Chapitre 14 :
La fin du dîné sonnait étrange. Une semaine était passée, et je me la ressassai toujours dans ma tête. On avait pris le désert sans les parents de Dylan et sans Pola, puis nous étions tous partis chez nous. Dylan avait pris quelques affaires et s’était installé dans la chambre de Mallo, avec lui. Ils ne se cachaient plus, et c’était assez mignon à voir. Personne n’avait encore vu Pola. Dylan lui avait laissée l’appartement et elle n’avait appelé personne. J’avais décidé de la voir avec Nina en milieu d’après-midi. Même si Dylan était mon meilleur ami, Pola demeurait tout de même mon amie aussi. Je ne pouvais pas la laisser tomber. Je ne m’y résignerai pas de toute manière.
De son côté, Dorian essayait de forcer auprès de Vanessa. Nous avions toujours en tête de découvrir ce que mon ancienne meilleure amie et Nathan traficotaient ensemble en plus de leur batifolage qui semblait s’être stoppé depuis quelque temps. Pour une raison qui nous était encore inconnu, je ne l’avais pas abordé avec Nathan et Dorian n’y avait pas encore pensé à en parler à Vanessa. Dorian passait du temps chez Vanessa, il découvrait son fils chaque jour et je pouvais lire son bonheur dans ses yeux et sur son visage à chaque fois qu’il rentrait à l’appartement. Je crois bien que ses sentiments pour Vanessa revenait peu à peu, mais il ne le montrait pas. Quant à Vanessa, je ne sais pas si elle en était consciente. Sauf que je commençais à penser le contraire. Était-ce réciproque ? Je ne ferais pas l’effort de le demander à Nathan. Au fond, je n’avais vraiment pas envie de savoir ce qu’il ressentait pour quiconque. Nous étions en octobre, et c’était bientôt mon anniversaire. J’allais avoir 23 ans, prochainement. Je n’ébruitais jamais ce fait, juste pour voir quelle personne et quel ami aurait la présence d’esprit de me le souhaiter. Au début du collège, personne me le souhaitait. Tous mes amis oubliaient. Avec le temps, et aillant gardé mes amis, c’est rentré dans leur tête.
On était le week-end, et je n’avais pas cours. Malgré tout, je me réveillai relativement tôt. Nous étions en début d’année, du coup je ne révisais pas à fond, mais j’aimais pouvoir vivre, et je refusai depuis la fin du lycée de faire des grasses matinées car je voulais un peu profiter de la jeunesse. Avec toute ma personnalité sombre que je me connaissais au collège et encore quelques fois aujourd’hui, jamais je n’aurais pu prédire que j’allais penser cela. Finalement, si. Comme quoi, il y avait un début et une fin à tout. Peut-être que de le réaliser demeurait encore pire. Je ne savais pas. Bref, ce matin, je n’allais pas réviser, ni trop sortir dehors pour le moment. J’allais écrire un peu comme j’essayais de faire tous les jours car je ne pouvais cesser de m’en passer, et lire un peu même si je lisais lors des trajets pour aller à la fac. Ce soir, nous allions chez Kristia, nous allions revoir Marius. Je ne l’avais pas recroisé depuis la dernière fois, et Dorian ne lui avait pas autant parlé que cela. Dorian dormait encore, je supposais que Dylan et Mallo aussi. Pour faire simple, toute la maison dormait, elle restait dans un silence presque stressant. Très tôt, j’avais entendu Clément partir, il voulait voir ses parents un peu. Je restais en pyjama et me traînai jusqu’à la salle à manger. Nathan buvait tranquillement son café, en griffonnant des choses qu’il cachait comme à son habitude.
— Je suppose que cela fait aussi partie de ses choses qui doivent rester secrètes pour ma protection, dis-je à voix haute.
Je posai une tasse à l’autre rebord de lui et versai du café pour m’asseoir, en face de lui. Il releva la tête et esquissa un sourire alors que je pris du pain qu’il avait fais griller mais qu’il ne mangeait pas.
— Bonjour, Laurianne.
— En fait… tu n’avais pas l’intention de les mangers ? questionnai-je en lui brandissant le pain grillé que je venais de beurrer, sous ses yeux.
