Vérité

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Les aventuriers arrivèrent enfin devant la grande mairie. Une nouvelle fois, le groupe se divisa en deux. Ludwig, Tol et Mia poussèrent les portes en bronze, et se retrouvèrent face à une énorme statue du dieu Xutrev, au milieu d’un cloître pavé. Un grand silence régnait sur les lieux. De petits arbustes fleurissaient ici où là. Des moines, dont faisait partie le malheureux Moralx, étaient en pleine occupation, marchant tous dans différentes directions. Un petit homme chauve en bure les remarqua :

- Bonjour je suis frère Fidèlx. Que puis-je pour vous aider?

- Nous sommes à la recherche d’El, le gouverneur de cette ville.

- Laissez-moi réfléchir, ah oui! Vous parlez de frère Bonx. Suivez-moi.

Et il se dirigea vers un couloir s’enfonçant dans le bâtiment. Après quelques détours, ils arrivèrent dans un plus petit cloître. Au milieu, un petit jardin était entretenu, avec une statue du dieu en train de pleurer. De nombreuses portes en bois identiques courraient le long des quatre murs. Tol murmura à ses compagnons :

- Je ne comprends pas, El était un fervent opposant à la religion. Quelque chose ne tourne pas…

Et avant qu’il ne puisse finir sa phrase, le moine s’arrêta devant l’une des portes :

- Il est à l’intérieur. Malheureusement, il ne va pas pouvoir vous parler.

Il se retourna et poussa la poignée. Le groupe découvrit avec horreur un spectacle macabre. Le pauvre El était attaché aux chevilles et aux poignets sur une table en bois verticale. D’horribles traces de coups de fouets lui barraient le torse et ses phalanges avaient été coupées. Tol releva la tête, et constata avec effroi que ses deux yeux avaient été arrachés, et ses oreilles taillées en pointe. Le moine reprit, très calme :

- En effet, frère Bonx a péché d’orgueil, c’est pourquoi nous le punissons. Il a cru pouvoir diriger cette ville, mais il a échoué, et il en paye le prix. De plus, il a proféré des paroles hérétiques, qui encouragent la mixité raciales. Des idées dangereuses… Puis-je vous demander pourquoi vous souhaitiez le rencontrer ?

Incapables de parler face à une telle vision, le frère dut attendre quelques secondes avant d’avoir sa réponse :

- Nous voulions simplement lui montrer notre respect.

- Ah bon, si ce n’est que cela. Combien de temps restez-vous chez nous ?

- Une seule nuit, nous sommes assez pressés.

- Hum, comme vous voulez. Où logez-vous ?

- Nos amis sont en train de chercher pour nous. Puisque nous ne pouvons pas parler à El, nous prenons congé.

Et Tol se retourna face à quatre moines en armure, brandissant des masses d’arme cloutées. Ils leur barraient la sortie, empêchant toute retraite. Deux archers sur le toit en face pointaient leurs flèches encochées vers eux. Le moine, dans leur dos, reprit d’une voix glacée :

- Vos amis… Ils ont déjà été arrêtés. On ne tolère pas les sous-races ici. Emparez-vous d’eux !

Tol eut un regard pour Ludwig et Mia, qui hochèrent la tête. Tout se passa très vite. Ludwig érigea un bouclier protecteur autour d’eux, tandis que Mia brûla sur place les moines en armures grâce à une rune de feu. Alors que deux flèches rebondirent sur le bouclier de Ludwig, Tol se retourna, et planta un stylet dans la gorge du moine. Celui-ci, incrédule, ne put que murmurer :

- Hérétiques…

Il s’effondra, les yeux dans le vague, les mains plaquées sur sa gorge, tentant d’arrêter le flot de sang. Les quatre moines hurlaient, cuisant dans leur armure. Les trois guerriers foncèrent à couvert, avant que d’autres flèches ne viennent les planter. Les autres moines couraient dans tous les sens, criaient au meurtre et à l’assassinat. Remontant les couloirs déserts, ils arrivèrent enfin dans le premier cloître. Les moines, intrigués par le vacarme, s’étaient figés, ou reculaient vers des sorties. Par excès de confiance, ou par négligence, les portes menant sur la rue n’étaient pas gardées. D’un seul homme, les trois fugitifs se ruèrent vers la sortie. A l’extérieur, les passants regardaient, interloqués, ces énergumènes qui osaient les bousculer. Ils prirent plusieurs intersections, pour échapper à leurs éventuels poursuivants. Enfin, essoufflés, ils s’assirent derrière une pile de tonneaux, dans une ruelle sombre. Ludwig allait demander quelque chose, lorsqu’une explosion retentit. Sursautant, le seigneur menae les interrogea :

- Depuis quand les moines possèdent de la poudre ?

- La vraie question est : depuis quand les moines torturent des préfets ? Depuis quand ils savent tirer à l’arc et manipuler de armes de guerre ? Et comment allons-nous libérer nos amis ? répliqua Mia. Elle se tourna vers Tol pour continuer, mais celui-ci humait l’air. Il sourit :

- Vous sentez ?

Le menae haussa les épaules, mais Mia renifla. Soudain, son regard s’illumina :

- De la poudre mérone ?

Le maître d’armes hocha la tête :

- Je crois que le moine de tout à l’heure mentait. Nos amis ne sont pas dans leurs geôles. Venez !

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