Chapitre 1
— Vous raconter ce qui s’est passé cet été là, alors que ma mère nourrissait encore ses poules tous les matins, les sabots englués de boue et le tablier troué qui lui donnaient vingt ans de plus, que mes premiers émois se carambolaient dans mon sang et que cette fille, Élodie, hante encore mes nuits, me paraît aujourd’hui difficile. Et que comprendriez-vous de ces événements, que pensez-vous que cela changera à votre opinion ?
Ce n’est pas tant la douleur du manque qui me fait trembler, mais la sensation d’avoir fait ce qu’il fallait, bien que votre flingue pointé sur moi ne laisse pas mes mots remonter comme ils devraient. Je crois, lieutenant Bernaux, que si vous pouviez poser cette arme, je pourrais essayer de vous expliquer, si tant est que vous puissiez comprendre, pourquoi j’ai fait tout ça.
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