Il devait trouver cela drôle puisqu’il laissa échapper un petit rire en secouant la tête pour m’affirmer que je pouvais prendre le restant des pains grillés si j’en avais envie. Il avait l’air d’humeur joyeuse. Il y avait des jours, où il pouvait faire des blagues, et des petites moqueries gentilles sans fonds mauvais, que j’avais longtemps eu du mal à discerner l’amusement et non la méchanceté. Je me rappellerai toujours de la blague qu’il avait fais lors du débat sur l’amour. Une amie à Nina avait dis que pour que les romances soient intéressantes dans la littérature et la cinématographie, il fallait qu’elle ne soit pas bateau. Comme le Titanic, avait-il répliqué. Franchement, sur le coup, le jeu de mot était tellement bien fait, toute la classe a rit il me semble. Cela me rendait nostalgique de me remémorer des souvenirs. Les deux premières années du collège n’avaient pas été les plus faciles de ma vie, et sûrement les plus sombre, plus particulièrement la deuxième. Sauf que je les avais trouvés en quatrième et en troisième, et cela avait changé ma vie. Je n’étais plus seule, ni avec des «amis» qui en avait rien à foutre de moi et me laissait à l’écart. Je relevai la tête.
— Tu n’as toujours pas répondu à ma question, fis-je remarquer en cherchant la bouteille de jus d’orange du regard.
Ce n’était pas un amateur de jus d’orange mais Clément si. Je vérifiai donc s’il ne l’avait pas rangé avant d’ouvrir le réfrigérateur.
— Je t’ai déjà répondue, je ne les mange pas. Je te les laisse volontiers.
Je me levai pour prendre la bouille de jus dans le frigo et prendre un verre avant de le fixer alors que je débouchonnai la bouteille pour remplir le verre afin d’en boire. Jusque là, rien d’étrange. C’était une matinée parfaitement normale et elle demeurait normale de toute manière.
— Tu vas mettre du jus partout sur la table, prévient-il en déviant son regard du mien.
Je redressai vivement la bouteille et je sentis quelques gouttes du liquide tomber sur le dos de ma main. Je n’y pris pas attention et portai le breuvage à mes lèvres. Ce n’était plus vraiment comme avant, c’était différent. Mais je crois que je ressentirai toujours quelques sentiments pour lui. Je pense que cela s’atténuerait avec le temps, mais cela ne disparaît jamais même si on aime une autre personne. Je n’en ai pas la conviction, mais j’en ai réellement l’impression. Je me rassis et posai le verre faisant comme un vacarme dans ce silence incroyable pendant qu’il continuait à griffonner sur son carnet. Il devait déjà y être à la moitié. Il continuait toujours un peu plus à attiser pas curiosité, et j’étais persuadée que ce calepin avait un rapport à ce qu’il me cachait avec Vanessa. Cela me semblait vraiment évident alors qu’il n’y avait aucune raison apparente.
— Je ne parle pas de cette question-là. La toute première quand je suis rentrée. Je suppose que ce carnet est top secret vu la manière dont tu le caches avec tes bras, tes mains et ta tête. C’est encore un truc secret pour moi et les autres et peut-être même Clément finalement. Encore un truc qui fait partie des raisons de ton départ que tu t’obstines à rien me dire.
— Peut-être, peut-être pas. Tu crois sérieusement que si c’était le cas je te répondrais : « bah oui, cela un total rapport avec mon départ et celui de Vanessa ».
— Donc vos départs sont liés ? Et ce carnet peut donc mettre intéressant.
Je remarquai que j’avais bien supposé et posé pile la bonne question lorsque son visage vira au cramoisi même si ce fut discret et très rapide. Cela me donnait l’illusion d’avoir une très bonne vue et d’être une bonne observatrice alors que j’étais myope à -5 et que le matin, je me retrouvais toujours à côté de la plaque. Nathan s’arrêta décrire et lâcha son crayon à papier. Au début, je pensai qu’il allait juste se servir de la gomme à la moitié bleue et l’autre rose pour effacer une partie de ce qu’il venait de copier, mais il n’en fit rien. Il me regarda, son regard n’était pas sévère mais soucieux pourtant il essayait de dissimuler son exaspération et son expression grave qui ressortait un chouia dans les traits de son visage.
