Chapitre 31 - La Bête
Quelques temps avant…
*Kara
— Quelle saloperie de vase !
Schlorp. Un bruit peu ragoûtant suivit cette remarque d'Horebea. Nuzzeg s'empressa de proposer de la prendre sur son épaule, ce qu'elle accepta. Kara regarda sa sœur et ses trois mourmons de main avec un sourire en coin.
— Quoi ? fit sa sœur quand elle le remarqua.
— Rien.
C'était assez étrange ; Kara était d'un naturel solitaire, n'appréciant peu ou pas la compagnie de ses semblables. Elle soupçonnât tenir ce trait pour responsable de son amour pour Yannis, dont elle remerciait le Grand Serpent pour son absence.
Schlurp. Bon, elle se dit qu'elle aurait put être dans une meilleure situation. Mais l'important, c'était de retrouver Lucans !
— Endath, fit Béryl en pataugeant. Tu veux me porter sur ton épaule ?
— Je te merde, cracha la mournienne en lui offrant un doigt d'honneur, expression et signe qu'elle avait apprise deux heures plus tôt.
— Quand arriverons-nous ?
— Maintenant, fit Ashuz.
La grotte des marécages de Bullbill Downspire s'ouvrait béante sur des ténèbres insondables. En s'approchant, Ashuz prononça une formule et sa main s'illumina. Elle la leva droit devant elle, éclaira le chemin et les parois humides.
— Là ! s'écria Kara.
*Loup
— Là ! s'écria la traîtresse. J'ai vu quelque chose !
Le cri se répercuta dans la grotte avec la force du tonerre, vrillant ses oreilles. Il grinça de fureur, car on avait troublé son sommeil. Il gronda en se levant, sa fourrure fourbie traversée de vagues de colères. Il passa sa patte sur le mur, aiguisant ses griffes sur la pierre dans un crissement. Il huma l'air ; là, la traîtresse… Elle était toute prêt.
Son amie était là aussi, elle semblait… inquiète d'après l'effluve. Mais pas de peur. Il se lécha les babines en reniflant l'odeur des trois autres ; bientôt, il aurait leur chair entre ses dents. Après tout, il tuait avec facilité. Ses crocs étaient des dagues, ses jambes des lances. Ses yeux jaunes puisaient dans l'ombre tandis qu'il se fondit en elle…
Loup se décida à bondir hors de la caverne pour sauter sur le géant.
— AAAAAH !!!
*Kara
— Là ! J'ai vu quelque chose ! (Kara vit la forme bouger furtivement, avant de s'effacer pour jaillir devant eux) AAAAAH !!!
Ashuz la plaqua au sol tandis que la chose passa au dessus. Elle heurta lourdement le sol, se releva dans l'instant, écarquilla les yeux : l'incarnation de la bestialité, couverte d'un épais pelage dont le frémissement rappelait ceux des vagues. Le museau humide qui, à chaque expiration, projetait un petit nuage. Les crocs révélés par les grognements. Les yeux jaunes inhumains.
Une créature cauchemardesque qui mesurait trois fois leur taille. Kara blêmit :
— Qu'est-ce que c'est que cette chose ?
— Loup-garou ! s'écria Béryl en se plaçant derrière les cinq mourmons.
Le « loup-garou » se tassa et se détendit en foulées marteleuses, usa de sa vélocité pour asséner un coup de griffe qui fut stoppé par l'épée de Nuzzeg dans une gerbe d'étincelles. La bête gronda de colère, le géant d'effort, qui la repoussa dans un « Ah » et un geste large.
Kara dégaina son épée, suivant le loup des yeux. Il s'était tourné vers Nuzzeg et sa gigantesque arme, épiant ses moindres gestes. C'est ma chance ! Elle fonça, lame pointée vers le flanc. La créature la remarqua, bondit sur le côté. Mais Kara l'avait prévu : son bras s'écarta en arc de cercle pour frapper, et fit mouche. Un hurlement. Un peu de sang couvrit le métal.
La magicienne, toujours emportée par son mouvement, se réceptionna à l'aide d'une roue habile. Dans l'instant, Ashuz incanta un sortilège et Endath leva sa main brûlante : un éclair violet et une boule de feu filèrent droit sur le loup, qui tourna la tête. Mais trop tard ; une explosion violette projeta boue et vase aux alentours, puis un nuage de fumée mauve suivit l'éclatement.
— Prends ça ! ricana la pyromane.
Endath réarma son bras et tira. Les explosions successives furent assourdissantes, forçant Kara à couvrir ses oreilles et à se tourner pour éviter de prendre de la boue dans les yeux.
— C'est bon ! hurla Ashuz pour interrompre sa sœur d'armes.
