Je regardais par la fenêtre les flocons de neiges tomber du ciel. On ouvrit la porte et je ne fis rien. Une personne entra et je n’ai même pas besoin de me retourner pour reconnaître ta présence. Je sais que tu es aussi triste que moi. Je n’ai pas besoin de te voir pour savoir que tu t’approches de moi. Je ne sens pas ta peau mais je sais que seuls quelques millimètres nous séparent. Je sens ton souffle chaud qui vient caresser doucement ma joue et je fermai les yeux.

Cela fait tant d’années et je ne pensais plus, n’espérais plus te revoir. Tu étais sorti de ma vie, et je croyais que tu ne reviendrais plus. Tu es revenu et cela a été plus violent qu’un ouragan.

J’avais tourné la page pourtant.

Je t’avais oublié, toi.

Ton rire mélodieux, ton sourire charmeur et malicieux, ton regard espiègle qui me lisait comme dans un livre ouvert et la saveur de tes douces lèvres contre les miennes.

Avec le temps, j’avais réussi à t’oublier, du moins un peu. C’est ce que je pensais. J’avais tourné la page.

Et regarde-nous.

Regarde où nous en sommes.

Regarde ce que nous sommes devenus.

Regarde ce que nous avons parcouru.

Les personnes blessées. Celles qui sont restées. Celles qui se sont accrochées. Celles qui se sont perdues. Celles qui nous ont empêchés de sombrer. Celles qui ont sombré.

Et nous voilà face à quelques choses que nous ne savons plus contrôler.

Nous ne savons plus quoi faire alors que nos âmes se sont égarées.