Chapitre 9

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Ecrit en écoutant notamment : Kaskade x Deadmau5 - I remember [TechHouse] https://www.youtube.com/watch?v=vUzVCw8BEXA

Voilà que je repense de nouveau à ça : je suis absolument épaté par sa capacité à aussi bien s’accepter, je me demande sincèrement d’où ça vient, mais j’ai du mal à lui poser la question. J’en viens à me demander ce qu’il se passerait… si je faisais de même. Pour une fois, l’idée ne me semble pas rédhibitoire, je dirais plutôt que je ne sais pas quoi en penser… Au moins, je suis certain d’avoir un allié sûr le cas échéant.

— Émilien, t’es toujours là ?

— Euh oui, je suis désolé, je pensais à autre chose.

— À quoi ?

La perche est tellement bien tendue que je me lance finalement :

— En fait… je me demandais… d’où venait ton assurance par rapport au fait d’être gay ? Tu sais que ce n’est pas donné à tout le monde !

— Ah là, je dois avouer que j’ai eu de la chance d’avoir des parents très compréhensifs, ce qui n’est vraiment pas toujours le cas. On peut dire que ça m’a encouragé à ne pas me cacher avec mon copain, en Terminale. En fait, on a choisi la technique ‘bourrin’. On n’avait pas envie de passer pour des victimes en se voyant en secret au lycée, jusqu’à ce que quelqu’un le remarque, non, au contraire, on s’est montrés comme un couple normal dès le début, et à part deux trois railleries de quelques cons, c’est passé comme une lettre à la poste.


Pdv Renan :


Il me fait de plus en plus craquer, mon petit Emilien préféré ! C’est sûr qu’il a encore un peu de mal, il se gratte d’ailleurs à chaque fois le cou quand il prononce le mot ‘gay’, mais il est tellement mignon ! Et puis, j’ai le sentiment que ma première impression se confirme. Ça m’étonnerait qu’un mec totalement hétéro me pose ce type de questions. Et puis cette phrase : ‘Ce n’est pas donné à tout le monde’… ne serait-ce pas donné à lui en particulier ? Peut-être, mais je suis possiblement complètement à côté de la plaque, c’est peut-être une remarque tout à fait générale… J’aurais tellement envie de la jouer un peu tactile avec lui, mais je ne suis pas sûr qu’il apprécie…


Retour pdv Emilien :


Pendant toute la journée de jeudi, je m’impatiente, ne sachant pas vraiment si je suis sujet à de l’excitation, de l’appréhension, ou un mélange des deux. Je me rappelle ce que Samuel, l’ingénieur son du Nightfader, nous a dit : pas besoin de stresser, d’autant plus que généralement, vu à quel point les gens sont bourrés, de petites erreurs passent souvent inaperçues.

Le soir, je rejoins avec Renan la soirée vers onze heures et demie, alors qu’il commence à y avoir quelques dizaines de personnes. Notre heure arrive finalement, et Renan paraissant assez tendu, je lui frotte amicalement le dos, et lui propose que je fasse moi-même la transition avec le groupe précédent. Mine de rien, ma soirée chez Eléa le week-end passé me confère une assurance qui me surprend moi-même. Après quelques hésitations pendant les quinze premières minutes, Renan retrouve également sa confiance, et vers minuit et demi, nous nous faisons un grand sourire en voyant la petite centaine d’étudiants danser sur notre mix. C’est vraiment une sensation particulièrement grisante ! J’ai l’impression de faire corps avec la musique que je joue, et ressens un profond sentiment de fierté et de devoir accompli lorsque je vois un couple s’embrasser sur un morceau plus calme. Sur la fin, je décide de me lâcher en attrapant le micro pour un peu chauffer la salle avant notre dernier morceau. Renan, peut-être un peu trop timide pour ça, me regarde avec admiration, on dirait presque que ses yeux brillent quand il m’observe…

Nous laissons donc les platines au duo suivant à une heure, et sommes chaudement félicités par les membres de l’association. Mila en particulier s’étonne de la confiance que j’ai dégagée pendant cette heure-là :

— Eh ben, ça s’est super bien passé ! T’as pris des cours supplémentaires ou quoi ?