Endath s'arrêta, le teint cireux et le front luisant, respirant par petits coups. Même si on possédait une Nature, ça ne nous offrait pas une réserve magique plus grande et Kara se rappelait d'Endath comme étant la moins endurante du groupe. Toujours sur le même ton, Ashuz lui intima de s'asseoir (sûrement parce que la pyromane avait les oreilles qui sifflaient). Kara détourna son regard du duo pour regarder le nuage de fumée.
— Grrrmlrlgmnn…
— Oh merde… Endath ! s'écria Kara en courant vers elle.
La fumée fut transpercée de la masse de fourrure, qui renversa Ashuz et Endath sous ses griffes. Kara s'époumona dans la course pour attirer l'attention du loup-garou…
…quand Ashuz incanta de nouveau, le loup plaqua sa griffe contre la bouche de la mournienne, avant de soulever Endath vers Kara qui s'arrêta net. Le loup grimaçait… souriait ? Elle s'horrifia en se rendant compte de l'absurde. Mais l'était-ce vraiment ? Et si ce monstre avait un lien avec la disparition de Lucans ?
Horebea se décida de sauter à la rescousse de sa soldate, mais sa sœur l'arrêta d'un geste :
— Il l'utilise comme appât !
Le loup grogna par intermittence, imitant un rire grinçant presque humain.
— Quoi ? (Horebea se tourna vivement vers Béryl) Depuis quand vos chimères sont intelligentes ?
— C'est un loup-garou, ça signifie qu'il est aussi humain.
Cette chose était humaine ? Kara tourna son regard dégoûté vers la parodie naturelle du fameux prédateur terrien, ses petits yeux jaunes se plissant de… de plaisir à l'idée de manipuler aussi aisément un quintet de mourniens aussi forts qu'eux.
— Pose.
Kara se pétrifia à l'entente de cette voix gutturale, et encore plus quand elle vit la griffe se soulever sous le cou d'Endath, trop épuisée pour se débattre. Le message était clair : « Pose ton arme ou elle meurt ».
Kara posa son arme…
…mais Horebea empoigna la sienne avec plus de fermeté, jetant un regard sombre à l'hybride. Ce geste bouleversa si profondément Kara qu'elle en ouvrit la bouche tel un Pthoomph en train de bailler. Kara connaissait sa sœur, elle… elle était la plus à même à s'attacher aux autres, en particulier ceux qui la suivaient dans ses pas.
— C'est ton amie ! Comment peux-tu être aussi prompte à la sacrifier ?
Et c'est là qu'elle croisa le regard noir de sa sœur.
*Horebea
Et c'est là qu'elle croisa le regard apeuré de sa sœur.
Et oui, très chère sœur, pensa la presque-sosie de Kara. Je ne suis plus la petite fille que tu trouvais arrogante et idiote au point de ne pas penser au sacrifice de mes... Non, Horebea ne considérait pas les Scaravenger comme ses « larbins ». Ils étaient ses mourmons de main, des gens en qui elle faisait confiance, sur qui elle pouvait compter.
Mais qui lui avaient fait promettre d'être abattus s'ils devenaient un danger pour sa vie.
Elle leva son épée, prête à en découdre. Le « loup-garou » se tourna vers elle, et ses yeux d'ambre la vrillèrent, mais elle tint le regard, qui disait : Nous sommes des guerriers, nous avons appris à mourir. L'hybride céda et balança Endath sur le côté en grondant. Nuzzeg, malgré ses blessures, parvint à la rattraper. Il fit un signe de tête à Horebea ; Endath était toujours en vie.
Le loup-garou ne parut pas s'en enchanter, car il se cambra sur ses pattes arrière et rugit, de la bave giclant de sa bouche. Horebea n'attendant pas une seconde plus et chargea la bête. Une fois à son niveau, elle évita un coup de griffe circulaire en glissant en dessous de la créature, lui entaillant le ventre. Elle fut elle-même impressionnée par sa prouesse quand elle se remit debout en une roulade.
Mais c'était une victoire fantoche : la blessure se referma presque immédiatement. La créature gloussa telle une Gnyss, et fit cliqueter ses griffes. Sans prévenir, elle jaillit sur Horebea qui para la griffe in extremis ! Le déluge de coups qui s'ensuivit fut tout autant ardu, car le loup-garou était erratique, sauvage, n'avait aucun style de combat particulier. Mais c'était aussi une faiblesse…
Elle glissa sur une attaque avec la Fente de La Sauge qui Fuit puis enchaîna par le Grand Détour du Lac Salé, attaque circulaire suivie d'un moulinet d'un poignet pour faire une pique à l'aide des hanches et de l'épaule, sans bouger ses pieds du sol. L'attaque arracha quelques morceaux de chair et perça un organe, arrachant à la créature un grognement. Mais ce n'était pas fini !