— Tu pourrais arrêter d’être intelligente ? Cela éviterait de compliquer les choses. Tu n’as pas intérêt à prendre ce carnet sinon tu pourrais en regretter les conséquences. Et cela ne sera pas de ma faute. Donc écoute-moi un peu, je t’en pris. C’est pour ton bien. Je suis sincère.
Je le regardai, incrédule et soupirai avant d’avaler une gorgée.
— Je suis stupide, pas intelligente. Je ne sais pas de quoi tu veux me protéger, mais un jour je finirais bien par le savoir.
— Sauf que j’aimerais retarder cela lui plus possible justement. Pour ton bien, et celui de Dorian car lui aussi risque d’être en danger si Vanessa laisse fuiter les infos.
— Donc nous sommes potentiellement en danger avec Dorian…
— Oui. Tu sors, aujourd’hui ? Hormis la fête de Kristia et Marius.
— Je vais chez Pola avec Nina.
— Bien, je viendrais.
— Et quand j’irai chez mes parents, tu viendras aussi ?
— Oui. Je resterais dans la voiture. Puis, j’ai cru comprendre que tu n’allais pas souvent les voir.
Et il avait raison. Je n’allais pas voir souvent mes parents, et ce n’était pas parce qu’Inès y était que j’allais y aller tous les jours. Plus souvent peut-être, mais pas tout le temps. D’ailleurs quand est-ce que mon frère rentrait de Guadeloupe ? Et il fallait peut-être que j’aille voir Santiégo un de ses jours. J’avais l’impression d’avoir plein de chose à faire en ce moment. Ma vie n’avait jamais vraiment été passionnante, surtout au collège. Les seules choses qui se passaient là-bas c’était de me rappeler ma taille en regardant la foule, de recevoir des câlins de certaines personnes : Nina, parfois Lorie ainsi que Marius, Linda et quelques fois Pola. C’était surtout à la fin du collège, je recevais des câlins tous les jours. Au fond, je crois que cela me rassurait car je me sentais appréciée et que j’avais été si souvent mise à l’écart. Puis le début du collège n’était pas super, et la fin non plus avec la nostalgie et certaine personne qui rentre en jeu.
La matinée fut une routine que j’aimais bien. Elle était tranquille en gros. Lecture, écriture, étudier un peu. Après le repas, j’annonçai donc au autre que j’allais rendre une petite visite à Pola avec Nina. Dylan semblait assez angoissé par cette nouvelle alors que Mallo me demanda de me tenir au courant de l’état de ma confidente. Je le lui promis, et attendis Nathan pendant un moment. Mais qu’est-ce qu’il faisait ? J’eus le temps de passer un coup de fil à ma mère avant qu’il arrive. Il s’excusa promptement et rentra dans sa voiture en un éclair. Il me demanda s’il devait faire un détour pour prendre Nina avec nous, mais je savais qu’elle m’attendait déjà là-bas. Comme d’habitude, il avait pris soin de laisser des musiques que j’aimais, à croire qu’à l’époque, ma mère l’avait prévenu de mon comportement en voiture, c’est-à-dire : change la radio dès qu’une chanson ne me plaît pas ou qu’il y a une pub et tout simplement pas de musique. Oui, j’étais assez soûlante, et je le suis toujours d’ailleurs. Je n’avais finalement pas si changé que cela. Nathan décida de sortir lui aussi de la voiture pendant que je faisais la bise à Nina.
— A bah tiens ! Nathan. Cela faisait longtemps dit donc !
— Je t’ai supportée durant trois ans au collège, je suppose que cela m’a suffi.
Il disait cela pour rire, cela s’entendait à sa voix, et on le savait toutes les deux. Nina fit mine d’être vexée avant de sourire. La jeune femme ne savait pas bouder les gens, encore moins ceux qu’elle appréciait. Elle n’avait jamais détesté Nathan, sauf quand il m’avait brisée le cœur, mais sinon, elle s’était toujours plutôt bien entendue avec lui. Nathan décida de monter lui aussi dans l’immeuble mais il ne rentra pas dans l’appartement. Je me demandais si Pola serait contente de le voir… Sûrement. Alors que Nina tapait à la porte, je le rattrapai alors qu’il partait à l’autre bout du couloir. Sa main me semblait si brûlante même si le contact fut bref, et pour cause, il se retourna immédiatement et me jaugea du regard.
— Tu devrais rester. Je suis certaine que cela lui ferait du bien, de te voir.