— Oui, on peut dire ça, mais je dois dire que ça aide beaucoup d’avoir des gens aussi sympas qui nous ont appris les bases et donné de la motivation !

Elle semble légèrement embarrassée, passe sa main dans ses cheveux, et bredouille :

— Euh… ouais… merci !

Satisfaits de notre prestation, nous nous laissons ensuite tous les deux tenter par quelques verres d’alcool pour profiter au mieux du reste de la soirée en écoutant nos amis de l’association mixer. Et il faut dire que Renan n’y va pas de main morte ; j’ai presque du mal à suivre. Il devrait quand même faire un peu attention, avec sa corpulence, il ne tient probablement pas super bien… enfin moi, en ce moment, ce n’est pas beaucoup mieux !

Après deux heures supplémentaires à danser et à boire, nous quittons la soirée, et Renan, il me tient… le dos… oui, je crois que j’en ai besoin. Nous marchons… moyennement, pas trop droit jusqu’à chez lui, et d’ailleurs heureusement qu’on a des cartes magnétiques et pas des clés, c’est facile… pas trop dur à... pour les utiliser. C’est dur… toutes ces marches…, merci Renan, t’as l’air en meilleure forme que moi. Oui, c’est bien de s’asseoir sur le lit… je lui tape encore quelques fois dans le dos, c’est amusant… et il me demande :

— Ah tiens, ça ne te dérange plus, de toucher un mec gay ?

— Bah… si tu savais… en vrai que…

— Qu’en vrai quoi ?

— Euh… au final… je crois… les mecs… j’aime trop ça, aussi et… mais je, il, normalement… il faut pas…

Je n’ai plus le temps de continuer que Renan m’a déjà sauvagement plaqué sur le dos, et se tient au-dessus de moi sur les genoux. Surpris, mais manquant de volonté pour tenter de tout comprendre, j’attends de voir ce qu’il va se passer ensuite… Renan a l’air extrêmement agité, ne semblant pas trop savoir quoi faire de ses mains, jusqu’à ce qu’il les pose sur le haut de mon torse, puis que ses lèvres plongent sur les miennes. Ça, ce n’est pas très bien, je crois… j’essaye mollement de me dégager, mais il plaque mes bras au-dessus de ma tête et s’écrase de tout son poids sur mon torse pour m’immobiliser. Bon, il doit savoir ce qu’il fait… il ne doit pas y avoir de gros problèmes… je gère la situation.

Comme je n’essaye plus de m’enfuir, il enlève rageusement mon t-shirt, en galérant un peu, car je ne l’aide pas trop. Il fait de même, puis se met à frotter son torse brûlant contre le mien. Ouh… c’est agréable ! Pourquoi est-ce que je n’ai jamais fait ça avant ? Je ferme le yeux pour profiter de la sensation… c’est bizarre, je crois sentir quelque chose toucher ma bite… ça c’est pas normal par contre. Je rouvre les yeux et vois ceux de Renan plantés dans les miens, avec une expression que je ne leur connais pas, il est tellement survolté et affairé… ce n’est pas le mec que j’ai appris à connaître… Il se jette à nouveau sur mon visage pour m’embrasser en me bavant littéralement dessus, avec une main dans mon cou, et l’autre qui continue à me toucher le sexe.

Tout d’un coup, je sursaute violemment, le fait lâcher sa prise, et me dirige vers la porte, n’ayant qu’une envie, celle de partir, alors que je commence à réaliser ce qu’il se passe réellement. Alors que j’allais atteindre la poignée de la porte, il me retient et tente de m’immobiliser contre le mur, mais dans un mouvement désespéré, je le repousse violemment et parviens à claquer la porte derrière moi. Je m’enfuis par la cage d’escalier, encore torse nu et la ceinture complètement défaite, cours le plus rapidement jusqu’à ma chambre, et m’allonge sur mon lit, en espérant me réveiller le lendemain en réalisant que tout cela n’était qu’une fois de plus un vilain cauchemar.

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