Ses pieds cloués au sol furent comme éjectés avec force – tout sa puissance s'était concentrée sur le bout de la plante de ses pieds – la faisant bondir au dessus de la tête du monstre en salto avant. Elle en profita pour exécuter la Tornade Hurlant Milles Épines, qui taillada la tête et le dos du monstre.
La réception assurée, elle fit un geste du poignet pour se débarrasser du sang sur sa lame. Et il y en avait ! Tout autour de la bête, des filets de sang teintaient le sol d'un motif particulier. Maintenant ! se dit-elle en plantant son épée dans le sol. Du sang partait de l'endroit planté jusqu'à atteindre le motif.
— Dashva Nahir Gayol !
Les Yrbistales, anciens rituels païens d'avant Abraxas. Ça passe ou ça casse, pensa-t-elle. Et cela passa : Le sang se mit à luire et prendre une teinte violette, éblouissant la créature qui dut se recroqueviller, ses bras autour des yeux. La lumière devint si forte qu'Horebea faillit invoquer un sort de Tamisage pour éviter de devenir aveugle, mais la lumière s'éteignit l'instant d'après.
— Horebea ! s'écria Béryl.
L'humaine montrait le monstre qui était toujours vivant, bien qu'il avait les yeux rougis et emplis de larmes. Autour de lui, le sort avait disparu. Alors seulement Horebea sourit et retira son épée du sol. Tout à coup, des marques violettes apparurent sur tout le corps du loup-garou, lequel n'avait apparemment rien remarqué : il sentit que la magicienne avait baissé sa garde et se rua sur elle.
Sa griffe tailla la magicienne de long en large.
— Horebeaaa !!! hurla de détresse Kara.
*Béryl
Elle observa la scène avec horreur : Horebea qui tombait au ralenti, une gerbe de sang accompagnant sa chute. Devant, la bête qui ricanait, la bouche en sang… La bouche ? Oui ! La chose recula en toussant, et du sang coula de sa bouche. Se pourrait-il que… ?
— On dirait… (Horebea se redressa) que j'ai enfin réussi à le maîtriser, sœurette.
Elle était indemne. Son armure légère était déchirée, mais la peau était nue. Béryl ne comprit pas… S'agissait-il d'un sort de protection ? Mais Horebea n'était pas capable d'en lancer d'aussi puissants ! Ce fut lorsqu'elle se tourna vers Kara qu'elle comprit qu'il ne s'agissait pas d'un simple sort : la sœur de la mournienne caustique semblait être tombée des nues.
— Non… Père t'a pourtant…
— Y a des choses que tu ignores, la coupa Horebea. Maintenant, admires : c'est à mon tour de briller.
La bête était titubante, mais ses blessures se refermèrent. Elle prit un petit moment pour se remettre, et se rua de nouveau sur Horebea. Celle-ci esquiva la morsure claquante et donna un coup de pommeau puis de garde presque dans le même mouvement. Sous les yeux ébahis de Béryl, la magicienne devenait une ombre de chair et de métal, arrachant des plaintes et des chairs du loup-garou.
Mais le plus étonnant, c'était qu'à chaque fois qu'elle se faisait toucher, une brève lueur violette à travers le combat apparaissait, et une gerbe de sang jaillissait. Mais Horebea n'avait aucune blessure. Béryl comprit enfin :
— Ses blessures à elle… sont infligées au loup !
— C'est un des Anciens arts mourniens, ceux de la maison Ybris… Mais je ne comprends pas, ça ne devrait pas être aussi puissant !
— Alors il n'y a qu'une explication : c'est sa Nature !
*Horebea
La sensation de toute-puissance qui l'habitait était sans commune mesure. Elle put le comparer à boire directement à la source de la magie. C'était sa magie à elle, désormais. Horebea n'était plus enchaînée par des Runes, des Glyphes, des Mots… sa seule limite était son imagination et son audace.
Comme cela aurait dû être depuis sa naissance
Le loup garou la griffa de nouveau, et de nouveau elle sentit la blessure dévorée par la magie pour être vomie sur le monstre. Lequel subit les dommages. Elle ne se reposa pas sur cet avantage et attaquait de plus belle, car sa magie était son bras et elle était le bras de la magie. Ses coups étaient plus violents, plus rapides. Chaque odeur, son et image était décuplée par dix, et elle voyait les Auras de toute chose autour d'elle.
Mais elle n'était pas un magicien légendaire comme Yannis, et ne disposait que de sa réserve kirrotique personnelle. Qui s'épuisait à chaque coup donné par le loup-garou. Mais ce dernier, lui, semblait infatigable, et ses blessures se refermaient à toute vitesse. Trouve une solution ! se dit-elle. Alors qu'une partie de son cerveau était centrée sur l'esquive et l'attaque – œil gauche – une autre observa les environs pour repérer un détail – œil droit – et Tzing !