— Qu’est-ce qui te fais dire cela ?
— Vous étiez amis à l’époque, puis elle était contente de te revoir il y a quelques semaines.
Même s’il ne répondit pas, il finit par céder puisqu’il me suivit jusqu’à l’intérieur de l’appartement lorsque Nina s’y engouffra, la porte ouverte par je ne sais pas qui. C’était la grande sœur de Pola. Elle se ressemblait beaucoup toutes les deux, presque des jumelles mêmes si elle n’avait pas le même âge. Le petit frère de Nathan lui ressemblait énormément aussi. Moi, je ne ressemblais pas tant que cela à mes frères, c’était plus au niveau de la personnalité. Je prêtai les traits à un mixte des deux. La seule différence, c’était que Pola portait des lunettes. Au bout d’une semaine, l’appartement se transformait déjà. L’éviter était débordé d’assiette et de couvert salle, pas encore nettoyés. La poubelle contenait de la nourriture préparée qui n’avait pas été avalé. Une couverture légère reposait par terre, juste à côté du canapé, des verres d’alcools entreposées n’importe comment au pied du sofa et sur la table basse presque surchargée. Il n’y avait pas beaucoup de lumière dans les pièces depuis que les rideaux restaient continuellement fermés, ne laissant aucun filet de lumière passer. La télévision débranchée affichait un écran noir. L’aîné de Pola les conduisit donc à l’unique chambre de l’appartement. Il n’y avait qu’un petit plus de lumière du jour. Pola dormait, elle portait son pyjama, mais elle ne s’était pas démaquillée de la soirée et on voyait le tout, qui avait coulé. Des mouchoirs pliés en ronds se retrouvaient par terre et je ne peux m’empêcher de me retourner, le temps de me faire penser de ne plus regarder le sol. Nathan se pencha pour pouvoir me parler à l’oreille.
— Tu as toujours cette phobie étrange, murmura-t-il.
— Oui, répondis-je en fermant les yeux avant de les ouvrir.
Je posai spontanément ma main sur mon épaule sans trop savoir pourquoi. Je tournai la tête pour regarder mon amie. Pola semblait dormir paisiblement, sans faire de cauchemars. C’était déjà cela. Je sentis le regard de sa sœur, Pauline, sur moi. Elle avait un bracelet argenté avec un cœur de la même couleur, accrochée au poignet droit, Pola avait le même au même endroit. Les deux sœurs avaient toujours été très fusionnelles.
— Vous avez remis cela ? demanda Pauline à Nathan et moi.
Je sentis mes joues s’enflammer et je jetai un regard en biais à Nathan, lui aussi rougissait. Je m’éloignai de quelques pas. J’ai bien l’impression que Nina s’étouffe de rire après cette question.
— Non, protestai-je doucement. Je suis célibataire, mais Nathan est en couple avec Vanessa.
Comme si Pauline savait qui était Vanessa ! J’étais un peu idiote de préciser, cela n’apportait rien qu’un prénom. Pauline ne connaissait pas Vanessa. Et je ne pense pas qu’elle s’intéressait vraiment à notre vie amoureuse.
— Je ne suis plus vraiment avec Vanessa, déclara Nathan d’une voix neutre.
Je ne savais si c’était une bonne chose qu’il l’ait dit ou non. Maintenant, le regard de Pauline se fit plus insistant et moqueur. Il n’aurait pas dû le dire, et pourquoi n’étais-je pas au courant ? Tout cela commençait vraiment à devenir embarrassant et Nina intervint pour essayer de désamorcer la gêne qui s’installait rapidement :
— Eh bien ils sont tous les deux célibataires et ils sont ex. Puis, y a l’ancien plan cul de Linda qui s’intéresse de près à Laurianne. A ce que j’ai compris, Lorie et Linda m’ont dit qu’il essayait d’obtenir de tes nouvelles et essayaient de trouver un moyen pour la revoir.
En tous cas, moi, j’étais encore plus embarrassée qu’avant et je sentis le regard sombre de Nathan me fixer. Finalement, elle aurait mieux fais de ne pas intervenir. Pourquoi n’était-il pas très emballé à l’idée que quelqu’un me drague ou veule faire ma connaissance ? Cela venait sûrement de ses nombreuses choses qu’il ne voulait pas me révéler. Un jour, avec Dorian, nous parviendrons à nos fins, une bonne fois pour toutes. Je m’assis sur le rebord du lit et regarda Pola.
