut avec un grand sourire. Il était habillé d’une longue toge brune, d'un pantalon de daim et d’un sabre à sa hanche. Tol eut un mouvement de surprise voyant l’arme de Moos, qui lui dit :

- Mon cher Tol, désolé de te recevoir ainsi armé, mais les temps sont durs et la vermine d’autant plus active. Ils se sont mis à nous envoyer des pseudos assassins. Des gobelins assassins! Bref je vous souhaite toutefois la bienvenue dans ma ville, princesse. De même pour vous seigneur de Dirjol. Asseyez-vous. Que me vaut une telle visite aussi prestigieuse?

- Nous te remercions de ton accueil, et je me doute que tu as autre chose à faire. C’est pourquoi je serais très bref. Nous nous rendons en territoire éthéré. Nous souhaiterions nous approvisionner et prendre un peu de repos.

Au moment où Tol avait prononcé l’endroit où ils se rendaient, le regard du préfet s’était assombri. Il se retourna, poussa un grand soupir et demanda :

- Vous comptez vous rendre chez eux? Je suppose que l’objectif de cette mission est secret, te connaissant. Bon, je peux vous aider pour vos rations, et de nombreuses auberges vous….

Il fut coupé par une cloche qui se mit à retentir. Moos se leva brusquement, et se dirigea vers la fenêtre la plus proche. Il se tourna vers les trois autres, et lâcha :

- Je crains que votre séjour risque d’être moins calme que prévu.

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