L'Aura du loup était faible, trop faible pour alimenter un sort d'auto-régénération aussi puissant. Seulement, le détail était que son Aura était alimentée par un cordon d'énergie dont la source se trouvait dans la caverne. Elle faillit en à appeler Mikshot pour qu'il fasse pleuvoir ses flèches dans le trou sombre, avant de le maudire pour son absence. Faut tout faire soi-même !
La magicienne usa d'une technique un peu fourbe, qui la fit d'abord se Déphaser. Elle faillit vomir par l'afflux de pouvoir, ne s'attendant pas à un tel changement grâce à sa Nature. Son corps sembla gonfler et elle frappa le sol du pied… ce qui le fit trembler et se souleva une vague de boue.
Elle s'attendait à ce que le monstre soit aveugle des yeux et du museau dans cette purée de poix, surtout que la boue allait obstruer ses orifices. En revanche, Horebea distinguait très bien la source dans la caverne. D'un geste de main, elle invoqua une lance de sang, sa magie à elle. Et la lança avec toute la puissance qu'elle put.
La caverne explosa.
*Kara
Quand elle aperçut la silhouette se dessiner à travers les gravats et la poussière, elle n'en crût pas ses yeux.
— Dame Ophilian ?
Il s'agissait bien d'elle, en effet. Elle semblait pourtant surprise d'avoir été remarquée, mais son visage fut traversé par la haine l'instant d'après. Et c'est là que ses yeux apparurent : un duo d'iris verts et fendus. C'est une orbasos… Soudain, elle tourna son regard vers Kara qui sentit sa tête se fendre en deux. Elle plaqua ses deux mains sur ses tempes, mais la sensation ne fit que se renforcer. Kara n'en aurait plus pour longtemps.
Sou|dain, l|e mon|de f|ut cou|pé e|n de|ux.
Kara fut libérée de l'emprise, mais fut complètement déboussolée. Le monde avait… changé, puis repris son état initial. Apparemment, Dame Ophilian semblait également pâtir des mêmes interrogations, car son visage était tordu par l'incompréhension. Kara, à l'aide de ses années d'entraînement guerrier, reprit le contrôle d'elle-même. Elle ramassa son épée au sol et fonça sur la magicienne en robe grise.
Elle dut l'éventrer car la Nature de la grise refaisait surface. Dame Ophilian, ou ce qui restait d'elle, hoqueta et baissa les yeux vers les deux mains empoignant l'épée qui la traversait de part en part. Un toussotement sanglant, puis elle s'effondra dans les bras de Kara. Cette dernière, selon les antiques rituels, prononça les Dix Sept Serments Serpentins et dessina une Rune antique sur le front de la morte. Rien de magique si ce n'était que, d'après les anciens textes, la Rune Ymtoran était sensée guider les âmes des mourmons vers la magie et l'apothéose.
Laissant le corps derrière elle, Kara se retourna pour voir ce qu'il restait du combat : les Scaravenger se soignaient les uns les autres, et Horebea avait enfin pris le dessus sur le « loup-garou ». Béryl restait dans un coin en encourageant les uns et les autres. La mournienne finit par soupirer et s'assit sur le sol découvert de l'entrée de la caverne. Ils avaient gagné.
Soudain, Horebea hurla. Kara se remit sur pieds, et vit sa sœur aux prises avec la bête, qui tentaient entre claquements de mâchoire de lui arracher le visage ou la tête. La jumelle ne réfléchit pas à deux fois et partit au secours de sa sœur, assénant un coup d'épée dans le dos de la créature. La blessure parut ouverte pendant quelques secondes… avant de se régénérer.
Heureusement, cette blessure attira l'attention de l'hybride qui se retourna vivement. Kara lui balança son pied dans le museau. Le loup jappa en s'écartant de sa sœur, laquelle Kara aida à se relever, avant de jurer : l'aine était tailladée et de nombreux hématomes couvraient le reste de son ventre.
— Il est devenu… autonome, soupira Horebea avant de tourner de l’œil.
— Saaskrit1… Reste avec moi, Bea ! s'écria Kara en lui donnant une claque.
Mais la chaleur de sa peau, la sueur et la pâleur de son teint lui indiquèrent l'existence d'un poison dans son corps, ou d'une toxine. Elle jeta un œil aux blessures de sa jumelle : ça devenait déjà violet… Elle plaqua sa bouche contre la blessure et aspira le sang, le recracha. Elle refit ce geste quatre fois jusqu'à qu'elle fut sûre qu'il ne restait qu'une infime trace du poison – en espérant que son rythme cardiaque accéléré par le Déphasage n'ait pas aggravé son cas – et appela à l'aide.
Béryl l'entendit. Malgré la peur de l'humaine, elle vint chercher la sœur pour la ramener jusqu'à ses frères et sœurs de guerre. Kara se tournait déjà vers la bête, qui semblait attendre quelque chose…
* * *
[1] Injure mournienne.
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