— J’ai dû lui donner des somnifères pour qu’elle dorme tranquille, informa Pauline, le cœur lourd. Elle n’arrivait pas à dormir et ne faisait que pleurer. Je… je vais vous laisser.
Elle s’éclipsa, et je pris la main de Pola, regardant sa poitrine se soulever régulièrement comme si elle respirait profondément. Je me demandais bien quand elle allait se réveiller. Je fis signe aux deux autres que j’allais rejoindre Pauline et ils hochèrent la tête. Nina s’assit au côté de Pola, Nathan de l’autre. Pauline commençait à laver les assiettes salles.
— Tu veux un coup de main ? dis-je.
— Cela va aller, merci quand même.
Je restais debout et m’appuyai contre un plan de travail, la tête tournée sur le côté droit pour regarder Pauline.
— Tu en veux à Mallo et Dylan ? questionnai-je.
— Mallo non. Il ne représentait rien pour Pola, commença-t-elle en secouant ses mains, posant assiette par assiette sur le côté. Dylan, oui. Je comprends pourquoi il a fais cela, mais je lui en veux de ne pas l’avoir fais avant. Il a continué à lui faire espérer, jusqu’à ce qu’elle le demande en mariage. Je comprends que c’est délicat et embarrassant de décliner devant toute la famille. Mais de la quitter devant la sienne et ses amis. Je ne peux pas vraiment l’accepter.
— Je comprends, soufflai-je.
J’entendis du bruit provenant de la chambre. Pola devait s’être réveillée. Je laissai Pauline continuer à nettoyer pour rejoindre les autres. Pola ne pleurait pas ou plus, mais sa mine restait déplorable. Elle n’avait aucune envie de se nettoyer le visage, de se lever de son lit. Elle me tendit les bras et je m’assis à ses côtés pour lui faire un câlin, le cœur lourd. J’avais l’impression d’être déchirée entre le couple de mes deux amis et Pola. C’était horrible comme sensation. Nina partit dans la salle de bain et ramena des lingettes démaquillantes pour les passer sur le visage de notre amie. Nathan nous regardait.
— Vous… Vous étiez au courant pour Mallo et Dylan ? voulut-elle savoir.
Sa voix était rauque, elle n’avait pas l’air de l’avoir utilisé durant la semaine. Je faillis baisser le regard mais me rendis compte que je cherchais celui de Nathan lorsque je le rencontrai. Nina me fixa. La gêne que je ressentais se relançait. Je n’aimais pas cela. Je soupire.
— Tout le groupe l’a su quelques jours avant, avouai-je.
— A partir de quand ?
— J’étais la première à le savoir. Le jour où les parents de Dylan sont venus, et que Dylan était repartit chercher Mallo qui était parti lorsqu’il a appris le mariage. Cela aurait pu être la fin si Mallo ne lui avait pas pardonné que Dylan ne s’était pas accroché. Tu étais chez ta sœur.
— Et vous ne m’avez rien dit !
— C’était délicat. On n’allait pas se pointer en pleine journée et dit « oh ! Salut Pola ! En faites, j’ai appris que ton futur mari te trompe avec son partenaire de travail ». Cela aurait été pire, puis, c’était à Dylan de te l’avouer.
— Depuis combien de temps sont-ils ensemble ?
Ma gorge s’assécha. Quand on était renté à la colocation, nous avions parlé avec le couple et ils nous avaient un peu parlé du début de leur histoire. J’avais peur que la vérité soit vraiment beaucoup plus destructrices pour Pola, mais je ne pouvais pas lui mentir comme cela.
— Depuis deux ans, je crois.
Je vis son regard se voiler alors que sa bouche resta en suspens. Puis ses mains se refermèrent sur mon bras et sa tête se cogna à mon épaule alors qu’elle éclatait en sanglot. Je lui frottai le dos et Nina lui murmurait quelques mots pour essayer de la consoler, mais il n’y avait rien à faire. Pauline devait sûrement s’inquiéter depuis la cuisine. Nathan regarda Pola, compatissant, mais ne faisait rien puis il me regarda. J’eus l’impression qu’il voulait me dire plein de choses.
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